ASSOCIATION - Malgré ses difficultés financières et d'organisation, l'association estime que la lutte contre le racisme est plus que jamais nécessaire.
Privée de moyens financiers depuis que ses subventions cantonales ont été supprimées le 1er janvier dernier, SOS Racisme, association active dans la lutte contre le racisme, a rappelé hier la nécessité de sa lutte contre les discriminations raciales.
Le Bureau de l'intégration des étrangers (BIE) avait justifié le retrait de la subvention cantonale en décidant que le soutien du canton devait se faire sur des projets, et non sur des structures. Une explication jugée non satisfaisante par SOS Racisme, maintenant aux abois, qui cherche à renouer le dialogue malgré le silence des autorités.
C'est désormais grâce au travail de ses bénévoles que SOS Racisme assure un service minimum. Cependant, insiste Karl Grünberg, secrétaire et cofondateur de l'association, «nos activités se poursuivent, et le besoin de celles-ci se manifeste toujours».
D'après l'association, le racisme continue de s'étendre à Genève et en Suisse, nécessitant une association à même d'y faire face. Parmi ses exemples le développement de l'islamophobie, illustrée par l'initiative antiminarets. Afin de mener une lutte efficace, SOS Racisme milite pour un changement de la législation. Aujourd'hui, en effet, seul le droit pénal donne les moyens juridiques de lutter contre la discrimination raciale, par l'article 261 bis. Une loi générale contre les discriminations manque, selon SOS Racisme.
La seule disposition pénale a un effet pervers sur la lutte contre le racisme en définissant, d'une certaine manière, les actes racistes. Tout acte ou toute parole qui ne serait pas puni par cette loi apparaîtrait comme non raciste, même lorsque cela n'est pas le cas.
Si changer la législation est une priorité, cela ne se fera pas sans travailler d'abord sur les mentalités. L'association estime que convaincre l'opinion publique de la nécessité de la lutte contre le racisme est une étape nécessaire au changement de la législation. En parallèle, SOS Racisme souhaite coopérer avec le nouveau comité d'éthique de la police lausannoise afin d'éliminer le délit de faciès.
Pour que ces projets aboutissent, il faudra renouer le dialogue avec les autorités. «Nous restons dans l'attente d'un dialogue ouvert, déclare Karl Grünberg. Si le Bureau de l'intégration des étrangers ne répond pas, nous nous donnerons les moyens d'un débat public
samedi 13 décembre 2008
Au bord du gouffre, SOS Racisme refuse de baisser les bras
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