mercredi 15 septembre 2010

Bâle-Ville n’interdira pas le voile intégral

Contrairement au parlement argovien, le Grand Conseil de Bâle-Ville rejette toute initiative cantonale demandant d’interdire au niveau national toutes formes de dissimulation du visage.

AFP-a

© AFP-a | Une musulmane portant le niqab. S’opposant à toute réglementation vestimentaire, les députés de Bâle-Campagne ont défendu le droit au libre-choix.

Les députés bâlois ont largement refusé hier une motion de l’UDC déposé en ce sens. S’opposant à toute réglementation vestimentaire, les représentants de gauche comme de droite ont défendu mercredi de concert le droit au libre-choix. Au final, le «non» l’a largement emporté, par 58 voix contre 13.

S’il concède qu’on ne peut «pas soutenir le port de la burqa», le PS a pourtant mis en garde face à une interdiction du voile intégral qui «pousserait d’autant plus les femmes soumises dans l’isolation». Et d’ajouter que le voile n’est pas porté uniquement par des femmes qui y sont contraintes.

Les Libéraux ont eux rappelé que certains vêtements portés durant l’hiver cachent également une partie du visage et ce, en toute légalité. Il en va de même des voiles portés par des veuves. L’exemple de la tenue des nones a également été cité à la tribune. Les Verts ont eux critiqué que la motion s’attaquait aux victimes et non à leurs oppresseurs.

Les députés de l’UDC ont reconnu qu’il n’existait aucun problème de voile islamique à Bâle. Ils ont toutefois estimé que cette situation pouvait changer «au vu du taux de natalité et des flux migratoires». Le PS a du même coup accusé le parti de droite nationaliste de «cultiver la peur» et de «faire campagne électorale sur le dos des étrangers».

Mardi, le parlement argovien a pris une décision contraire à celui de Bâle-Ville. Ses députés ont soutenu par 76 voix contre 42 une initiative cantonale demandant à la Confédération d’interdire la burqa et toute forme de dissimulation du visage dans les espaces publics. Ce texte sera remis aux Chambres fédérales.

D’autres propositions de ce type ont été déposées ces derniers mois au sein des parlements bernois, soleurois, thurgovien et schwyzois. Le gouvernement bernois a rejeté un projet de l’UDC. Le Conseil d’Etat schwyzois en a fait de même, invoquant qu’une interdiction était inutile, disproportionnée et discriminatoire.

Au début du mois d’août, le conseil scolaire du canton de St-Gall a demandé aux communes de prendre des mesures pour interdire le port du voile islamique à l’école. Pour cette institution, une telle interdiction permettrait d’empêcher une discrimination des élèves musulmanes tout en facilitant leur intégration.

ATS relayé par 24 Heures

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