Qui sont les musulmans qui peuplent ce pays? Comment vivent-ils? Quel regard les Suisses portent-ils sur eux? En marge de la campagne de votation sur l’initiative antiminarets, soumise au peuple le 29 novembre, 24 heures a voulu comprendre, rencontrer, aller au fond des choses. S’éloigner des slogans. Faire œuvre d’information. Edito de Thierry Meyer dans 24 Heures.
Les résultats de notre sondage national exclusif montrent une nouvelle fois l’extraordinaire calme d’une population suisse pétrie de neutralité confessionnelle, de respect des minorités, mais aussi soucieuse d’intégration harmonieuse.
L’un des messages les plus intéressants de notre sondage montre un double paradoxe apparent: une grande acceptation des musulmans, mais une certaine méfiance envers l’islam; et une préférence pour que ne s’érigent pas de minarets – alors que les sondages dédiés à l’initiative prédisent l’échec de celle-ci.
En fait de paradoxe, c’est de cohérence qu’il s’agit: les Suisses sont tolérants envers les individus et les communautés, ils se méfient un peu des doctrines; et s’ils ne veulent pas d’une initiative qui sent la stigmatisation, ils n’en apprécient pas plus les signes jugés ostentatoires d’une religion encore «nouvelle».
De cette plongée chez «nos» musulmans, une évidence s’impose: l’avenir passe par le dialogue, nourri et sans complexe. Avec d’une part une population suisse sûre de ses valeurs et de la viabilité de sa société pour ne pas craindre l’expression d’une foi «importée», quelle qu’elle soit. Et d’autre part des communautés musulmanes ouvertes, confiantes et réceptives, comme le suggère justement dans ce journal Tariq Ramadan. Le message biblique s’impose: ensemble, n’ayons pas peur!
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