a principale organisation musulmane d'Indonésie a dénoncé, lundi, le résultat du référendum suisse interdisant désormais la construction de minarets, y voyant un signe de "haine" et d"'intolérance" vis-à-vis de l'islam. Le chef de la Nahdlatul Ulama (NU), Maskuri Abdillah, a cependant appelé les musulmans d'Indonésie, plus grand pays musulman au monde, à "ne pas réagir avec excès" à la décision des Suisses, qui ont voté dimanche à 57,5 % l'interdiction des minarets à l'appel de la droite populiste. Près de 90 % des 234 millions d'Indonésiens sont musulmans, et la grande majorité d'entre eux pratiquent un islam modéré. La NU, qui représente l'islam traditionnel, compte environ 40 millions de membres.
Le grand mufti d'Egypte, Ali Gomaa, a dénoncé dimanche le résultat du référendum suisse. "Ce résultat du référendum (...) n'est pas une simple atteinte à la liberté religieuse, c'est aussi une insulte aux sentiments de la communauté musulmane en Suisse comme ailleurs", a-t-il déclaré à l'agence égyptienne MENA. En Egypte, le grand mufti est l'homme officiellement chargé par le gouvernement égyptien d'interpréter la loi islamique. Le grand mufti, selon MENA, a aussi encouragé les 400 000 musulmans vivant en Suisse à "dialoguer" avec les autorités suisses et à utiliser les moyens légaux pour contester le résultat du référendum de dimanche.
La Grande Mosquée de Lyon a déploré, dimanche, le résultat "désolant" du référendum par lequel les Suisses ont décidé d'interdire la construction de nouveaux minarets chez eux, appelant musulmans et démocrates à réagir pour éviter que ce vote ne devienne une loi. "Il s'agit d'un vote d'intolérance, tournant le dos aux bases juridiques les plus constantes qui, à travers le monde, garantissent la liberté de religion", a fait savoir dans un communiqué Kamel Kebtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon. "J'appelle à une réaction de tous les musulmans, des fidèles de toutes les religions, et de tous les démocrates, au niveau européen, pour s'opposer à ce que ce vote, contraire aux fondements du droit, devienne une loi", a-t-il encore écrit.
L'intellectuel musulman Tariq Ramadan a jugé "catastrophique" le résultat du référendum. Pour M. Ramadan, qui vit à Genève et enseigne à l'Université britannique d'Oxford, "les Suisses ont exprimé une vraie peur, un questionnement profond sur la question de l'islam en Suisse".
Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, dont le siège est à Genève, a également fait part de sa préoccupation.
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