jeudi 4 novembre 2010

Montée du racisme anti-frontalier

genève frontaliers"Non au racket du parking?! Le MCG lance une initiative pour que les Genevois n’aient plus à financer les abonnements de bus TPG et de parking des frontaliers?! Ras-le-bol de se faire tondre?!" "Alors que les travailleurs frontaliers sont scandaleusement favorisés, les chômeurs genevois voient leurs conditions se détériorer. C’est insupportable." "Nous avons là la preuve que la France et l’Europe sont les principaux artisans du laxisme et de la criminalité ambiante qui est tolérée par absence de volonté politique." Voici quelques exemples de la rhétorique Mouvement citoyen genevois (MCG) piochée sur le site internet du mouvement.

Vous avez aimé “la racaille d’Annemasse” mise en avant par l’UDC l’an passé?? Réjouissez-vous, les attaques anti-frontaliers pourraient être pires dans les semaines qui viennent. L’offensive a déjà commencé, avec des tracts du MCG (Mouvement des Citoyens Genevois), l’autre mouvement qui ronge l’os de l’électorat de la droite populiste à Genève. Les “créatifs” des deux partis vont en effet avoir de quoi s’exprimer. D’abord avec la votation populaire sur “l’expulsion des criminels étrangers” le 28 novembre prochain. Ensuite, avec les élections municipales du 13 mars prochain. Bref, une surenchère d’affiches de bon goût en perspective...

Le tout sur une thématique “ni gauche, ni droite, Genève d’abord”. En clair, de l’anti-frontalier et étranger. Et cette propagande marche. Aux élections 2009, le MCG a ainsi fait ses meilleurs scores dans les communes de la ceinture genevoise -Vernier, Onex, Thônex...- congestionnées matins et soirs par le flux des pendulaires.

De la même façon, les problèmes de Genève débordent sur la France. Les citoyens helvètes, payés avec des salaires encore renforcés par la montée du franc, se logent chez nous, rendant l’immobilier inaccessible pour les petits salaires français.

À ces réels défis, la réponse politique peut paraître floue. Et pour cause, construire une agglo à deux pays (dont l’un ne fait pas partie de l’Union européenne) est un casse-tête institutionnel. Ainsi, quand le député du Pays de Gex, Étienne Blanc, suggère que l’on pourrait augmenter "la contribution franco-genevoise" début octobre, (demande fondée ou pas), il est sans doute plus porteur électoralement de crier “salauds de Français” plutôt que de se plonger dans ce complexe mécanisme financier... 

Nagui : 1, MCG : 0

La scène se déroule fin septembre, dans le jeu “Tout le monde veut prendre sa place”. Une candidate frontalière est sur le plateau. L’ambiance est bon enfant. La dame qui tient un restaurant à Carouge explique : "parce que c’est moins cher d’habiter en France que d’habiter en Suisse. Je veux le beurre et l’argent du beurre. Et la crémière. Donc, voilà, je pique l’argent et je..." Le public rigole. Nagui l’interrompt?: "Pour une fois que c’est l’inverse, c’est bien.?" La dame réalise son impair... Et la sanction ne tarde pas.

Début octobre, le MCG (Mouvement Citoyen Genevois), le parti populiste qui avait fustigé “la racaille annemassienne” l’an passé, met en ligne l’extrait du jeu sur son site. Il le salue d’un “En 2011, je vote MCG” et ses adhérents se déchaînent contre les frontaliers.? L’histoire n’est pas du goût de Nagui, qui est aussi le coproducteur du jeu avec Effervescence. Les deux saisissent un avocat qui envoie quelques courriers au parti populiste.?Éric Stauffer, le chef du parti, pérore devant ses troupes qu’il ne se laissera pas guider sa conduite par un avocat parisien, sorte d’insulte suprême dans sa bouche ... Reste que malgré ses gros bras, Éric Stauffer a tout de même obtempéré. Courageux mais pas téméraire !

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