Trois interviews dans la presse dominicale et un débat sur le plateau d’Arena vendredi soir: Simonetta Sommaruga a donné de la voix ce week-end pour défendre le contre-projet du Conseil fédéral à l’initiative de l’UDC visant le renvoi quasi automatique des délinquants étrangers.
Entrée en fonction il y a un mois, la conseillère fédérale chargée du Département de justice et police (DFJP) se mobilise d’autant plus qu’elle est pour l’instant assez seule à le faire, à part les mouvements de gauche traditionnels. Dans Sonntag et la NZZ am Sonntag, elle s’en prend au silence des milieux d’affaires: «Pourquoi aucun responsable ne prend-il la parole pour dire que l’initiative peut créer des problèmes pour l’économie?» Croire que ce vote sur un sujet de société ne les concerne pas est «une grosse erreur», ajoute-t-elle.
L’autre nouvel élu du Conseil fédéral, Johann Schneider-Ammann, s’est très peu manifesté jusqu’ici. «Il m’a promis qu’il va aussi s’engager, déclare Simonetta Sommaruga à Sonntag. Comme ex-entrepreneur, il est crédible et peut bien expliquer en quoi l’initiative sur le renvoi a une composante économique.»
Un débat houleux
S’il fallait encore une preuve que le thème a aussi une forte composante émotionnelle, le débat télévisé de vendredi soir opposant la conseillère fédérale socialiste au conseiller national Adrian Amstutz (UDC/BE) l’a montré sur le plateau d’Arena. Simonetta Sommaruga ayant reproché à Adrian Amstutz sa manière très carrée de faire de la politique, celui-ci a rétorqué en traitant la conseillère fédérale de menteuse.
Par ailleurs, la cheffe du DFJP a déclaré dans la SonntagsZeitung que l’intégration scolaire des enfants étrangers doit «se faire de manière complète». Les élèves «doivent suivre toutes les branches»; les dispenses de cours de natation, par exemple, «ne doivent plus être possibles». Par ailleurs, «nous devons obliger les immigrés à parler notre langue si cela est nécessaire», ajoute Simonetta Sommaruga. La délivrance ou le maintien du permis de séjour pourrait être soumis au respect de ces règles. «Ce n’est pas seulement un moyen de pression, il est dans l’intérêt de tous que les gens vivant ici soient indépendants», conclut-elle.
Jean-Claude Péclet dans le Temps
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