lundi 8 novembre 2010

Initiative à propos du renvoi des criminels étrangers: l'EERV prend la parole

L'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud s'exprime concernant l’initiative populaire fédérale et le contre-projet du Parlement à propos du renvoi des criminels étrangers. Pour les prises de position de l'EPER, le CSP Vaud et la FEPS, veuillez cliquer sur chaque nom.

 

logo eervL’EERV reconnaît à chaque citoyen la capacité de juger, en son âme et conscience, des sujets éthiques et politiques proposés lors de votations. C’est pourquoi, par cette prise de parole, elle cherche avant tout à mettre en évidence les questions de fond qu’elle discerne pour éclairer le débat actuel.

A quoi sert une peine ?

Combien souvent, dans le monde d’aujourd’hui, on voit, dans la peine infligée à un criminel, une punition ou, même, une sorte de rétribution. Nous sommes dans une vision très proche de la loi du Talion. Pourtant la justice sert-elle à rendre le mal pour le mal ? La bible, elle, cherche à se distancer de cette compréhension en invitant à trouver un moyen qui permette la reconnaissance du mal commis et qui pose les bases d’une vie ensemble, à nouveau possible. Chacun doit donc s’interroger sur la justice qu’il veut pour lui et pour les autres et, comme le fait remarquer la FEPS, sur la capacité qu’il attribue à l’Homme de changer et de se réconcilier. Dans le fond, c’est là-dessus que porte le débat.

Quels sont les devoirs d’une société face à l’étranger ?

Quand des votations abordent la thématique de l’étranger, il est nécessaire que chacun – et ce n’est pas simple ! – se demande quel est son rapport à la terre où il vit : une propriété ? un acquis ? un cadeau ? un jardin confié ? une étape ? …  Autant d’interpellations qui obligent à un autre regard sur soi et, en cascade, sur son pays et sur tout étranger qui l’habite. Un choix de fond, là encore…

Et les devoirs d’une société face à un criminel ?

Et puis, troisième question, le criminel perd-il tout statut dès lors qu’il est condamné ? Les droits suisse et international ne le pensent pas. Combien cela est important puisqu’alors, aussi bourreau fût-il, le criminel peut devenir la proie, donc la victime d’actes de  représailles ! L’histoire de Caïn éclaire avec force ce mécanisme humain : sans protection, il n’aurait pu refaire sa vie et être le fondateur d’une nouvelle civilisation. Dès lors, la question se pose bel et bien : jusqu’où va la responsabilité de la société envers ses criminels ?

Pour terminer, l’EERV aimerait relever la pertinence et l’intérêt que soulève le débat actuel : autant de questions de société qu’il s’agit de prendre à bras le corps. Elle craint pourtant que celles-là ne soient éclipsées par l’aspect stratégique de telles votations. Elle espère alors que les trois questions qu’elle relève ici permettent de discerner quelques enjeux de la problématique.

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