Amnesty International fait part de son indignation suite à la révision de la Loi sur l’asile telle que présentée le 26 mai 2010 par la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf. Des durcissements inacceptables sont proposés, comme le refus de l’asile aux déserteurs (hommes et femmes), la suppression de la demande d’asile dans les ambassades suisses ou la réduction du délai de recours à 15 jours. Par contre, Amnesty International se réjouit de la suppression de la procédure de non-entrée en matière, qu’elle avait toujours dénoncée comme contraire à la Convention sur les réfugiés.
Amnesty International s’indigne de la suppression de la procédure dans les ambassades, une suppression qui avait pourtant récolté une très large opposition lors de la procédure de consultation. «Il est incompréhensible que le Conseil fédéral maintienne la suppression de la procédure d’ambassade. Cela aurait pour conséquence qu’à l’avenir, des personnes persécutées devraient entreprendre un long et souvent périlleux voyage, sans pouvoir déposer une demande d’asile auprès d’une ambassade suisse dans la région en crise», relève Denise Graf, coordinatrice asile auprès de la Section suisse d’Amnesty International. «Amnesty International s’est impliquée à plusieurs reprises en faveur de personnes menacées en Turquie et en Colombie qui ont pu fuir le pays grâce à l’aide de l’ambassade suisse.»
La modification de la notion de réfugié à l’égard des déserteurs est particulièrement problématique car elle porte atteinte à la condition juridique des requérants d’asile. La réduction du délai de recours de 30 à 15 jours empêcherait les personnes persécutées de se procurer des preuves. Quant au conseil en matière de procédure et d’évaluation des chances, tel que proposé par le Conseil fédéral, il est insuffisant. Amnesty International exige une véritable aide juridique financée par l’Etat, telle qu’elle existe dans d’autres pays européens. «Les nombreux durcissements prévus dans la révision de la loi portent atteinte à la tradition humanitaire de la Suisse. Le Conseil fédéral cherche à rendre la Suisse indésirable, au détriment des personnes persécutées», ajoute Denise Graf.
Communiqué de presse d’Amnesty International publié le 26 mai 2010, Berne / Lausanne.
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