Les accusations contre le couple qui aurait arnaqué les sans-papiers ont fondu. Hier, le parquet a requis 18 mois avec sursis contre le mari, principal accusé. Un article de Pascale Burnier dans 24 Heures.
Manque de preuves, doute profitant à l’accusé. Hier, la longue liste de charges retenues contre le couple inculpé de fourvoyer des clandestins s’est bien amincie devant le Tribunal pénal de Lausanne. Au centre de l’affaire, le mari, qui se faisait passer pour un conseiller juridique, aurait promis de régulariser des dizaines de sans-papiers contre le versement de sommes allant jusqu’à 2000 francs. En échange, l’homme de 48 ans, d’origine chilienne, se serait contenté de faire quelques photocopies et de maigres démarches administratives perdues d’avance.
Face à un accusé qui a nié les faits jusqu’au dernier jour du procès, le ministère public a requis 18 mois de prison avec sursis, notamment pour usure. Pour Jonathan Cornu, substitut du procureur: «L’accusé n’est pas l’enfant de chœur qu’il veut montrer. Il a profité du désespoir de personnes en difficulté sans aucun remords.» Quant à sa femme, qui reste accusée d’avoir dissimulé des documents avant une descente de police, le parquet a relevé son rôle de «marionnette». Une peine de 60 jours-amendes a été requise à son encontre.
Acquittement plaidé
«Cette affaire a été montée en épingle. Cela me fait froid dans le dos», a crié avec véhémence Jean Lob, avocat du mari. Plaidant l’acquittement, il a habilement comparé l’activité de son client à son propre métier d’avocat. «Il y a certainement 20 ou 30 personnes qui sont mécontentes de mon travail car je n’ai pas réussi à leur faire obtenir un permis de séjour. Et je leur ai demandé 350 francs de l’heure! Vous pourriez aussi me condamner.» Verdict vendredi.
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