mercredi 9 juillet 2008

Uniformisation de la procédure de naturalisation

Les démocrates-chrétiens souhaitent notamment une uniformisation des tests de langue et d’intégration. Et jettent des ponts vers les socialistes et les radicaux. Un article signé Claude Ansermoz dans 24 Heures.
Depuis que le peuple suisse a renvoyé l’UDC à ses études sur les naturalisations le 1er juin, les autres partis politiques se sentent enfin à l’aise pour faire des pro­positions sur le sujet. Hier, c’était au PDC de présenter officielle­ment les siennes. Avec de la ca­rotte et du bâton.
Mêmes tests pour tous!

La carotte, c’est par exemple d’exiger que tous les cantons et communes qui fixent des délais de résidence élevés tiennent compte des années passées dans d’autres localités. «Pour éviter le tourisme de la naturalisation, poursuit le conseiller national va­laisan Roberto Schmidt, il faut uniformiser les règles au niveau national.» Et donc prévoir des tests de langue et d’intégration qui soient les mêmes sur tout le territoire. Mais aussi exclure du processus les personnes dépen­dant de l’aide sociale ou ayant un casier judiciaire.
«On est assez content, avoue Damien Cottier, secrétaire géné­ral romand des radicaux. Cela fait deux ans que l’on plaide pour une loi suisse sur l’intégration. Sur ce sujet, on pourra travailler avec le PDC. Mais, s’il faut fixer des ob­jectifs nationaux qualitatifs et quantitatifs, il faut laisser leur compétence aux cantons, notam­ment en matière d’organisation.»
«Ils courent après l’UDC»

Ursula Wyss, présidente du groupe socialiste aux Chambres, y voit aussi «de très bonnes pro­positions. Nous avons nous égale­ment déposé une motion pour standardiser les critères au ni­veau national, que cela soit pour les langues ou le nombre d’an­nées. A Berne, on évalue par exemple la bonne réputation du candidat. C’est ridicule. Il faut des critères mesurables et objec­tifs. » Le conseiller national Vert An­tonio Hodgers est plus circons­pect. «Les radicaux et les PDC courent après l’UDC en essayant de ne pas en avoir l’air. Imposer par exemple des tests exigeants de langue, c’est exclure des candi­dats à faible qualification qui ne réussiraient pas ces tests dans leur propre langue. Et ce alors que nous avons déjà un taux de naturalisations extrêmement bas en comparaison européenne. Au lieu d’intégrer, on crée justement un sentiment de rancoeur et d’ex­clusion en refusant le passeport à ces personnes.» Même sentiment chez la socia­liste Ada Marra (VD). «Dans la loi sur les étrangers, les person­nes ayant un casier sont déjà exclues de la procédure. Et les communes refusent déjà les can­didats dépendant de l’aide so­ciale. Un test d’intégration natio­nal? C’est le retour des faiseurs de Suisses. S’intégrer à Renens ou à Obwald, ce n’est pas la même chose. Franchement, durcir le discours dans ce domaine me paraît totalement superflu.»

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