Les démocrates-chrétiens souhaitent notamment une uniformisation des tests de langue et d’intégration. Et jettent des ponts vers les socialistes et les radicaux. Un article signé Claude Ansermoz dans 24 Heures.
Depuis que le peuple suisse a renvoyé l’UDC à ses études sur les naturalisations le 1er juin, les autres partis politiques se sentent enfin à l’aise pour faire des propositions sur le sujet. Hier, c’était au PDC de présenter officiellement les siennes. Avec de la carotte et du bâton.
Mêmes tests pour tous!
La carotte, c’est par exemple d’exiger que tous les cantons et communes qui fixent des délais de résidence élevés tiennent compte des années passées dans d’autres localités. «Pour éviter le tourisme de la naturalisation, poursuit le conseiller national valaisan Roberto Schmidt, il faut uniformiser les règles au niveau national.» Et donc prévoir des tests de langue et d’intégration qui soient les mêmes sur tout le territoire. Mais aussi exclure du processus les personnes dépendant de l’aide sociale ou ayant un casier judiciaire.
«On est assez content, avoue Damien Cottier, secrétaire général romand des radicaux. Cela fait deux ans que l’on plaide pour une loi suisse sur l’intégration. Sur ce sujet, on pourra travailler avec le PDC. Mais, s’il faut fixer des objectifs nationaux qualitatifs et quantitatifs, il faut laisser leur compétence aux cantons, notamment en matière d’organisation.»
«Ils courent après l’UDC»
Ursula Wyss, présidente du groupe socialiste aux Chambres, y voit aussi «de très bonnes propositions. Nous avons nous également déposé une motion pour standardiser les critères au niveau national, que cela soit pour les langues ou le nombre d’années. A Berne, on évalue par exemple la bonne réputation du candidat. C’est ridicule. Il faut des critères mesurables et objectifs. » Le conseiller national Vert Antonio Hodgers est plus circonspect. «Les radicaux et les PDC courent après l’UDC en essayant de ne pas en avoir l’air. Imposer par exemple des tests exigeants de langue, c’est exclure des candidats à faible qualification qui ne réussiraient pas ces tests dans leur propre langue. Et ce alors que nous avons déjà un taux de naturalisations extrêmement bas en comparaison européenne. Au lieu d’intégrer, on crée justement un sentiment de rancoeur et d’exclusion en refusant le passeport à ces personnes.» Même sentiment chez la socialiste Ada Marra (VD). «Dans la loi sur les étrangers, les personnes ayant un casier sont déjà exclues de la procédure. Et les communes refusent déjà les candidats dépendant de l’aide sociale. Un test d’intégration national? C’est le retour des faiseurs de Suisses. S’intégrer à Renens ou à Obwald, ce n’est pas la même chose. Franchement, durcir le discours dans ce domaine me paraît totalement superflu.»
mercredi 9 juillet 2008
Uniformisation de la procédure de naturalisation
Libellés :
Intégration,
Naturalisation
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