mardi 6 septembre 2005

Solution radicale: la main de Pascal Broulis?



Jean-Michel Jacot-Descombes développe le scoop qu'il avait révélé la semaine dernière dans 24heures. Il se confirme que le parti radical essaie de trouver une porte de sortie pour la crise de l'asile dans le canton de Vaud.
Le texte demandant au Conseil d’Etat de négocier avec Berne le sort des «523» requérants déboutés devrait être déposé la semaine prochaine. Pour l’heure, les radicaux s’interrogent sur le rôle du chef du Département des finances dans cette démarche.

Destinée à clore le dossier des «523» requérants d’asile, la résolution imaginée par certains radicaux donne lieu à des discussions au sein du parti. Au mieux, c’est mardi prochain qu’elle pourrait être déposée au Grand Conseil. Les supputations vont bon train, chez les radicaux, sur celui qui en est l’instigateur. Le nom le plus cité est celui de Pascal Broulis. Il est vrai que le conseiller d’Etat radical apparaît comme étant le personnage clé dans l’hypothèse où le gouvernement pourrait assouplir sa position.


La résolution appelle le gouvernement à moins d’intransigeance puisque celui-ci serait amené à négocier une nouvelle fois avec la Confédération. Avec pour objectif de légaliser ce désormais fameux groupe de requérants et de tirer ainsi un trait sur un dossier qui paralyse la scène politique vaudoise. Dévoilé dans nos colonnes alors qu’il n’était encore qu’au stade de la simple discussion de couloir (24 heures du 31 août), le projet de résolution a pris de court plus d’un radical. Voilà pourquoi son dépôt éventuel a été repoussé d’une semaine. «Nous avons décidé de discuter de la résolution en séance de groupe, explique Michel Mouquin, le patron des radicaux au Grand Conseil. Et pareille séance n’est pas prévue avant mardi prochain.»
Scénario crédible
Le contenu même de la résolution risque de ne pas être le seul sujet de discussion parmi les radicaux. Ces derniers pourraient aussi longuement palabrer sur celui qui est à l’origine de la démarche. Or, c’est le nom du chef du Département des finances qui revient le plus souvent dans la bouche même des radicaux. «Certains d’entre nous m’ont glissé à l’oreille que cette résolution émanait de notre conseiller d’Etat Pascal Broulis», affirme un membre du groupe radical. Mais personne ne semble pouvoir ou vouloir confirmer officiellement la chose. «Si Pascal Broulis devait faire une proposition concernant l’asile, il le ferait directement au Conseil d’Etat», estime ainsi Michel Mouquin. Le conseiller d’Etat était pour sa part inatteignable hier.
Est-il derrière la résolution? Le scénario qui est jugé crédible par certains pose un problème de fonctionnement de la majorité du gouvernement, alors que les magistrats radicaux ont insisté fortement auprès de leurs troupes avant l’été pour que les radicaux soutiennent la position de la majorité du Conseil d’Etat. Mais depuis, une partie des radicaux souhaite désormais une solution rapide au dossier des «523». Et cette solution ne peut pas passer sans un assouplissement du Conseil d’Etat. Si la résolution est adoptée par le Grand Conseil, elle pourrait permettre à Pascal Broulis, voire à Charles-Louis Rochat, d’aller négocier à Berne sans donner l’impression de trahir le Conseil d’Etat. Une sorte de porte de sortie.
Ce n’est pas la première fois que Pascal Broulis apparaît comme étant celui qui pourrait faire basculer le gouvernement dans le dossier des «523». On parle même d’une forme de «deal»: le conseiller d’Etat soutient la résolution de cette affaire mais en retour, les socialistes ne sortent pas l’artillerie concernant les NEM et les sans-papiers. «Il y a en effet des discussions informelles, confirme Cesla Amarelle, vice-présidente des socialistes. Sur ces dossiers, nous pourrions laisser le devant de la scène aux popistes et aux Verts, tout en leur apportant notre soutien.»

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