Les bagarres entre requérants d’asile ont renforcé la volonté des autorités nyonnaises de fermer le centre fin janvier. Mais l’EVAM ne sait pas où recaser ces 130 réfugiés.
Depuis plusieurs mois, les habitants voisins de l’abri PCi de Nyon qui accueille des requérants d’asile se plaignent de trafics de drogue, de vols, d’altercations et de nuisances sonores. Ce début d’années, les réfugiés se sont battus entre eux et contre la police venue remettre de l’ordre. Les autorités nyonnaises jugent la situation «intenable» et demandent au canton de fermer ce centre au plus vite. La décision tombera lors d’une rencontre avec Philippe Leuba avant la fin du mois.
Le 1er février, l’EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants) pourra désengorger l’abri PCi de Nyon, qui loge 130 hommes, en transférant une soixantaine d’entre eux à Lausanne.
Mais la Municipalité de Nyon ne se contentera pas de cette solution partielle. «Nous ne pouvons plus maintenir de réfugiés à cet endroit, a déclaré hier le municipal Olivier Mayor en conférence de presse. Depuis le début, nous avons toujours considéré qu’il s’agissait d’une solution provisoire et inadéquate. Nous attendons du canton qu’il respecte ses engagements en fermant le centre rapidement.»
Le syndic, Daniel Rossellat, rappelle que le bail a été dénoncé. Toutefois, la loi donne au canton l’autorité d’imposer l’ouverture de l’abri. Mais tant du côté nyonnais que de celui de l’EVAM et du canton, il y a bon espoir de trouver un accord à l’amiable. «Si on n’arrive pas à fermer l’abri au 31 janvier, nous réclamerons des solutions concrètes et des délais précis», ajoute Olivier Mayor.
La Municipalité se sent dans son bon droit car elle ne saurait être tenue responsable du manque de place dans le canton. Ce d’autant plus qu’elle a donné un permis de construire un bâtiment pour accueillir 60 personnes en cours de procédure d’asile. Mais deux opposants persistent dans leur démarche, compromettant la solution convenue entre Nyon et l’EVAM.
Avec ce projet de bâtiment, la prolongation de l’accueil dans l’abri et la mise en place d’une structure d’accueil de jour à l’Esp’Asse, les autorités nyonnaises estiment remplir leur rôle humanitaire et leurs obligations légales. «Aussi longtemps que l’ensemble des communes de plus de 2000 habitants qui ont une obligation légale d’accueillir des requérants d’asile ne le font pas, la Municipalité de Nyon ne peut accepter d’être forcée de maintenir son abri PCi ouvert, a argumenté Olivier Mayor. Ce serait même choquant et relevant d’une crasse inégalité de traitement vis-à-vis de ces autres communes. En dernier recours, nous le ferons valoir par voie de justice.»
Directeur de l’EVAM, Pierre Imhof confirme qu’il existe une volonté de négocier. Il rappelle que l’implantation d’un nouveau foyer d’urgence, ainsi que la création d’appartements dans les communes de plus de 2000 sont les priorités.
Enfin, pour répondre aux préoccupations de la population, la municipale Elisabeth Ruey Ray indique que le dispositif de surveillance de la police a été renforcé.
Yves Merz dans 24 Heures
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