Demain, cela fera 100 jours que des personnes déboutées de l'asile ont trouvé refuge dans des paroisses lausannoises, cherchant à se protéger d'une expulsion et à mettre en avant de nombreuses situations similaires vécues par des centaines de personnes qui vivent ici mais à qui les autorités refusent pour l'instant de donner un statut légal.
Nous réclamons une entrée en matière sur ces dossiers, dans le but d'obtenir enfin des régularisations. Nous demandons aussi le retrait du régime d'aide d'urgence et le retour à l'aide sociale pour les débouté-e-s, le droit au travail et un moratoire sur les renvois.
Nous nous appuyons notamment sur l'exemple dit "des 523", puisque le refuge des années 2004-2005 avait permis de montrer une réalité méconnue de la population, et poussé les autorités à trouver des solutions humaines pour la quasi totalité des personnes concernées. Aujourd’hui, ces personnes à qui les autorités avaient pourtant juré qu’elles n’obtiendraient rien, ont enfin obtenu gain de cause.
Malheureusement, les temps ont changé et les lois discriminatoires ont progressé. Le sort des hommes, des femmes et des enfants qui subissent le régime contraignant et humiliant réservé aux réquérant-e-s d’asile débouté-e-s laisse de nombreux politicien-nes et médias totalement indifférents.
Une bataille contre l’indifférence, sœur de l’intolérance…
Aujourd’hui, nous ne savons toujours pas si les paroisses lausannoises vont continuer de nous soutenir, alors que nous avons plus que jamais besoin de continuer une lutte juste mais longue. Les deux personnes déboutées que nous soutenons restent menacées de renvoi. Elles n’ont toujours pas non plus d’assurance maladie, alors que le droit suisse l’exige. Les autorités vaudoises n’ont toujours pas donné suite à nos demandes pour une réintégration à l’assurance maladie, et encore moins pour la suspension des menaces de renvoi. Nous connaissons bien D. et T. et refusons d’accepter le traitement de parias que leur inflige le canton. Nous les soutiendrons le temps qu’il sera nécessaire à leur régularisation, ainsi que toutes celles et ceux dont la situation est similaire.
Heureusement, la paroisse St Esprit a accepté de nous ouvrir ses portes plus longtemps que prévu, et nous lui en sommes reconnaissant-e-s. Nous y sommes encore à l’heure actuelle, mais jusqu’à quand ? Malheureusement, notre combat avec l’administration vaudoise et bernoise prend du temps, et il faudra encore protéger les personnes en danger d’expulsion. Pour l’instant seul un jeune homme a gagné un répit et a pu sortir du refuge sans peur d’être expulsé. Aussi nous réitérons notre demande aux paroisses lausannoises de ne pas s’arrêter à des problèmes de logistiques (occupation des locaux), et les encourageons à faire un pas vers ceux et celles qui ont besoin d’être protégés et qui se battent pour leur dignité.
Le collectif Droit de rester - membre de la coordination asile-migration Vaud
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