Société civile et partis politiques font bloc pour s’opposer à l’expulsion du requérant d’asile ivoirien.
Une pétition contre l’expulsion du requérant d’asile ivoirien Kader Dosso (33 ans) circule depuis hier à Sainte-Croix. Les signatures seront envoyées aux conseillers d’Etat Philippe Leuba et Jacqueline de Quattro. «Il nous faut réagir avant que la gendarmerie reçoive l’ordre d’évacuer Kader», explique Paul Schneider, chirurgien à la retraite à l’origine de la pétition. En quelques heures, plus de cent signatures ont été collectées. Le médecin garde l’espoir qu’un permis humanitaire soit attribué au requérant d’asile ivoirien.
Cet élan lancé par la société civile a reçu l’adhésion des partis politiques, dont l’UDC. «Je suis choqué d’apprendre que Kader Dosso va être expulsé. J’étais contre le fait qu’il prononce le discours du 1er Août car j’estime que pour notre fête nationale, un tel honneur doit revenir à un Suisse. Mais si on garde les criminels et qu’on renvoie les bons gars, je n’y comprends plus rien», commente Nicolas Werren, président de la section UDC du balcon du Jura. Blaise Fattebert, le syndic socialiste de Sainte-Croix, se dit «consterné par la décision de renvoi» contre ce jeune ivoire actif sur le plan professionnel et pompier volontaire à Sainte-Croix. Thierry Blaser, le président du groupe Ouverture, trouve «scandaleux de renvoyer un homme intégré dans la vie communautaire».
Le Tribunal administratif fédéral a légitimé l’expulsion par ses doutes sur la vraisemblance des circonstances invoquées par Kader Dosso (permis N) pour s’opposer à son expulsion, à savoir notamment l’assassinat de son frère pour des raisons politiques. Et ne croit pas que Kader Dosso risque d’être torturé à son retour en Côte d’Ivoire.
Ce pays de l’Afrique de l’Ouest traverse une grave crise politico-militaire depuis 2002. Prévu dimanche, le second tour de l’élection présidentielle pourrait faire voler en éclats le calme précaire qui y règne actuellement. Le scrutin opposera le président sortant Laurent Gbagbo (au pouvoir depuis dix ans) et Alassane Ouattara, ex-premier ministre exclu des joutes électorales précédentes pour «nationalité douteuse».
24 Heures
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