Dimanche dernier, Le Matin s'est interrogé sur les fréquentations "très douteuses" d'Oskar Freysinger. Jusqu'à quel point ce dernier est-il proche des milieux d'extrêmes droites nationalistes?
Alors qu'au début octobre, Geert Wilders, le populiste néerlandais apportait son soutien à Berlin au parti allemand "La liberté", Oskar Freysinger participait à la rencontre par vidéoconférence. Une semaine plus tard, il était attendu dans la périphérie de Bruxelles pour y tenir une conférence sur le danger de l'islamisation en Europe. Celui qui signe de lui-même sur son blog "Freysinguerre" semble parti en croisade, pour le meilleur et pour le pire.
Interrogé fin 2009 sur l'action menée par Geert Wilders en Hollande, Oskar Freysinger avait déjà pris la défense de ce dernier dans une vidéo circulant sur le web.
Le 9 octobre, "L'homme qui a stoppé la construction des minarets en Suisse", était attendu du côté de Bruxelles en héros par une poignée de sympathisants. Il a vu dans un premier temps sa conférence refusée à deux reprises à cause de pression politique, ce qui lui a permis de donner à la situation une tension dramatique qu'elle n'avait pas.
C'est que personne à la municipalité de Schaarbeek, une commune de près de 123'000 habitants située dans l'agglomération bruxelloise, n'avait envie d'inviter le virulent orateur. Pour le contexte, la ville a connu une politique d'extrême droite jusqu'à la fin des année 90, menée par le bourgmestre Roger Nols. Ce dernier a été accusé d'avoir conduit une politique de délaissement des quartiers historiques au profit de l'immigration pour fonder sa démagogie xénophobe.
Pour exemple, en décembre 1986, Roger Nols était arrivé à dos de chameau à l'hôtel communal de Schaerbeek, ce qui caricaturait selon lui, ce qu'aurait été l'extension du droit de vote aux étrangers (wikipédia.fr).
A propos du mauvais accueil réservé à Oskar Freysinger, on peut lire sur le site de la Tsr: "les autorités publiques de Schaerbeek ont rapidement réagi, afin d'empêcher que la conférence ait lieu dans cette configuration-là, car il s'agissait, selon elles, d'une véritable provocation dans une commune qui possède trois minarets et dont la moitié des habitants sont musulmans. Il n'était toutefois pas question d'interdire pour autant cet exposé, au nom du respect de la liberté d'expression."
L'orateur valaisan a finalement été accueilli par Filip Dewinter, un homme dont le passé dérange puisqu'il faisait encore étalage à la fin des années 80 de son admiration pour le nazisme en allant fleurir les tombes d'anciens soldats néerlandais SS. Aujourd'hui, il a enfilé un costard pour s'acheter plus de respectabilité (voir l'article du Matin dimanche).
Répondant à une invitation de l'association Euboco qui milite en faveur d'une Europe et d'une Belgique chrétienne et conservatrice, Oskar Freysinger semble s'être bien accommodé de ses hôtes. L'article du Matin dimanche lui laissait le bénéfice du doute et feignait de croire à la candeur du politicien suisse tout en regrettant ces mauvaises fréquentations.
La chaîne francophone de télévision belge (RTBF) a rendu compte de la visite du politicien romand au parlement flamand dans un reportage du téléjournal.
Drôle et caustique devant son assemblée, maniant l'ironie et ne manquant pas de mordant, Oskar Freysinger a présenté ses conclusions et une interprétation de l'Islam, dans laquelle la religion musulmane va de pair avec la charia (loi islamique).
La conférence d’Oskar Freysinger au Parlement flamand, dans son intégralité
A l'issue de sa conférence, Oskar Freysinger répondait à une question d'un spectateur et évoquait sa vision du combat politique:
Pour rebondir sur ce que vous venez de dire. Est-ce que vous ne pensez pas malgré tout que les images peuvent être combattues par d'autres images et qu'internet là à un rôle à jouer?
Oskar Freysinger : Alors qu'est-ce que je pratique depuis dix ans dans cet aquarium à requins [...] ? Je sais pas si vous connaissez cette figure mythique de la mythologie grecque le basilic. C'est un monstre qu'on ne peut vaincre qu'en lui présentant l'image de lui-même. Face à son miroir, face à sa propre image il explose, il se décompose. C'est exactement ce que je fais. Ah! vous voulez jouer? Jouons. Ah! vous faîtes les acteurs et les polichinelles? mais moi je sais faire ça aussi. Alors je ne sais pas si sur la durée je parviendrai à améliorer les choses en faisant ainsi, mais je n'ai pas trouvé d'autres moyens de combat. Donc j'entre dans la danse et on verra bien. J'épouse les formes qu'on me propose et en épousant ces formes-là, j'arrive toujours à faire passer un brin de contenu.
AG relayé par bluewin.ch
2 commentaires:
oui
OsKaR ne va pas trop loin: OsKaR explore les limites abyssales de sa clownerie (chu gentil, jmets un W, ...)et il n'en verra sans doute jamais le bout :D
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