mardi 29 juin 2010

Sans-papiers et AVS

De nombreux sans-papiers actifs et qui cotisent à l'AVS pourraient pourtant ne jamais toucher de rente une fois à la retraite. Eveline Widmer-Schlumpf veut y remédier.

Extrait du journal télévisé de la TSR

Le Nigérian décédé lors d son expulsion souffrait d’une maladie du coeur

Le ministère public zurichois a publié les conclusions du rapport d’autopsie. Ligoté, le Nigérian est mort d’un arrêt cardiaque. Amnesty International met en avant le stress de l’expulsion et demande la présence d’observateurs indépendants. Un article de Catherine Cossy dans le Temps.

La mort du Nigérian de 29 ans décédé lors de son expulsion forcée le 17 mars à l’aéroport de Zurich est due en partie à des causes naturelles. L’homme souffrait d’une grave maladie du cœur qu’il n’était pratiquement pas possible de détecter de son vivant, écrit lundi le ministère public zurichois, se basant sur le rapport d’autopsie. La mort a été causée par une déficience cardiaque, à mettre en lien avec la grève de la faim que le détenu avait commencée quelques jours auparavant et à un «état d’agitation intense», écrit encore le ministère public. Le rapport d’autopsie a été transmis à la famille pour qu’elle puisse prendre position. Le ministère public décidera ensuite s’il veut ouvrir une enquête pénale.

Le Nigérian, un requérant d’asile débouté, se trouvait en détention en vue de son renvoi dans la prison de l’aéroport de Zurich. Il avait été ligoté aux pieds et aux mains, avant que son état n’empire rapidement. Il faisait partie d’un groupe de seize hommes qui devaient être rapatriés de force à Lagos, au Nigeria, par un vol spécial affrété par la Confédération. Le directeur de l’Office fédéral des migrations (ODM) Alard du Bois-Reymond, assistait à cette opération. Il avait tout de suite ordonné la suspension des vols de renvoi tant que l’enquête était en cours. L’ODM a également annoncé en mai que désormais, une équipe médicale, médecin et ambulancier, serait présente lors de la préparation de chaque vol spécial pour l’encadrement médical des personnes à renvoyer.

Les conclusions du rapport d’autopsie ne rassurent pas Amnesty International. «La prédisposition cardiaque est un élément, mais le stress en est un autre», déclare Denise Graf, experte sur le travail de la police auprès de l’organisation de défense des droits humains. «J’ai entendu, séparément, deux hommes qui devaient aussi être renvoyés en mars dernier. Leurs témoignages concordent. L’un d’eux a vomi quatre fois, parce que ses liens, notamment sur le ventre, étaient trop serrés. Il avait peur d’étouffer. Ce sont même des policiers vaudois qui l’accompagnaient qui ont pris sur eux de desserrer ses entraves», continue Denise Graf. Amnesty International demande que les autorités privilégient le dialogue afin d’éviter les renvois forcés. Et qu’elles utilisent des méthodes de désescalade de la violence. L’ONG plaide aussi pour la présence d’observateurs indépendants.

Premier vol en juillet

Lors d’interviews données dans la presse alémanique peu après le drame, Alard du Bois-Reymond avait déclaré que si les causes de la mort du Nigérian n’étaient pas dues aux mesures de contrainte, les vols reprendraient immédiatement. Lundi, l’ODM restait flou sur la reprise des expulsions forcées. «Il s’agit seulement du rapport d’autopsie, le ministère public zurichois n’a pas encore livré ses conclusions définitives», déclare Michael Glauser, porte-parole de l’ODM. Qui annonce toutefois: «Un premier vol aura lieu dans le courant du mois de juillet en direction de l’Afrique.» Seule précision: l’avion n’atterrira pas au Nigeria. Le directeur de l’ODM a l’intention de se rendre en juillet encore dans ce pays, pour y rencontrer la famille du requérant décédé ainsi que les autorités. Après un premier cas en 2001, en Valais, c’est le deuxième ressortissant nigérian qui meurt lors d’une expulsion. Les relations avec le Nigeria sont également tendues après qu’Alard du Bois-Reymond a déclaré que la plupart des demandeurs d’asile en provenance de ce pays étaient des trafiquants de drogue.

L’ODM est doublement sous pression. Certains cantons alémaniques aimeraient que les expulsions reprennent le plus vite possible. Vaud et Genève en revanche se sont décidés à remettre en liberté certaines personnes détenues en vue de leur renvoi. Début juin, le Tribunal fédéral a donné raison à un ressortissant du Bangladesh qui s’opposait à la prolongation de sa détention. Tant que l’ODM ne se montre pas plus précis sur la reprise des vols d’expulsion, les renvois ne sont matériellement pas possibles, a argumenté le TF. Le canton de Genève, concerné, a préféré remettre en liberté le requérant débouté .

Sur le même sujet, cet extrait du journal télévisé de la TSR

Sans-papiers au parc

sans-papiers berne

Trouvé dans 24 Heures

sans-papiers berne 2 Sur le teletext

Le Nigérian renvoyé est mort d’un arrêt du coeur

Les circonstances du décès étant éclaircies, les renvois vont reprendre dès juillet.

Le Nigérian décédé le 17 mars lors de son renvoi forcé à l’aéroport de Zurich est mort d’un arrêt cardiaque: c’est la conclusion du rapport d’autopsie publié hier par le Ministère public du canton de Zurich. Agé de 29 ans, cet homme souffrait d’une maladie grave du cœur qui n’avait pas été diagnostiquée. Elle n’est «pratiquement pas» détectable lorsque le patient est vivant, précise le rapport.

L’arrêt cardiaque est à mettre en lien avec la grève de la faim que le Nigérian avait observée et à son agitation au moment de son renvoi. L’homme avait été ligoté de force. Ces conclusions ont été transmises à sa famille. Interrompus en mars à la suite de ce décès, les vols spéciaux pour exécuter les renvois forcés vont reprendre: le premier, vers l’Afrique, est prévu en juillet, a indiqué l’Office fédéral des migrations (ODM).

Durant ce délai, l’ODM a analysé la situation avec les cantons et pris des dispositions afin d’améliorer la sécurité. Ainsi, une équipe médicale sera du voyage et les cantons devront transmettre les données de santé des personnes à renvoyer.

Mesures insuffisantes

Pour Augenauf, ces dispositions ne donnent aucune garantie que des décès ne se reproduiront plus. L’association alémanique de défense des droits humains exige l’arrêt des renvois forcés. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) demande depuis longtemps non seulement une équipe médicale dans les vols spéciaux, mais aussi des observateurs indépendants, a déclaré le porte-parole Adrian Hauser.

Pour Amnesty International, des méthodes de ligotage dangereuses pour la santé et la vie ont été appliquées le 17 mars, selon les témoignages de certains passagers de l’avion. Cette pratique doit être examinée par une instance indépendante.

ATS

lundi 28 juin 2010

Les renvois reprendront en juillett

reprise renvois

Trouvé sur le teletext

Nigérian mort à Zürich: une crise cardiaque

Le Nigérian décédé le 17 mars lors de son renvoi forcé à l'aéroport de Zurich est décédé d'un arrêt cardiaque. C'est la conclusion du rapport d'autopsie publié lundi par le Ministère public du canton de Zurich. Les renvois forcés reprendront en juillet.

Le Nigérian de 29 ans souffrait d'une maladie grave du coeur qui n'avait pas été diagnostiquée. Cette maladie n'est "pratiquement pas" détectable lorsque le patient est vivant, précise le rapport d'autopsie. La mort est due à un arrêt cardiaque à mettre en lien avec la grève de la faim que le Nigérian avait observée et à son agitation au moment de son renvoi forcé.

L'homme avait été ligoté de force pour le faire monter dans l'avion. Les conclusions du rapport ont été transmises aux membres de sa famille. Les vols spéciaux pour exécuter les renvois forcés ont été interrompus après la mort du Nigérian. L'Office fédéral des migrations (ODM) a annoncé en mai leur reprise progressive.

L'ODM a analysé la situation avec les cantons et annoncé des mesures. Ainsi, une équipe médicale sera du voyage lors de vols spéciaux et les cantons devront transmettre les données médicales des personnes à renvoyer. Pour "augenauf", ces mesures ne donnent aucune garantie que des décès ne se reproduiront plus lors d'expulsion. L'association alémanique de défense des droits humains exige l'arrêt des renvois forcés.

ATS

Allemagne: des tests QI envisagés pour les immigrants

Des responsables du parti conservateur de la chancelière allemande Angela Merkel ont préconisé des tests de QI pour les immigrants. Ils estiment que le regroupement familial ne doit plus être le seul critère d'immigration.

"Nous devons poser des critères qui servent vraiment à notre Etat. Outre une bonne formation et une qualification professionnelles, l'intelligence doit entrer en considération. Je suis pour des tests d'intelligence", a affirmé dans le quotidien "Bild" Peter Trapp, un membre de la CDU de Mme Merkel.

Un autre responsable conservateur, Markus Ferber, membre de la CSU, aile bavaroise de la CDU, a prôné l'exemple canadien et s'est dit en faveur d'une harmonisation de la politique d'immigration européenne.

"Le Canada est bien plus avancé en la matière et exige des enfants d'immigrés un quotient intellectuel plus élevé que celui des enfants locaux. Les raisons humanitaires comme le regroupement familial ne peuvent être à la longue le seul critère d'immigration", a-t-il fait valoir.

A l'instar d'autres partenaires européens, l'Allemagne impose des tests de langue à ses candidats à la nationalité allemande mais aussi des tests destinés à prouver leurs connaissances de l'ordre social et juridique allemand.

En 2009, 734'000 personnes ont émigré tandis que 721'000 ont immigré dans la première économie européenne, principalement des Polonais et des Roumains.

Au début des années 2000, plus de 800'000 personnes par an immigraient en Allemagne, selon l'office des statistiques allemand.

ATS

dimanche 27 juin 2010

Apprentis sans-papiers: pressions contradictoires sur l’Etat

Sept communes et un syndicat prient l'Etat de délivrer des permis de travail aux jeunes clandestins. L'UDC contre-attaque. Un article de Rachad Armanios dans le Courrier.

L'UDC invite l'Etat à ne pas se mettre hors la loi dans le dossier des apprentis sans-papiers. Le groupe parlementaire a déposé une proposition de résolution en réaction à l'initiative de sept communes qui ont demandé au Conseil d'Etat d'assouplir sa pratique en délivrant aux jeunes sans-papiers des autorisation temporaires de travail. La Ville de Genève, Carouge, Onex, Vernier, Meyrin, Lancy et Plan-les-Ouates ont en effet adressé une résolution au président du Conseil d'Etat François Longchamp. L'UDC propose au Grand Conseil d'inviter l'exécutif cantonal à ne pas entrer en matière. Elle en appelle au respect de l'ordre juridique et refuse que «les personnes séjournant illégalement dans notre pays» soient «récompensées». Le parti ne veut pas non plus défavoriser nos jeunes concitoyens frappés par le chômage.
Il ne faudrait pas permettre, «on ne sait trop comment, que des personnes dépourvues d'autorisation de séjour puissent être embauchées, de surcroît par une collectivité publique!»
Mais si l'UDC ne sait pas trop comment, lesdites communes ainsi que les syndicats ont une idée très claire de la méthode qui permettrait d'engager des apprentis sans-papier en toute légalité. Il s'agirait pour l'Office fédéral de la population de délivrer une autorisation de travail temporaire à ces jeunes dès lors qu'ils ont déposé une demande de régularisation humanitaire ou qu'ils ont entamé une procédure de regroupement familial.
Dans un courrier du 1er avril adressé au conseiller d'Etat en charge de l'Instruction publique Charles Beer, le syndicat SIT pointait déjà une inégalité de traitement entre les jeunes clandestins et leurs parents. Car ceux-ci reçoivent en effet des permis de travail provisoires lors du dépôt d'une demande d'autorisation de séjour à titre humanitaire. Le syndicat, dans son courrier, relève le cas d'une famille qui, au bout de la procédure, a reçu le précieux permis humanitaire de la part de l'Office fédéral des migrations. Mais le jeune, lui, n'a toujours pas pu commencer son apprentissage, contraint de façon absurde à rester oisif de longs mois.
Une autorisation de travail pour les jeunes durant le temps de la procédure se justifie d'autant plus que celle-ci dure souvent des années, finalement la durée d'un apprentissage, écrit en substance le SIT.
Le DIP se montre ouvert. En réponse au courrier du SIT, il a soumis la demande au service juridique de la Chancellerie à qui il a commandé une expertise. Encore en cours, elle permettra de fonder une réponse aux communes.
Sur le «blog de la maire», Sandrine Salerno plébiscite la solution des permis temporaires. D'autant plus que la magistrate se montre pessimiste sur la perspective d'une solution au niveau fédéral. Le Conseil des Etats a effectivement repoussé à septembre l'examen des motions en faveur de l'ouverture de l'apprentissage aux sans-papiers. Les sénateurs veulent savoir combien de jeunes sont concernés et combien coûterait leur accès à la formation: «Je crains que cette demande de complément d'information ne soit prétexte à enterrer le projet. Car déterminer combien de jeunes sans statut légal sont concernés, c'est mission impossible.»

samedi 26 juin 2010

Manifestation contre le racisme à Berne

Environ 5000 manifestants ont défilé à Berne pour demander une Suisse tolérante et soucieuse de la dignité des requérants d'asile. Dans le journal de la TSR

La double peine gravée dans le marbre

Le contre-projet voté par les Chambres pour faire barrage à l'initiative udéciste «pour le renvoi des étrangers criminels» inscrit le principe discriminatoire de la «double peine» dans la Constitution fédérale. Samedi, à Berne, une mobilisation nationale s'organise en faveur des droits des migrants. Un article de Jean-Michel Dolivo (*) dans le Courrier.

Le 10 juin 2010, le Conseil National comme le Conseil des Etats ont adopté, respectivement par 93 voix contre 88 et par 35 voix contre 6, le texte d'un contre-projet, intitulé «Expulsion et renvoi des criminels étrangers dans le respect de la Constitution», à l'initiative populaire de l'Union démocratique du centre (UDC) «pour le renvoi des étrangers criminels», dite l'initiative des «moutons noirs». La majorité des Chambres fédérales a choisi d'inscrire dans le marbre de la Constitution fédérale une disposition ouvertement discriminatoire à l'égard des étrangers, la double peine. Ce contre-projet sera opposé prochainement en vote populaire à la proposition de l'UDC. Un article constitutionnel qui, il est vrai, ne fera certainement pas tache, à côté de celui instituant l'interdiction de construire des minarets! Le contre-projet a été accepté au Conseil national grâce aux votes des élu-e-s du Parti socialiste suisse (PSS), qui, dans leur majorité, l'ont soutenu (20 pour, 16 non et 4 abstentions). Parmi ses partisans, au nom de la logique du moindre mal, ont voté «oui» des conseillers-ères nationaux du PSS comme les élu-e-s vaudois Josiane Aubert et Roger Nordmann – Ada Marra s'abstenant – l'élue genevoise Maria Roth-Bernasconi, ou encore le PDC vaudois Jacques Neirynck. Or le contre-projet du Conseil fédéral s'inscrit absolument dans la lignée de l'initiative udéciste. Il va même plus loin, sur certains points. Ainsi, par exemple, il dispose (art. 121b al. 2 let. a nouveau Cst.) que les étrangers sont privés de leur droit de séjour et renvoyés notamment lorsqu'«ils ont commis un assassinat, un meurtre, un viol, des lésions corporelles graves, un brigandage qualifié, une prise d'otage, un acte relevant de la traite qualifiée d'êtres humains, une infraction grave à la loi sur les stupéfiants ou une autre infraction passible d'une peine privative de liberté d'un an au moins et ont été, de ce fait, condamnés par un jugement entré en force».
En mentionnant, dans cette énumération, une infraction passible d'une peine privative de liberté d'un an au moins, le contre-projet propose non seulement une limite temporelle concernant la peine privative de liberté moindre que celle proposée par l'UDC, mais encore il se réfère à la «peine-menace» en relation avec l'infraction commise et non à la condamnation effective. Une personne pourra être privée de son permis C ou B et expulsée de Suisse pour un simple dommage à la propriété, pour un simple vol, pour calomnie, soustraction d'énergie ou entrave à la circulation publique! Toutes ces infractions, et d'autres, peuvent théoriquement être sanctionnées par une peine privative de liberté d'un an au moins. Il suffira pour être renvoyé d'avoir été condamné du chef de l'une d'entre elles.
La décision relative au renvoi, selon l'art. 121.b al. 3 nouveau Cst., devrait être prise «dans le respect des droits fondamentaux, des principes de base de la Constitution et du droit international, en particulier dans le respect du principe de proportionnalité». Déclaration alibi qui laisse une totale liberté d'appréciation aux autorités de police des étrangers, ce d'autant que le Conseil National a refusé, par 128 voix contre 59, un amendement proposé par les Verts visant à limiter l'automaticité du renvoi figurant à l'alinéa précédent. Le groupe parlementaire du PSS, dans sa majorité, a également refusé cet amendement!
Une partie des parlementaires qui ont soutenu le contre-projet l'ont fait parce qu'il prévoit d'introduire dans la Constitution une disposition (art. 121a) sur l'intégration. Du vent! Le but de l'intégration est fixé à l'alinéa premier, à savoir «la cohésion entre la population suisse et la population étrangère». De quelle cohésion parle-t-on? Celle, par exemple, qui devrait s'établir entre, d'une part, Daniel Vasella qui a reçu, en 2008, l'équivalent de 40,3 millions de francs (3 millions de salaire fixe en liquide, le «reste» en actions et en primes) et, d'autre part, cette immigrée, ouvrière d'origine kosovare travaillant dans une entreprise de boulangerie industrielle de la Broye vaudoise, qui, pour un plein temps, gagne moins de 3000 francs net par mois!
L'objectif d'intégration des étrangers est défini ensuite, dans le nouvel article constitutionnel, comme étant une tâche des collectivités publiques à tous les niveaux, la Confédération fixant en la matière les principes applicables et veillant à leur mise en oeuvre par les cantons.
Dans son tout récent «Rapport sur l'évolution de la politique d'intégration de la Confédération du 5 mars 2010 (ci-après: le Rapport)», le Conseil fédéral rappelle les critères qui, selon lui, permettent d'évaluer l'intégration dans le cadre de décisions relevant du droit des étrangers, à savoir le respect des valeurs fondamentales de la Constitution fédérale, le respect de la sécurité et de l'ordre publics, la volonté de participer à la vie économique et d'acquérir une formation et la connaissance d'une langue nationale (p. 22-23 du Rapport). Le nouvel article 121a du contre-projet reprend l'essentiel de cette définition. Le gouvernement relève aussi que «l'intégration est un processus réciproque qui requiert des efforts tant de la part des immigrants que de l'Etat et de la population suisse» (p. 35 du Rapport). Il persiste toutefois dans son Rapport (p. 48) à considérer que les règles générales du droit pénal et du droit civil existantes ainsi que les actes législatifs de droit public et les bases de droit international public offrent une «protection suffisante contre la discrimination».
Passe ainsi à la trappe toute perspective d'introduire une législation spéciale contre les discriminations à l'égard des étrangers, discriminations pourtant constatées quotidiennement, notamment en matière d'embauche, de conditions de travail, de logement, d'accès aux prestations publiques. Ce qu'il faudrait améliorer concerne uniquement des questions d'application!
Pour l'essentiel, ce sont les immigré-e-s qui doivent se rendre intégrables. Selon la formule du Conseil fédéral, s'ils-elles n'acceptent pas les exigences que l'on attend d'eux-elles, en particulier celle d'être une main d'oeuvre flexible sur le marché du travail, «la législation actuelle, notamment dans le domaine de l'aide sociale et des assurances sociales, offre déjà des possibilités de sanctions à l'encontre des personnes qui refusent de fournir les efforts pour s'intégrer sur le plan professionnel (Rapport, p.2)».
En adoptant ce nouvel article constitutionnel sur l'intégration dans le même mouvement que celui sur l'expulsion et le renvoi, la majorité des Chambres illustre parfaitement, s'il est besoin, ce qu'elle entend imposer aux immigré-e-s sous ce vocable: le droit de se taire et, si nécessaire, l'apprentissage du conformisme helvétique...
C'est dans un contexte particulièrement difficile pour les anti-racistes que va se dérouler la votation sur l'initiative UDC et le contre-projet du Parlement fédéral. Peur du chômage, pénurie de logements, attaques au maigre filet social existant, le climat est très favorable pour ceux qui font des étrangers les boucs émissaires de la détérioration des conditions de vie et de travail d'une majorité de la population. Dans la suite de la votation sur les minarets, le racisme a été alimenté par le débat sur le port du voile ou la burka. Les deux textes soumis au vote sont du même tonneau: ils assimilent étranger et criminalité. Ils imposent une double peine aux étrangers, qui a pour seul fondement celui que la personne condamnée n'est pas de nationalité helvétique. Et, sous prétexte de combattre la «délinquance étrangère», ils remettent en question des droits fondamentaux, le principe de l'individualisation de la peine ainsi que le droit à la vie privée et familiale.
La Cour européenne des droits de l'homme a pourtant développé toute une jurisprudence imposant aux Etats signataires de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), dont la Suisse, de prendre en considération plusieurs facteurs avant de prononcer une expulsion. Initiative et contre-projet n'en tiennent nullement compte. L'initiative impose, en sus du renvoi, une interdiction de séjour pour une durée de cinq à quinze ans, voire même de vingt ans en cas de récidive. Deux textes nauséabonds qui multiplient les sanctions pénales et administratives et font de l'étranger un citoyen de seconde catégorie. I
Note : * Avocat, membre du Mouvement de lutte contre le racisme (MLCR), à Lausanne.

vendredi 25 juin 2010

Les enjeux de la réadmission des Subsahariens

L'ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne (UE) au Maroc, Eneko Landaburu, a déclaré dernièrement que Rabat et Bruxelles s'apprêtent à signer un accord de réadmission des clandestins subsahariens ayant transité par le territoire national, en contrepartie Bruxelles s'engage à simplifier l'octroi aux Marocains des visas de longue durée. Si la question de la réadmission figure dans la déclaration finale du premier Sommet Maroc-UE, organisé en mars dernier à Grenade, elle parle seulement de «coopération pour le retour et la réadmission des migrants en situation irrégulière» et non de Subsahariens.

Le projet de réadmission des clandestins dans leur pays d'origine fait partie de la politique d'externationalisation de la quetion migratoire.

Au-delà de cette précision, certains observateurs indiquent que la réadmission ne peut être résolue sans associer Alger. «Les négociations de réadmission des Subsahariens doivent impliquer l'Algérie, d'où transitent environ 95% des immigrés vers le Maroc», lance Mehdi Lahlou, chercheur sur la question migratoire. Le projet de réadmission des clandestins dans leur pays d'origine fait partie de la politique d'externationalisation de la question migratoire. D'abord, l'UE a créé dans son espace des centres de rétention où les législations nationales ne s'appliquent pas. Mais face aux dénonciations de la société civile, Bruxelles a négocié des accords bilatéraux de réadmission avec l'Albanie en 2005 et Moldavie en 2007. La Turquie va aussi conclure un accord similaire avec l'UE. « Le Maroc à l'instar de la Turquie est partenaire de l'UE depuis les années 60 et il vient d'obtenir le statut avancé.

Le dénominateur commun de ces pays, c'est soit qu'ils ont un projet d'intégration ou bien ils sont candidats à long terme à l'UE comme la Macédoine et l'Ukraine. L'aspiration de ces Etats à adhérer un jour à l'UE est liée à des conditions : gouvernance, droits de l'Homme, migration, etc.», souligne Smail Kouttroub, professeur de droit international et responsable de l'axe de recherche « Migration et sécurité en Méditerranée occidentale » à l'Institut universitaire de recherche scientifique (IURS) de Rabat. Le Maroc ne devrait pas avoir honte de jouer le gendarme pour l'UE. Déjà Ankara exerce ce rôle au Moyen-Orient, les ex-républiques yougoslaves le remplissent en Europe centrale, etc. « Le Maroc qui a lié son avenir à l'UE doit partager avec elle ses soucis, ses préoccupations et son destin, il devra signer un jour l'accord de réadmission des clandestins sur son territoire. Mais en contrepartie, il doit demander l'accélération du processus d'intégration du Royaume à l'UE et l'instauration de la zone de libre-échange», ajoute M. Kouttroub. La mise en œuvre de l'accord de réadmission rencontrera des problèmes liés au respect des droits de l'Homme. La lutte contre l'immigration clandestine nécessite des méthodes musclées qui seront dénoncées par les associations de défense des droits de l'Homme.

De même, la réadmission de ces Subsahariens nécessite des moyens énormes pour les accueillir et les assister. Ainsi, cet accord va demander la construction de centres de rétention pour abriter ces clandestins. Il faut aussi sécuriser ces camps et assurer une vie digne dans ces lieux : soin des malades, accompagnement psychologique, assistance sociale, identification des refoulés, traduction et aide juridique pour les candidats à l'exil politique, etc. Toutefois, des interrogations persistent. L'UE est-elle prête à financer la construction de ces centres de rétention et former les Marocains à les gérer ? Qui paiera le transport aérien, l'entretien (santé, nourriture, logement, etc.) pour transférer ces refoulés dans de bonnes conditions vers leur pays ? Le Maroc aura-t-il les moyens d'intégrer parmi ces clandestins ceux qui demandent le droit d'asile ou les apatrides qui eux n'ont pas de statut juridique et seront condamnés à rester au Maroc ? Pour ce qui est de la position officielle marocaine concernant la réadmission, Rabat indique que lors du Sommet Maroc-UE de Grenade, le Royaume a insisté que l'approche concertée et solidaire doit être suivie dès lors qu'il s'agira de traiter des mouvements humains entre le Maroc et l'Europe.
Par ailleurs, « e Royaume souligne l'importance d'inclure dans le dispositif de l'accord les mesures d'accompagnement nécessaires et s'engage à trouver les compromis nécessaires sur les quelques questions qui demeurent en suspens », indique une source autorisée au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.

Et d'ajouter : « Rabat espère aussi que l'UE ait des accords similaires avec les pays du voisinage méditerranéen et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), et ce, en conformité avec l'engagement pris lors de la première Conférence euro-africaine sur la migration et le développement de Rabat.
Le Maroc souligne enfin l'importance d'ouvrir des négociations sur la conclusion d'un accord sur la facilitation des visas ».

Sécurisation des frontières

Dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, le Maroc a reçu, il y a quelques années 70, millions d'euros, alors que le contrôle des frontières nécessite des moyens financiers énormes.
Aujourd'hui, la sécurisation des frontières (caméra thermique, radars, moyens terrestres et marine, hommes, etc.) se calcule au kilomètre carré et coûte des centaines de millions de dollars comme cela se fait entre la frontière américaine et mexicaine.

Un article du Matin (Maroc)

La double vie de Samuel Eto’o

La vie de la grande star du football camerounais n'a rien d'un long fleuve tranquille. Pauvreté, racisme, isolement, il n'a rien oublié de ses débuts en Espagne. Et l'Afrique reste chevillée au cœur de celui qui déclare : "Je vis en Europe, mais je dors en Afrique". Un article et des propos recueillis par Donald McRae  pour Mail&Guardian.

Samuel Eto'o en conférence de presse à Saint-Gratien le 28 mai 2010. Photo AFP "C'est incroyable", déclare Samuel Eto'o en tapant sur la table avec un sourire éblouissant qui éclaire son visage habituellement sérieux. "J'ai toujours rêvé de jouer la Coupe du Monde en Afrique. J'ai toujours dit que j'étais africain avant d'être camerounais. J'ai beau vivre en Europe, je dors en Afrique." Dans un français passionné, Eto explique de façon aussi poétique qu'ardente comment son extraordinaire parcours se fond avec l'histoire de la première Coupe du Monde à se tenir en Afrique. Après avoir fait ses débuts internationaux la veille de son quinzième anniversaire, Samuel Eto'o fils quitte le Cameroun pour l'Espagne en 1996. Parti de Douala [capitale du Cameroun], il arrive à l'aéroport de Barajas à Madrid, grelottant dans son short, seul et effrayé. "Ça semble incroyable aujourd'hui, s'exclame-t-il encore, mais ma vie entière est ainsi." Après une période d'essai, il obtient un contrat avec le Real Madrid qui lui vaut de faire la navette d'un club espagnol à l'autre. Eto'o est ainsi prêté à Leganes, Espanyol et Majorque avant d'être acheté par ce dernier club en 2000. Quatre saisons plus tard, après avoir obtenu le premier de ses trois Ballons d'Or africains, il passe à Barcelone.

Bien qu'il ait terriblement souffert du racisme, Eto'o permet au FC Barcelone de remporter trois titres de champion d'Espagne et deux finales de la Ligue des Champions. Et devient l'un des meilleurs joueurs au monde. Il y a quelques semaines, après avoir été transféré à l'Inter de Milan pour 46 millions d'euros, Eto'o célèbre sa première saison en série A en gagnant le triplé - dont un autre titre de la ligue des Champions. Son rythme de travail et sa discipline s'avèrent cruciaux pour la tactique de son entraîneur, José Mourinho. "C'est pour ça que je suis si fier d'être Africain pendant cette Coupe du Monde, confie-t-il. Comme la plupart des Africains, j'ai dû travailler bien plus dur et montrer bien plus de conviction que les autres. La plupart des gens ne voient l'Afrique qu'en termes de pauvreté et de guerre, de famine et de maladie. Mais ce mondial nous donne la possibilité de montrer quelque chose de différent. Je pense que le monde entier va âtre vraiment surpris par l'Afrique." Nous sommes à l'hôtel de l'équipe du Cameroun. Eto'o tapote un panneau de bois. "Je fais ça pour la chance, mais l'Afrique est prête à montrer toute la joie qu'elle peut apporter à ce tournoi."

Une heure plus tôt, il n'avait pas l'air très joyeux. Arrivé à une conférence de presse, il avait traversé la salle surchauffée avec un dédain tranquille et il ne lui avait pas fallu une minute pour se mettre en colère. Les yeux étincelants, il avait réagi aux propos récents de Roger Milla selon lesquels Eto'o "avait apporté beaucoup à Barcelone et à l'Inter, mais jamais rien à l'équipe du Cameroun." Milla est la star de l'équipe camerounaise qui est à ce jour la seule équipe africaine à avoir atteint les quarts de finale en Coupe du Monde - elle s'était incliné lors des prolongations face à l'Angleterre en Italie en 1990. Milla était le héros d'Eto'o quand celui-ci était petit. Mais il avait suffit qu'Eto'o entende son nom pour qu'il se mette à taper sur la table à coups répétés à en faire tomber la rangée de magnétophones placés en face de lui. "Les gens devraient me respecter et la fermer parce que jouer les quarts de finale, ce n'est pas la même chose que remporter la Coupe du Monde. Ma carrière ne s'arrête pas aux quarts de finale. J'ai gagné les Jeux olympiques [en 2000], j'ai remporté deux Coupes d'Afrique des Nations [en 2000 et 2002]. Combien de ligue des champions ai-je remporté ? Je n'ai pas à répondre quoi que ce soit."

On lui avait posé une autre question et son poing s'était à nouveau abattu. "J'ai 29 ans et ça fait sept ans que je connais la gloire. Est-ce que Roger Milla est sélectionneur ? Il n'a qu'à la fermer. Les sentiments que j'avais pour mon idole font que je ne peux pas vraiment dire ce que je pense de lui. Mais j'ai compris certaines choses et il n'a pas fait l'histoire." Avec cette réplique cinglante, Eto'o s'est levé en envoyant un micro valser dans les airs et a quitté rapidement la salle. Moi qui comptais utiliser cette conférence de presse pour commencer en douceur notre entretien exclusif, c'était raté. Difficile d'oublier qu'il y a deux ans, il avait apparemment donné un coup de tête à un journaliste. Cette fois-ci, Eto'o finit par se calmer et revient dans le salon de l'hôtel. Il devient bien plus engageant - on est loin de la fureur qu'il avait montrée lors de la conférence de presse officielle. Pourquoi Milla l'a-t-il tellement énervé ? "C'est toujours la même chose. Les joueurs plus âgés nous balancent des piques. C'est dommage." Les critiques de Milla faisaient référence aux performances décevantes du Cameroun en Coupe d'Afrique des Nations au début de l'année.

Avec quel intérêt Eto'o suivait-il le Cameroun et Milla en 1990 ? Il rayonne à nouveau. "J'avais 9 ans et après chaque match, je courais dans les rues de Douala. Mais quand je regarde ce match, des années plus tard, comme il m'arrive de le faire encore, je me dis que le monde n'était pas prêt à ce qu'une équipe africaine parvienne en demi-finale." Eto'o éprouve un ressentiment plus personnel à propos de ses débuts en Coupe du Monde en France en 1998. A 17 ans, il était le plus jeune joueur du tournoi, et il n'a pas oublié. "Cela a été très traumatisant parce qu'il fallait qu'on batte le Chili pour aller au deuxième tour et on nous a refusé deux pénaltys." Il se penche en avant avec animation. "On nous demande tout le temps si une équipe africaine est capable de remporter la Coupe du Monde. Mais la vraie question c'est est-ce que le monde est prêt à ce qu'une équipe africaine devienne championne ?" Pense-t-il que certains officiels favorisent inconsciemment les puissances traditionnels d'Europe et d'Amérique du Sud au détriment des six équipes africaines ? "Je joue encore, répond-il en souriant. Je ne peux pas dire ce genre de chose. Nous avons fait beaucoup de chemin au cours des vingt dernières années et beaucoup de grands joueurs qui jouent en Europe sont africains."

En récompense pour leur qualification pour le Mondial, Eto'o a donné à chaque membre de l'équipe une montre d'un valeur de 29 000 euros. La distance entre ce genre de largesse et son arrivée modeste à Madrid, il y a 13 ans, est énorme. "Je ne l'oublie jamais. Avant de jouer la finale de la Ligue des Champions, j'ai repensé à ce jour-là. Cela m'a permis de me calmer les nerfs et m'a fait comprendre tout le chemin que j'avais parcouru. Je suis arrivé à Madrid par une journée d'hiver glaciale, en short et en T-shirt. J'étais avec un autre jeune Africain, un jeune du Nigeria [Antonio Olisse]. Il s'est cassé la jambe et n'a pas réussi dans le foot. Mais nous sommes restés en contact parce que je n'oublie pas. Cela a toujours été dur pour les joueurs africains en Europe - et c'est toujours dur aujourd'hui." Eto'o a connu le racisme pendant toute sa carrière en Espagne. "J'ai beaucoup souffert. Je vais être un peu grossier. Mais ceux qui viennent au stade pour me siffler, pousser des cris de singe et me lancer des peaux de banane n'ont pas eu la chance de voyager et de faire leur éducation comme moi. J'ai été si souvent confronté à ça que j'ai trouvé des moyens pour dénoncer le racisme. Quand on a joué le Real Zaragoza, ils poussaient des cris de singe et jetaient des cacahuètes sur le terrain. Alors quand j'ai marqué, j'ai dansé devant eux comme un singe. Et quand la même chose est arrivée contre le Real Madrid, j'ai marqué et j'ai brandi le poing comme le salut du Black Power."

Quand il avait rejoint Barcelone, Eto'o avait déclaré qu'il courait "comme un Noir pour vivre "comme un Blanc." Eto'o hoche la tête à ce souvenir. "Les gens n'ont pas vraiment compris le sens profond de mes paroles. Certains m'ont traité de raciste mais la réalité était là. Ce que je voulais dire, c'est qu'en tant qu'Africain, il fallait que j'en fasse plus que les autres pour être reconnu au même niveau."

jeudi 24 juin 2010

Les nouvelles routes de la Méditerranée

Les patrouilles maritimes de l’agence Frontex et la coopération controversée avec la Libye portent leurs fruits : les migrants traversent moins la Méditerranée pour venir en Europe. Mais d'autres routes sont tracées, créant de nouvelles situations d’urgence. Un article signé Elise Vincent dans le Monde.

Grèce garde-côte

C'est un étrange été migratoire qui s'annonce. Un été où les images de migrants entassés à bord d'embarcations de fortune à l'assaut des rives européennes pourraient être beaucoup moins nombreuses qu'elles ne l'ont été ces dernières années, à en croire les derniers chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui fait état d'une baisse des arrivées de bateaux comprise, selon les destinations, entre 50 % et 95 % sur la période 2009-2010.

Ainsi Malte, il y a encore trois ans, du fait de sa superficie et sa forte densité, était confrontée à une grave crise à cause de l'arrivée, chaque été, de 1 500 à 3 000 migrants. Or, depuis mars, après une baisse de 50 % entre 2008 et 2009, pas une embarcation ne s'est échouée sur ses côtes, d'après les autorités maltaises. Au point qu'en avril, l'île a annoncé son retrait des opérations conjointes menées avec l'Agence européenne aux frontières extérieures (Frontex). La baisse est aussi spectaculaire en Italie, notamment sur l'île de Lampedusa. Selon l'antenne du HCR basée à Rome, les dernières estimations font état d'une baisse de 94 % entre 2009 et les six premiers mois de 2010. Comme ailleurs, la baisse s'est globalement amorcée en 2006. Cette année-là, 22 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis l'Afrique du Nord. En 2007, ils n'étaient plus que 19 900 et en 2009, seulement 8 700

Depuis son entente avec l'Italie, la Libye contrôle ses frontières

La baisse est enfin conséquente en Espagne. Selon l'antenne madrilène du HCR, elle est de l'ordre de 50 % entre 2008 et 2009. En 2006, 39 000 migrants avaient réussi à accoster sur les différentes côtes ibériques, notamment aux Canaries et aux Baléares. En 2007, ils n'étaient plus que 18 000 et en 2008, seulement 13 400. Des chiffres qui ont un impact sur la France, d'après le directeur de la police centrale aux frontières, Frédéric Perrin. Selon lui, la ”pression migratoire” est en baisse dans le Calaisis et sur l'axe ferroviaire Vintimille-Paris, qu'empruntent les migrants en provenance d'Italie. Les interpellations ont chuté de 20 % depuis le début de l'année. Parmi les causes de ces revirements, il y a Frontex. Les patrouilles navales n'ont cessé d'augmenter en nombre et en efficacité ces dernières années, notamment du fait d'accords bilatéraux avec les pays dits ”sources” de migrants. La crise économique est aussi passée par-là.

L'un des acteurs-clés de ce bilan reste toutefois la Libye. Alors qu'elle était devenue l'un des principaux pays de transit, en particulier vers l'Italie, elle a renforcé le contrôle de ses frontières depuis le printemps 2009 et l'entrée en vigueur d'un accord diplomatique avec le gouvernement de Silvio Berlusconi. Un accord où l'Italie, outre qu'elle a signé un chèque de 5 milliards d'euros à la Libye, a reconnu son rôle dans les dommages infligés aux Libyens lors de la période coloniale. Depuis, ces derniers ont signé un contrat de 300 millions d'euros avec une société italienne d'équipements de sécurité - notamment infrarouges - pour contrôler sa frontière sud. Ils se sont aussi engagés dans des pourparlers avec l'Union européenne. Le 9 juin, un ”programme indicatif” doté de 60 millions d'euros a été signé avec des clauses sur la maîtrise de l'immigration clandestine.

La Turquie : nouvelle grande porte d'entrée en Europe

Tous ces chamboulements redessinent la carte des migrations méditerranéennes. Les flux se sont décalés vers l'Est et la nouvelle grande porte d'entrée en Europe est désormais la Turquie. D'après le bureau du HCR à Istanbul, les autorités turques ont arrêté quelque 70 000 migrants en situation irrégulière, en 2009. Un chiffre énorme, mais qui ne reflète qu'une partie de la réalité. Difficile de savoir s'il s'agit d'un ”report” migratoire. Les migrants qui arrivent en Turquie sont souvent afghans, somaliens ou érythréens et non pas originaires d'Afrique de l'Ouest. D'après les ONG, nombreux sont ceux coincés au Maghreb dans l'attente de jours meilleurs. Les Marocains, eux, n'ayant pas besoin de visa pour se rendre en Thaïlande, contourneraient en partie le problème via des vols Maroc-Bangkok-Istanbul.

Depuis la Turquie, deux routes principales se sont en tout cas constituées. Une "route nord", qui passe par la Bulgarie, la Roumanie et file vers l'Europe du Nord. Et une "route sud”, via la Grèce, direction l'Italie, la France, l'Espagne...

Dans cette nouvelle configuration, la Grèce a du mal à faire face. En 2008, selon le bureau du HCR à Athènes, près de 150 000 migrants ont été arrêtés pour entrée et séjour illégal sur son territoire, soit 75 % du total européen, contre 50 % en 2008. Depuis le début de l'année, les chiffres montrent aussi que la voie terrestre est privilégiée aux dépens de la voie maritime.

L'une des grandes inquiétudes des ONG et du HCR dans ce nouveau paysage reste toutefois le sort des demandeurs d'asile. La Grèce est le pays d'Europe qui accorde le moins le statut de réfugié. Quant à la Turquie, elle ne l'accorde pas aux migrants non ressortissants de l'Union européenne.

Expulsion des étrangers: procédure humiliante dénoncée

L'ONG «augenauf» exige l'arrêt des renvois forcés avec des vols spéciaux. Ces expulsions sont méprisantes et traumatisantes pour les personnes renvoyées, a indiqué jeudi l'association alémanique de défense des droits humains.

Extrait du journal de la TSR

Vote sur les minarets abrogés ?

Le Conseil de l’Europe exhorte la Suisse à revenir sur l’interdiction des minarets, qu’il juge discriminatoire envers les musulmans.

Les parlementaires du Conseil de l’Europe ont demandé hier à la Suisse d’abroger l’interdiction de construire des minarets, approuvée en novembre dernier par le peuple. Selon eux, cette interdiction discrimine les musulmans vivant en Suisse.

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a demandé à la Suisse «d’adopter un moratoire sur son interdiction générale de construction des minarets». La recommandation, approuvée par 89 voix sans opposition, affirme que «la construction des minarets doit être possible, au même titre que celle des clochers, dans le respect des conditions de sécurité publique et d’urbanisme», précise le texte.

Les Suisses ont suivi

Les cinq parlementaires suisses qui siégeaient à Strasbourg ont tous approuvé au vote final la recommandation. Y compris André Bugnon (UDC/VD), dont le parti soutenait l’initiative antiminarets. Les parlementaires suisses ont fait une proposition de modification, qui a été rejetée par 59 voix contre 51. Plutôt que d’exiger un moratoire et une levée de l’interdiction de construire des minarets, ils demandaient que l’APCE fasse seulement part de sa préoccupation face au résultat de la votation.

ATS

Minarets: une voix pour l’abrogation

minarets abrogation Trouvé sur le teletext

mercredi 23 juin 2010

Premier président noir d’un conseil communal

En accédant hier soir à la présidence de l’organe délibérant de Moudon, Oscar Nkezabera entre dans l’Histoire vaudoise: c’est le premier homme de couleur à accéder à une telle fonction.

Oscar Nkezabera

Le 1er Août, c’est lui qui portera le toast à la patrie devant la population de Moudon. A 46 ans, Oscar Nkezabera a été élu hier soir au perchoir de sa commune. Le 1er juillet, il deviendra ainsi le premier citoyen de l’ancienne capitale des Etats de Vaud. Tout un symbole pour cette petite ville qui cultive l’intégration de ses communautés. Rwandais d’origine, arrivé en Suisse à l’âge de 22 ans dans le cadre d’une mission catholique, ce fervent pratiquant est le premier homme de couleur à accéder à cette place dans le canton.

«C’est formidable, ça montre que la politique d’intégration de Moudon porte ses fruits!» s’exclame Nicole Grin, secrétaire de l’Union des communes vaudoises (UCV).

Un honneur? «Forcément, ça me fait plaisir, répond Oscar Nkezabera. Mais je ne me sens pas porte-parole de grandes causes ou de grands discours multiculturels pour autant. Politiquement, je m’investis essentiellement sur le plan local. C’est là qu’il y a du travail à faire.» Ses causes? Les minorités, la jeunesse désœuvrée ou les retraités aux revenus modestes. «C’est dans ma nature, je prends toujours le parti des plus faibles. Ce sont eux qu’il faut aider.»

Intégration résolue

L’investissement de soi, c’est la meilleure forme d’intégration qu’il a trouvée. Et de citer un dicton rwandais: «Si tu vas chez quelqu’un où on mange des mouches, tu les manges aussi crues. En arrivant en Suisse, c’est ce que j’ai fait. Je me suis intégré aux us et coutumes. C’est moi qui suis allé à la rencontre des autres. Il n’y a qu’à me regarder… je ne pourrai jamais cacher que je suis étranger», lâche-t-il dans un sourire. L’homme a de l’humour, joue avec les mots. «Je suis un homme de transparence, je suis très clair là-dessus (rire s).»

Technicien en informatique, marié, père de quatre enfants, Oscar Nkezabera a été naturalisé par son mariage. Entré au Conseil communal en 2004 en cours de législature, il a été brillamment réélu en 2005. C’est lui qui s’est intéressé à la politique. «J’avais envie de faire quelque chose pour ma commune. Je suis allé suivre des séances d’information, je me suis renseigné. Je n’ai pas attendu que l’on vienne me chercher.»

Forcément, au groupe Suisses-étrangers de Moudon, on se frotte les mains. D’autant qu’un autre homme de couleur, le Somalien Diiriye Khayre Yusuf, siège au parlement communal. «Dans une commune qui compte 40% d’étrangers et plus de soixante nationalités, l’élection d’Oscar est un symbole très fort», se réjouit David Gun, du comité.

«Sagesse africaine»

A la Commission de gestion et des finances, où il siège encore, Oscar Nkezabera est vu comme un conseiller «compétent et sérieux». Dans les rangs du PS, on apprécie ses interventions: «C’est un homme de consensus. Oscar a l’art de remettre l’église au milieu du village. Il porte un autre regard sur les choses. Un peu de sagesse africaine sans doute. Et ça nous apporte beaucoup .»

CHRISTIAN AEBI dans 24 Heures

Les migrants, victimes “d’alliances inhumaines”

L’Union européenne et les pays d’Afrique du Nord ont mis en place un partenariat pour barrer la route aux migrants du Sud en quête d’avenir. Une stratégie à haut risque, affirme Amnesty International à l’occasion de la sortie de son rapport sur la Libye. Interview.

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Pour marquer leur différence sur la scène internationale, les pays européens - dont la Suisse - invoquent régulièrement les valeurs humanistes et le droit. Une référence le plus souvent écornée par des mesures prises à l’encontre des migrants venus d’Afrique et d’Asie.

Année après année, les pays de l’Union européenne (UE), tout comme la Suisse, durcissent leurs politiques à l’égard de ces ressortissants extra-européens, bâtissant, selon les défenseurs des droits de l’Homme, une «forteresse Europe».

En outre, quand les ministres européens et suisses démarchent pour leurs entreprises nationales dans ces pays, ils mettent le plus souvent la sourdine sur les droits humains dans leurs accords de libre-échange ou veillent insuffisamment au respect des clauses en la matière. L’enlèvement des hommes d’affaires Max Göldi et Rachid Hamdani a aussi été le résultat de ces inconséquences, selon Amnesty International.

Revue de détail avec Manon Schick, porte-parole de la branche suisse d’Amnesty international, à l’occasion de la sortie d’un nouveau rapport de l’ONG britannique sur la Libye, un acteur clé dans cette politique migratoire.

swissinfo.ch: En matière de non respect des droits de l’homme, la Libye est-elle au même niveau que les autres pays d’Afrique du Nord ou la situation y est-elle bien pire?

Manon Schick: Nous recensons des violations des droits humains dans l'ensemble des pays d'Afrique du Nord. La Tunisie, l'Algérie et le Maroc ont cependant aboli en pratique la peine de mort et ratifié la Convention sur la protection des réfugiés. La liberté d'expression subit toutefois de graves restrictions dans tous ces pays et la lutte contre le terrorisme est source de graves violations des droits humains, de détentions arbitraires et de procès inéquitables.

Les personnes qui critiquent les autorités font l'objet d'arrestations, de procès inéquitables et de condamnations. A des degrés divers, les pays du Maghreb ont beaucoup de peine à faire la lumière sur les graves violations des droits humains commises par le passé telles que les disparitions forcées. En bref, l'impunité est largement répandue.

Manon Schick, porte-parole d'Amnesty International.

swissinfo.ch: Sur le plan des migrations Sud-Nord, quelles conséquences ont ces politiques contraires aux droits humains?

M.S.: Les migrants sont harcelés partout dans ces pays et font l'objet de graves violations des droits humains. Détentions, mauvais traitements, refoulements vers leur pays d'origine voire même la mort sont monnaie courante sur le chemin qui mène vers l'Europe.

La «spécificité» libyenne est de détenir des migrants dans des camps, pour des durées illimitées, sans que l'Union européenne ne réagisse, alors que ce pays n'a même pas ratifié la Convention des réfugiés et que la Libye vient d'expulser le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

swissinfo.ch: L’Union européenne est engagée dans un partenariat avec ces pays pour contrôler, voire empêcher ces flux migratoires. Cette alliance constitue-t-elle un filet de sécurité pour le respect des droits des migrants?

M.S.: Ce partenariat se fait au mépris de la situation des droits humains qui règne sur place et favorise les violations des droits humains à l'égard des migrants qui tentent de fuir vers l'Europe. L'Europe n'intervient pas avec la rigueur nécessaire de peur de perdre ses alliés qui arrêtent largement le flux migratoire en provenance du Sud. Le coût humain de ces alliances inhumaines est énorme.

swissinfo.ch: La question migratoire pèse-t-elle plus lourd que les intérêts économiques, en particulier pétroliers?

M.S.: Les deux sont d'importance. Prenons l'Italie: elle a réussi à endiguer le flux migratoire qui déferlait sur ses côtes en passant un accord avec la Libye. Mais elle a aussi de très importants échanges commerciaux avec ce pays. Les intérêts tant économiques que migratoires font que l'Italie ferme les yeux sur la situation des droits humains en Libye.

swissinfo.ch: L’enlèvement des deux hommes d’affaires suisses par la Libye peut-il servir d’avertissement aux entreprises occidentales en affaire avec des pays qui violent gravement les droits humains ou la Libye est-elle un cas particulier?

M.S.: Cet exemple montre que l'arbitraire ne s'arrête pas aux frontières d'un pays qui en commet beaucoup et que la situation peut virer d'un jour à l'autre pour n'importe quelle personne dans un tel pays, et ceci indépendamment de sa nationalité. Avec un Etat arbitraire, toute personne peut devenir l'objet d'enjeux politiques, soit internes soit externes. Cela dit, les chances de s'en sortir sont bien plus grandes pour les personnes en provenance du Nord que pour celles du pays même ou du Sud.

swissinfo.ch: La Suisse continue d’affirmer la centralité des droits humains dans sa politique étrangère. Se distingue-t-elle de ses voisins européens?

M.S.: Comme ses voisins, la Suisse tente d'exporter le «problème» migratoire et de repousser les responsabilités vers les autres pays. Comme elle n’a pas de frontières directes avec l'Afrique du Nord, les renvois des «étranger indésirables» se font vers les autres pays qui ont adhéré aux accords de Dublin.

En agissant ainsi, la Suisse ne prend pas en compte la possibilité que ces pays renvoient des personnes persécutées. C'est de l'hypocrisie. On ne peut pas gérer les migrations mondiales en ne tenant compte que de ses intérêts nationaux.

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Frédéric Burnand, Genève, swissinfo.ch

mardi 22 juin 2010

Les étrangers de Suisse représentent 21 % de la population

A la fin 2009, 1'680'197 étrangers résidaient en Suisse, ce qui représente 21,6% de l'ensemble de la population. Plus de 60% proviennent de l'UE/AELE. L'immigration des pays européens a augmenté de 3,9% par rapport à 2008, alors que le nombre de ressortissants d'autres pays a progressé de 0,3%.

Les 1,68 million d'étrangers résidant en Suisse ne comprennent ni les quelque 27'000 fonctionnaires internationaux, ni les 48'000 personnes titulaires d'une autorisation de séjour de moins de 12 mois, ni les 40'319 personnes en procédure d'asile.

La plus grande part des ressortissants étrangers provient d'Italie avec 298'111 personnes (17,7%). Viennent ensuite les Allemands avec 250'471 personnes (14,4%) et les Portugais avec 205'255 personnes (12,2%).

En comparaison avec l'année précédente, la plus grande croissance concerne les ressortissants du Kosovo. Cela s'explique notamment par le grand nombre de Kosovars résidant en Suisse qui se sont fait enregistrer sous la nationalité kosovare. Corollaire de cette hausse, le nombre de ressortissants serbes a nettement diminué (-31'093).

En 2009, 90'215 ressortissants d'Etats membres de l'UE/AELE ont immigré en Suisse, dont près de 63% afin d'y exercer une activité lucrative.

L'an dernier, 44'948 personnes ont par ailleurs obtenu la nationalité suisse, soit 357 de moins qu'en 2008. Le nombre de requérants d'asile s'est élevé quant à lui à 16'005, ce qui représente une diminution de 3,6% (-601) par rapport à l'année précédente.

ATS

dimanche 20 juin 2010

En 2008, un réfugié sur quatre était afghan

A l’occasion de la journée des réfugiés, le 20 juin, le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) publie son bilan annuel.

 
©PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/XAVIER DE FENOYL/MAXPPP Familles kurdes accostées en Corse et placées au centre de rétention de Cornebarieu, près de Toulouse en janvier 2010.
©PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/XAVIER DE FENOYL/MAXPPP
Familles kurdes accostées en Corse et placées au centre de rétention de Cornebarieu,
près de Toulouse en janvier 2010.

Le terme réfugié recouvre plusieurs réalités. En 2008, les 67 millions de personnes qui ont quitté leur région ou leur pays ne l’ont pas fait pour les mêmes raisons : 25 millions ont été poussés à partir pour des raisons climatiques et 42 millions d’autres ont fui les violences et la misère : 16 millions ont franchi des frontières et 26 millions se sont installés dans d’autres régions de leur propre pays.

Un réfugié sur quatre était Afghan

Cette population diverse, comparable à celle de la France, a tout quitté pour tenter de renaître. Des conditions insoutenables ont poussé 2,8 millions d’Afghans et près de deux millions d’Irakiens à fuir. Essentiellement au Pakistan et en Iran, pour les premiers, et en Syrie, en Jordanie et au Liban pour les seconds. En d’autres termes, il y a deux ans, un réfugié sur quatre venait d’Afghanistan.

Plusieurs pays d’Afrique centrale ont vu partir leurs ressortissants par centaines de milliers : La Somalie (560 000), le Soudan (419 000), la République démocratique du Congo (368 000). L’Amérique latine même : 374 000 Colombiens ont laissé leur pays derrière eux. Qui se souvient que 15 millions de Chinois ont dû aller se reloger ailleurs après le tremblement de terre dans le Sichuan ?

Moins de 1 % des réfugiés demande asile aux pays industrialisés

Toujours en 2008, les quatre-cinquièmes des réfugiés se sont installés dans des pays pauvres, parfois plus pauvres que celui qu’ils ont laissé derrière eux : le Pakistan, voisin oriental de l’Afghanistan, (1,8 million), la Syrie (1,1 million), l’Iran (I million). La moitié d’entre eux sont venus grossir des zones urbaines et un tiers a été accueilli dans des camps.

840 000 d’entre eux ont déposé une demande d’asile dans 154 pays.

383 000 demandes d’asile s’adressaient aux pays industrialisés. Soit moins de 1 % des réfugiés non climatiques.

En 2009, la France a délivré 10 373 cartes de réfugiés.

Trouvé sur le site du Secours Catholique

samedi 19 juin 2010

Seulement 251’000 réfugiés dans le monde sont revenus à leur foyer cette année

A l’occasion du Jour international de réfugiés, marqué le 20 juin, le Haut commissaire de l’ONU aux réfugiés, Antonio Guterres a averti que le retour des personnes à leurs foyers est de plus en plus difficile, en raison des conflits de plus en plus longs dans le monde. Le nombre de réfugiés dans le monde est resté relativement le même et il s’élève à 15,2 millions, dont seulement 251 000 réfugiés sont revenus à leurs foyers, a déclaré Guterres en présentant le rapport sur les tendances dans le monde en 2009. Selon lui, c’est le niveau le plus bas de retour volontaire de réfugiés au cours des 20 dernières années.

Trouvé sur Radio Srbija

Point de salut pour les Irakiens au Liban

Arrestations, détentions arbitraires, expulsions. Les Irakiens qui fuient leur pays et cherchent refuge au Liban ne sont pas au bout de leurs peines. Traités comme des immigrants illégaux, ils vivent dans la crainte d'être arrêtés une fois leur visa expiré. Quand ils en ont un, rapporte notre correspondante. Un article signé Janie Gosselin dans la Presse, Québec.

Irakienne réfugiée Liban

Amal a fui Bagdad avec ses trois plus jeunes enfants. Elle s'est installée à Sid el-Bouchrieh, en banlieue de Beyrouth, où vivent de nombreux Irakiens. Comme elle, la plupart prennent leur mal en patience. Ils espèrent s'envoler pour les États-Unis, le Canada ou l'Australie, un statut de réfugié en poche.

Ses enfants, âgés de 5 à 14 ans, ne vont pas à l'école. Sa fille de 12 ans reste avec son jeune frère pendant qu'elle travaille comme femme de ménage. Le plus vieux, Fadi, travaille dans une usine non loin de la maison. «J'ai très peur pour lui, je le surveille sans cesse», dit-elle.

Car les jeunes hommes d'origine irakienne sont surreprésentés au centre de détention de la Sûreté générale. Plus fréquemment contrôlés par les autorités, ils risquent davantage de se faire arrêter, faute de papiers en règle.

Il y aurait un peu plus de 45 000 Irakiens au Liban, selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). La majorité d'entre eux sont en situation illégale. Ils risquent la prison s'ils sont interpellés par les autorités.

Le Liban n'est pas signataire de la Convention sur les réfugiés. Il n'accorde aucun statut particulier à ceux qui fuient les violences et les persécutions. Seuls les réfugiés palestiniens bénéficient d'une loi leur permettant de demeurer au pays, sous certaines restrictions.

«En général, il n'y a pas de politique pour arrêter les Irakiens systématiquement, note toutefois Nadim Houry, directeur de Human Rights Watch au Liban. Mais il y a quand même des arrestations régulièrement. Les autorités ne veulent pas qu'ils se sentent trop confortables, ils maintiennent le sentiment d'insécurité.»

La prison ou l'Irak

Une centaine d'Irakiens sont actuellement détenus. Au début de 2008, ils étaient plus de 600. Une amnistie temporaire a permis d'en libérer un grand nombre.

Le Liban a ratifié la Convention contre la torture et ne peut renvoyer contre leur gré des étrangers vers un pays où ils risqueraient des mauvais traitements. Plusieurs Irakiens restent emprisonnés bien au-delà de leur peine, faute de solution de rechange. D'autres consentent à retourner dans leur pays, pour échapper à leurs conditions de détention. Une situation que dénoncent les organismes de défense des droits humains.

Dernièrement, six jugements favorables aux détenus irakiens ont été rendus contre l'État libanais. Il y a une dizaine de jours, un juge s'est prononcé en faveur de deux détenus irakiens. Il a condamné l'État à leur verser une compensation financière de 7 millions de livres libanaises chacun (4775$), une première.

«C'est sûr que c'est une victoire, qui montre l'indépendance des juges, souligne leur avocat, Nizar Saghieh. Sauf que les jugements ne sont pas exécutés.»

Les détenus qui ont eu gain de cause en décembre, par exemple, sont toujours emprisonnés. Ils avaient été condamnés à un ou deux mois de prison. Ils y sont maintenant depuis plus d'un an et demi.

Travail au noir

Malgré l'insécurité, des centaines d'Irakiens continuent de choisir le Liban. Il y est plus facile de travailler au noir qu'ailleurs dans la région. La politique et la religion peuvent aussi être des facteurs - la majorité des derniers arrivants sont chrétiens.

L'UNHCR tente de convaincre le gouvernement d'assouplir ses règles et de permettre un asile temporaire. Un comité interministériel qui se penche sur la question des réfugiés irakiens a été formé en avril dernier.

Plus de 8000 Irakiens sont actuellement enregistrés au UNHCR. Cela n'empêche pas leur arrestation, mais rend possible leur relocalisation et leur donne accès à plusieurs services, comme l'éducation et le suivi médical.

L'organisme Caritas coordonne les activités pour les Irakiens dans ses six centres. «Nous visons surtout les familles les plus vulnérables, explique Isabelle Saadé, coordonnatrice responsable du programme pour les Irakiens. Nous leur offrons un suivi médical et scolaire, notamment.»

Rêver d'Australie

Mais faute d'une loi au Liban et en l'absence d'une paix prochaine en Irak, la seule solution durable reste pour l'instant le transfert dans un pays tiers.

«Nous essayons de reloger le plus d'Irakiens possible vers un autre pays, parce qu'au Liban, l'intégration locale n'est pas une option. Le rapatriement n'est pas possible pour la plupart des Irakiens non plus. Il ne reste donc que la relocalisation», précise Laure Chedrawi, porte-parole de l'UNHCR au Liban.

Amal est bien consciente de la situation. Elle ne rêve que d'une chose: rejoindre son aînée, mariée et installée en Australie. «Je ne veux plus jamais retourner en Irak, dit-elle. Les enfants ont peur. Je n'ai plus rien là-bas. Je préfère aller chez ma fille.»

Pas un incendie d’origine criminelle

 

incendie collombey

Des mentors pour les migrants

Mettre en relation un Suisse et un étranger exerçant le même métier afin de favoriser l’insertion professionnelle: une initiative pilote de l’Entraide Protestante.

Son métier d’informaticien, l’Ivoirien Aboubakar Touré l’a appris et pratiqué à Abidjan. Au bénéfice d’un permis B, cela fait huit ans qu’il cherche un poste en Suisse. Seulement voilà, ici, tout est différent: le marché du travail, les CV… «J’ai eu des entretiens pour des postes correspondant à mes qualifications, mais il n’y a jamais eu de suite.»

Grégoire Laufer, lui, est ingénieur à Lausanne. Depuis quelques semaines, les deux hommes se rencontrent tous les lundis afin de bétonner le dossier d’Aboubakar et de le mettre au fait des impératifs du marché suisse. «Je cherche un réseau pour m’intégrer dans le tissu économique. Grégoire m’a donné des informations très utiles; il m’a aidé à faire le point sur mes acquis et à organiser mes papiers.» «Je l’aide à identifier les cartes qu’il a ou n’a pas, détaille le mentor bénévole. Les élèves ingénieurs suisses ont déjà de la peine à s’intégrer dans le monde professionnel, alors un étranger ne doit pas laisser de place au hasard.»

C’est l’Entraide Protestante Suisse (EPER) qui a lancé ce programme pilote, baptisé Mentorat Emploi Migration (MEN), afin de permettre aux migrants de bénéficier de l’expérience et des conseils d’un professionnel de leur branche implanté dans le canton de Vaud ou de Genève. «Comme M. Touré, beaucoup ne peuvent pas faire valoir leurs compétences en Suisse, explique Anne-Claude Gerber, responsable du projet. L’idée, c’est surtout de remédier au problème du manque de contacts avec le milieu professionnel.»

Le programme est destiné aux migrants genevois et vaudois originaires d’un pays hors Union européenne. Condition: se débrouiller en français et être au bénéfice d’une formation ou d’une expérience professionnelle. Le mentor bénévole doit pour sa part suivre une miniformation d’une soirée. Avant de commencer leur collaboration, les deux parties signent un contrat d’une année au maximum.

Dentisterie et soudure

L’EPER a enregistré à ce jour une trentaine de demandes de professionnels originaires de Madagascar, de Mongolie ou encore de Turquie. Une dizaine d’entre eux ont déjà trouvé leur mentor. «Nous cherchons encore des volontaires dans des domaines tels que la soudure sur métal, l’architecture, la vente en textile, la dentisterie ou le transport maritime», annonce Anne-Claude Gerber.

M. N. / 24 Heures

La liste complète des postes à pourvoir est disponible sur www.mentoratemploimigration.ch L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés est présente aujourd’hui, de 14 h à 18 h, à Lausanne, sur la place de l’Europe. Elle participe à la manifestation Feel for Africa (concerts de 9 h 30 à 1 h 30), organisée par le Forum des étrangers à l’occasion de la Journée des réfugiés.

jeudi 17 juin 2010

Au moins 400’000 réfugiés et déplacés au Kirghizistan, selon l’ONU

 

REUTERS/Stringer

Les violences interethniques dans le sud du Kirghizstan ont fait selon les dernières estimations de l'ONU «au moins 400.000 réfugiés et déplacés», a indiqué jeudi à l'AFP une porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, Elisabeth Byrs.

«Selon les dernières estimations des agences onusiennes, il y a au moins 400.000 personnes réfugiées et déplacées» suite aux violences qui ont explosé la semaine dernière dans le sud de ce pays d'Asie centrale, a expliqué Elisabeth Byrs.

«Notre estimation du nombre de déplacés est désormais de 300.000 personnes», a-t-elle ajouté se référant à un bilan de situation établi par les agences humanitaires de l'ONU.

Le nombre de réfugiés en Ouzbékistan voisin est quant à lui «estimé entre 75.000 et 100.000 personnes, en comptabilisant seulement les adultes», a encore précisé la porte-parole de l'ONU.

Des cas de diarrhées et de dysenterie pourraient apparaître, selon un témoignage recueilli mercredi par Libération.fr auprès du CICR.

Source AFP dans Libération

Lire également Kirghizstan : la détresse des réfugiés ouzbèks fuyant les violences interethniques sur le site euronews ainsi que le diaporama proposé sur RFI

Genève pourrait à son tour interdire la burqa

Champions de la laïcité, les radicaux genevois ressortent une vieille loi qui proscrit la soutane. Le texte bannirait les vêtements religieux tels que la burqa. Un article de Judith Mayencourt dans 24 Heures.

L’ œil pétillant de malice, Jean Romain ne cache pas son plaisir: «Vous allez voir, ça va faire boum à Genève.» Le philosophe, essayiste et désormais député radical au Grand Conseil vient de déposer, avec son parti, un projet de modification de la loi sur le culte extérieur. Un texte, revisité, qui devrait prendre dans ses filets les vêtements religieux – et en premier lieu la burqa.

Adoptée en 1875, alors que le Kulturkampf déchire le pays, la loi sur le culte extérieur est l’un des piliers de la laïcité genevoise. Le texte, toujours en vigueur, même s’il est tombé en désuétude, proscrit la soutane dans l’espace public. Jean Romain propose aujourd’hui de remplacer l’interdiction du costume ecclésiastique par celle du costume religieux – toutes croyances confondues. Dans son argumentaire, le radical en précise les limites: oui aux accessoires religieux (kippa, foulard, croix ou col romain), mais non au costume, à savoir un ensemble de vêtements et d’accessoires conçus pour être portés ensemble, ou alors un vêtement unique recouvrant l’ensemble du corps. Vous avez dit burqa? «Oui, mais pas seulement», reconnaît Jean Romain, qui vise aussi les juifs orthodoxes ou les raéliens en tunique blanche.

«Nombreux avantages»

Opportunisme médiatique? L’homme s’en défend et désigne la montée des intolérances religieuses, ainsi qu’une menace réelle pour la paix confessionnelle. «Des temps plus troublés nous attendent», affirme-t-il, avant de dérouler tous les avantages de sa proposition: le texte est non discriminatoire. Ensuite, le Tribunal fédéral en a déjà constaté la conformité avec le droit supérieur. Et enfin, il ne concerne que les personnes résidant à Genève, et non les touristes, dont le canton a toujours respecté la totale liberté religieuse.

A Genève, où les esprits sont chauds dès qu’il s’agit d’une question religieuse, le débat ne fait que commencer. Dans le canton d’Argovie, en revanche, on affine déjà la proposition. La commission parlementaire chargée en mai de préparer un projet d’initiative cantonale, renonce à une interdiction de la burqa, jugée arbitraire et disproportionnée. Elle lui préfère une interdiction plus générale de se masquer en public, exception faite du carnaval ou en cas de problème de santé. Le projet passera devant le parlement cet automne .

La police ghanéenne enquête sur des cas de clandestins balancés en mer

Accra, Ghana - La police de la région nord du Ghana mène des enquêtes sur un incident relatif à trois passagers clandestins ivoiriens qui seraient balancés en plein Océan Atlantique par le capitaine d'un navire chinois.

La police rapporte que deux parmi les passagers clandestins, Omar Secei et Djiba Kamarah, ont survécu après plus de 12 heures en mer mais que le troisième a péri, noyé.
Le navire mis en cause, MV Run Ning 3, a été arraisonné par la police ghanéenne.
La police cite l'un des présumés rescapés, Kamarah, qui déclare que lui et les autres ont été découverts par l'officier principal du navire qui, avec l'aide de ses hommes, les ont balancé en mer malgré leur appel à la pitié.
Il indique avoir été sauvé par un bateau de la marine ghanéenne.
L'autre migrant clandestin, Secei, serait en observation dans un hôpital au port occidental de Takoradi, au Ghana, alors que Kamarah aide la police à mener des enquêtes.

Accra - Pana sur le site Afrique en ligne

France: réforme de la naturalisation généralisée dès juillet

La double instruction des dossiers de naturalisation sera définitivement supprimée le mois prochain pour être confiée aux seules préfectures.

Camerounais, Chinois, Algériens, un florilège de nationalités était représenté hier à la préfecture de police de Paris. Le ministre de l'Immigration y présidait une cérémonie de naturalisation d'une vingtaine de ressortissants étrangers. L'occasion pour Eric Besson de faire un premier bilan de la réforme de la naturalisation lancée depuis le 1 er janvier 2010 et d'annoncer sa généralisation en juillet. Expérimenté dans 21 préfectures, le nouveau dispositif a supprimé la double instruction des dossiers de naturalisation, par les préfectures d'abord, puis par l'administration centrale. « C'était un facteur d'allongement inutile des délais de traitement des demandes et cela portait le délai moyen de réponse à 20 mois, avec des écarts très importants entre préfectures », a rappelé hier le ministre.

Seules responsables

Désormais, les préfectures sont seules responsables de l'instruction du dossier qui est ensuite transmis, quelle que soit l'issue, à l'administration centrale. L'acquisition de la nationalité se faisant toujours par décret du Premier ministre. Selon les chiffres du ministère, les délais de traitement dans les 21 préfectures concernées, sont passés de 10 à 4 mois pour les décisions défavorables, et de 12 à 5 mois pour les décisions de naturalisation. La nouvelle procédure a également permis de réduire les stocks de demandes en instance de 24 % (- 39 % à Paris). Au passage, la réforme va entraîner une réduction d'un quart des effectifs de la direction chargée de l'accueil et de l'immigration au ministère. Quant au taux de décisions favorables, le ministre s'est voulu rassurant : « Le taux d'acceptation dans ces 21 préfectures était de 70 % pour l'année 2009. Il est de 76 % avec la nouvelle procédure, sur les quatre premiers mois de l'année 2010. Ces chiffres signent un cinglant démenti à tous ceux qui nous accusaient de vouloir restreindre l'accès à la nationalité française. » Une crainte effectivement exprimée par des associations telles que SOS Racisme. Reste à savoir si ce bilan sur les cinq premiers mois de l'expérimentation sera reconduit l'an prochain pour s'assurer de l'homogénéité des décisions rendues par les préfectures. La déconcentration des décisions, si elle permet de simplifier les procédures, peut aussi engendrer une rupture d'égalité si toutes les demandes ne sont pas traitées de la même manière. Le conflit qui oppose actuellement le ministère et les syndicats sur la question de la régularisation des sans-papiers par les préfectures, s'il touche un tout autre sujet, pose le problème dans les mêmes termes.

MARIE BELLAN, Les Echos

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Les conditions de naturalisation

Toute personne étrangère majeure possédant un titre de séjour peut déposer une demande de naturalisation auprès de la préfecture du lieu de son domicile. Les conditions à remplir sont les suivantes  :
-résider en France de manière habituelle et continue avec sa famille depuis cinq ans ;
-avoir une connaissance suffisante de la langue française et des droits et devoirs conférés par la nationalité française ;
-ne pas avoir subi de condamnations graves par la justice.
Chaque année, près de 110.000 étrangers accèdent à la nationalité française, soit 4 % de la population étrangère, contre moins de 2 % dans les autres grands pays européens.

Plus de 15’000 réfugiés massés à la frontière ouzbèque

Plus de 15.000 réfugiés se sont massés à la frontière kirghizo-ouzbèque, fuyant les affrontements interethniques qui ont secoué pendant quelques jours la région de Djalal-Abad (sud du Kirghizstan), a déclaré mercredi le Service de sécurité nationale du pays (GSNB).
Plus de 12.000 personnes avaient déjà traversé la frontière, a annoncé l'agence d'informations 24.kg, se référant au GSNB.
Les affrontements ont débuté le 11 juin à Och à la suite d'une bagarre entre les Kirghiz et la minorité ouzbèque de cette ville située dans le sud du pays. Le gouvernement intérimaire a décrété l'état d'urgence. Samedi dernier, les troubles se sont étendus à la région de Djalal-Abad, amenant les autorités à y introduire l'état d'urgence également. Les violences ont fait 187 morts et plus de 1.900 blessés, selon les informations les plus récentes.
D'après le Service de sécurité nationale, les participants aux troubles "sont toujours en possession d'environ 40 fusils d'assaut, de 70 armes à canon lisse, d'un grand nombre de bâtons et de barres à béton et d'une quantité importante de mélange incendiaire".

RIA Novosti

mercredi 16 juin 2010

Offensive genevoise contre la burqa

Les radicaux genevois ont déposé un projet de loi qui interdit le port du «costume religieux» (Keystone)Les radicaux genevois ont déposé un projet de loi qui interdit le port du «costume religieux» dans le canton. Un terme qui vise autant «la soutane que la tenue des rabbins et la burqa», selon le député radical Jean Romain, fer de lance du projet. Un article de Cynthia Gani dans le Temps.

Une petite bombe. Le projet de loi annoncé ce mercredi par les radicaux genevois propose d’interdire le port du «costume religieux» dans le canton. Un terme qui vise autant «la soutane, que la tenue des bonnes sœurs, des rabbins et la burqa, explique le député radical Jean Romain, fer de lance du projet. L’Etat doit dicter les règles du jeu et veiller à ce que la paix confessionnelle soit respectée.»

Depuis 1875, une loi proscrit à Genève le port «de tout costume ecclésiastique ou appartenant à un ordre religieux» dans l’espace public. Une loi héritée des tensions du Kulturkampf, mais qui n’est plus appliquée depuis longtemps. Le canton n’a toutefois jamais osé la supprimer. Désormais, les radicaux veulent la durcir en la généralisant à toutes les religions. Seules les personnes de passage à Genève en seraient dispensées.

«Nous avons vécu pendant quarante ans dans un système profondément irréligieux. Mais les choses ont changé du tout au tout: Genève s’est ouvert à l’international, des gens sont venus s’installer ici avec leurs religions, et nous estimons que le rôle de l’Etat est de veiller à éviter tout débordement», affirme Jean Romain.

De son côté, le Parti libéral, qui doit bientôt fusionner avec les radicaux, n’a pas été consulté. Mais le PLR avait déjà fait savoir qu’il était opposé au principe de l’interdiction de la burqa lorsque le canton d’Argovie a évoqué cette perspective.

Les retours de réfugiés au plus bas depuis 20 ans

Le nombre de réfugiés rentrant de leur plein gré dans leur pays n'a jamais été aussi bas depuis 20 ans, a affirmé lundi à Genève le HCR.

HCR Genève

Le nombre de réfugiés rentrant de leur plein gré dans leur pays n'a jamais été aussi bas depuis 20 ans, a affirmé lundi à Genève le HCR. Les conflits prolongés en Somalie, Afghanistan, Irak et Soudan expliquent un très faible taux de rapatriement.

Le rapport annuel du HCR sur les tendances mondiales révèle que seuls 251'000 réfugiés sont rentrés en 2009, soit le chiffre le plus faible enregistré depuis 1990. Comparativement, au cours de la dernière décennie, environ un million de réfugiés étaient rapatriés chaque année.

«Des conflits majeurs, comme en Afghanistan, en Somalie et en République démocratique du Congo, ne laissent entrevoir aucun espoir de solution», a expliqué le Haut Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres.

«Les conflits qui semblaient s'acheminer vers leur terme ou étaient en passe de trouver un règlement, comme au Sud-Soudan ou en Irak, sont dans l'impasse.

En conséquence, l'an dernier n'a pas été un bon cru pour le rapatriement librement consenti. En fait c'est l'année la moins faste de ces deux dernières décennies», a-t-il souligné.

Record depuis les années 90
A la fin de 2009, le monde comptait 43,3 millions de personnes déplacées de force, soit 15,2 millions de réfugiés et 27,1 millions de déplacés internes. Il s'agit du chiffre le plus élevé de personnes déracinées par un conflit et les persécutions depuis le milieu des années 90, selon le rapport du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Le rapport indique que le nombre total de réfugiés est resté relativement stable, soit 15,2 millions, dont les deux tiers relèvent du mandat du HCR. L'autre tiers relève de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

En raison de la persistance des conflits, plus de la moitié des réfugiés recevant l'assistance du HCR se trouvent dans des situations de crises prolongées.

«Les réfugiés en exil depuis au moins cinq ans constituent désormais la majorité des réfugiés du monde. Ce pourcentage ne pourra que s'accroître si le nombre de réfugiés en mesure de rentrer chez eux diminue», a averti Antonio Guterres.

Hausse de 4% des déplacés
Le nombre de personnes déplacées par un conflit dans leur propre pays a augmenté de 4%, passant à 27,1 millions à la fin de 2009. La poursuite du conflit en République démocratique du Congo (RDC), au Pakistan et en Somalie explique pour l'essentiel l'augmentation de ce chiffre global.

Le rapport observe également que davantage de réfugiés vivent dans les villes, essentiellement dans le monde en développement.

Le nombre de nouvelles demandes d'asile individuelles dans le monde avoisine le million. L'Afrique du Sud a reçu plus de 220'000 demandes l'année dernière, ce qui en a fait le premier pays de destination pour l'asile dans le monde.

Demandes de réinstallation
Concernant la réinstallation, le HCR a présenté 128'000 dossiers individuels de réinstallation dans des pays tiers en 2009, soit le chiffre le plus élevé de ces 16 dernières années.

A la fin de 2009, 112'400 réfugiés ont été admis aux fins de réinstallation par 19 pays, y compris les Etats-Unis (79'900), le Canada (12'500), l'Australie (11'100), l'Allemagne (2100), la Suède (1900) et la Norvège (1400).

Les principaux groupes de réfugiés réinstallés en 2009 venaient de Birmanie (24'800), Irak (23'000), du Bhoutan (17'500), de Somalie (5500), d'Erythrée (2500) et de RDC (2500).

ATS relayé par la Tribune de Genève