Nelson et Adilson, jumeaux angolais de vingt ans, bientôt expulsés ?
Ils auront donc passé Noël et le nouvel an enfermés en centre de rétention. Depuis le 23 décembre, Nelson et Adilson Da Silva, jumeaux angolais de vingt ans, sont retenus au CRA du Mesnil-Amelot, dans l’attente d’une probable expulsion, tous les recours ayant été épuisés. Dernière chance : que le consulat d’Angola, devant lequel ils seront présentés demain à 11 heures, ne leur délivre pas le laissez-passer indispensable à leur retour forcé. Dans le cas contraire, ils pourraient être expulsés à tout moment.
Il y a trois ans, après l’assassinat de leur père, Nelson et Adilson ont fui l’Angola. « Leur père a été tué lors d’affrontements dans la province de Cabinda, en rébellion contre le régime, explique Sylvain Fauvinet, du Réseau Éducation sans frontières. La police est venue les chercher chez eux, ils se sont échappés par une fenêtre. Ils ont ensuite été cachés pendant plusieurs semaines, puis exfiltrés à l’extérieur du pays. À leur arrivée en France, ils ne savaient pas où ils étaient. » Mineurs, ils sont alors pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et placés à Tours. Un an plus tard, leur mère les rejoint avec leur petit frère et leur petite sœur. Emprisonnée en Angola, elle arrive « marquée à vie ». Pourtant aucun membre de cette famille n’obtiendra l’asile. « On leur a répondu qu’ils n’avaient pas fait la preuve que leur vie était en danger », soupire Sylvain Fauvinet. La mère réussit à obtenir une carte de séjour pour raisons familiales, mais les jumeaux, devenus majeurs, ne peuvent bénéficier de cette régularisation.
En mai 2007, Nelson est arrêté une première fois alors qu’il est en plein examen du CAP. La mobilisation de ses camarades de lycée le sort de rétention. Le préfet d’Indre-et-Loire s’engage alors à régulariser sa situation, mais les démarches s’enlisent. Faute d’un titre de séjour pour raisons familiales, le jeune homme devrait au moins bénéficier d’un titre étudiant. La veille de son arrestation, Nelson s’était inscrit en deuxième année de baccalauréat professionnel à Saint-Pierre-des-Corps. Quant à son frère, père d’un enfant né en France qu’il souhaite reconnaître, il a lui aussi tous les arguments pour pouvoir rester dans l’Hexagone.
M.B.
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