Expulsion d'un mineur: la mobilisation s'organise
Paru le Mercredi 18 Novembre 2009L'expulsion d'Abdirashid, un Somalien de 17 ans, suscite l'émoi dans le monde politique vaudois. Dans une interpellation déposée hier, le groupe des Verts fait part de son «écoeurement» et affirme que cette extradition «contrevient clairement» à la Convention internationale pour les droits de l'enfant. L'affaire sera aussi portée sur la scène fédérale: la socialiste vaudoise Josiane Aubert annonce le dépôt d'une interpellation au Conseil national. Jeudi dernier au petit matin, la police vaudoise a embarqué un mineur somalien (notre édition d'hier). Seul et sans famille, il aurait été expulsé vers l'Italie. En vertu des accords de Dublin, les requérants ayant déposé une demande d'asile dans un autre pays signataire peuvent y être renvoyés.
Une personne de contact en Suisse a eu des nouvelles d'Abdirashid, relate le socialiste Roger Saugy. «Le jeune Somalien lui a dit qu'il ne savait pas dans quelle ville il était et qu'il n'avait pas d'endroit où dormir», s'alarme le député. Contrairement au conseiller d'Etat libéral, la gauche estime que le canton a la compétence de déterminer si le renvoi peut être exécuté. «Le Conseil d'Etat aurait pu invoquer la clause humanitaire qui figure dans les accords de Dublin», affirme Jean-Michel Dolivo, avocat et député d'A gauche toute!. En tant que mineur, Abdirashid devait être placé sous la protection de l'Office du tuteur général (OTG). Dans leur interpellation, déposée par Philippe Martinet, les Verts demandent au Conseil d'Etat si l'OTG a été informé de l'ordre d'extradition. Cas échéant, le droit de recours du requérant – de son représentant légal en l'occurrence – aurait été violé. «On peut se demander si l'OTG n'aurait pas dû déposer plainte», conclut Philippe Martinet. I
SANS-PAPIERS À FORMER
Les jeunes sans papiers doivent avoir accès à une formation professionnelle. Les députés Serge Melly (prd) et Jean-Michel Dolivo (A Gauche toute!) ont déposé hier une initiative parlementaire demandant au canton de plaider en ce sens auprès des Chambres fédérales. Signé par 69 députés, dont 6 radicaux et plusieurs députés de l'Alliance du centre, ce texte juge inadmissible que les jeunes sans statut légal soient condamnés à la précarité et au désoeuvrement. A l'issue de la scolarité obligatoire, ils ne peuvent en effet pas entamer un apprentissage parce que les entreprises n'obtiennent pas d'autorisation de travail pour eux. MR
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