Les explications statistiques d’André Kuhn, criminologue et professeur de droit pénal à l’Université de Lausanne et Neuchâtel.
«Il faut expliquer cette statistique», affirme André Kuhn. Le criminologue et professeur de droit pénal souligne dans un premier temps un taux d’étrangers en Suisse de 21%, «la proportion la plus élevée en Europe».
«Par son système de naturalisation, notre pays offre peu de possibilités de devenir Suisse. Contrairement à la France, un permis C, issu de la quatrième génération d’immigrés apparaît dans nos statistiques comme étranger. Il faudrait apporter des nuances entre étrangers résidents et de passage.»
Le système de sanctions explique, lui aussi, la proportion carcérale. «La surveillance électronique, le travail d’intérêt général ne s’appliquent pas à un SDF ni à un touriste.»
Selon André Kuhn, 45% des condamnations en Suisse concernent les étrangers. «Le sexe, l’âge, le niveau socio-économique et la formation sont les variables qui expliquent la criminalité. Les migrants sont plus souvent des jeunes hommes que de vieilles dames. C’est un fait. Etre un étranger ne constitue ainsi pas une variable explicative de la criminalité. Et la surreprésentation étrangère en milieu carcéral est un problème universel, et pas spécifiquement suisse.»
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