samedi 2 mai 2009

L’intégration des migrants en actes

FRIBOURG • Succès: la première séance d'information consacrée à  l'intégration des migrants a attiré hier plus de cent responsables communaux. Bon élève, le canton développe plusieurs projets et les communes peuvent faire beaucoup. Nombreux exemples. Un article de Claude-Alain Gaillet (texte) et Alain Wicht (photo) dans la Liberté.


Conférence pour l'intégration des migrants, Granges-Paccot, Fribourg (photo: Alain Wicht)Septante-cinq communes inscrites, plusieurs excusées, plus d'une centaine de responsables communaux présents: tenue hier après midi à  Granges-Paccot, la première Conférence pour l'intégration des migrantes et des migrants, proposée aux communes, a été un succès au-delà  des espérances de ses organisateurs. Le directeur de la Sécurité et de la justice Erwin Jutzet s'est dit «heureux» de partager ce «grand moment» avec tant de monde et son délégué à  l'intégration Bernard Tétard affirmait à  l'issue de la séance d'information être «enchanté» d'un tel intérêt.Car, selon Erwin Jutzet, cette conférence devait marquer «un jalon important» de la politique cantonale en matière d'intégration. Pour rappel, le Conseil d'Etat en a adopté en décembre dernier le schéma directeur et le plan d'action jusqu'en 2011. Ce schéma directeur définit les objectifs en matière d'intégration: favoriser la cohabitation harmonieuse entre communautés, stimuler le processus d'intégration dans un esprit de réciprocité, promouvoir le respect des droits fondamentaux et de l'Etat de droit, appliquer le principe de non-discrimination, coordonner de manière optimale les initiatives publiques et privées en matière d'intégration. Ce schéma est l'aboutissement d'une démarche initiée dès 2004 par Claude Grandjean, le prédécesseur d'Erwin Jutzet.

Une nouvelle loi cette année

Pour cette année, le canton a fixé cinq priorités: encourager l'apprentissage des langues officielles (le concept cantonal a été présenté il y a trois mois, voir «La Liberté» du 3 février), publier une brochure d'accueil pour les nouveaux arrivants (voir ci-contre), mettre sur pied le Centre de compétences cantonal pour l'intégration (M. Tétard et deux collaboratrices, soit l'équivalent de deux postes et demi), élaborer une nouvelle loi cantonale qui reconnaîtra le rôle central des communes et, enfin, mettre en ligne le site internet de l'intégration (qui n'est pour l'instant qu'un chapitre du site de la Direction de la sécurité et de la justice).«Nous voulons être pragmatiques. La loi devra donner un cadre. Car beaucoup de communes ont déjà  réalisé des projets», a souligné Erwin Jutzet.Et ce sont précisément des exemples concrets d'actions qui ont été présentés hier à  l'auditoire, venu chercher de bonnes idées. Côté alémanique, Schmitten (qui dénombre 26 langues parlées sur son territoire) et Guin ont développé des actions qui commencent à  porter leurs fruits: des cours de langues, bien sûr, mais également des rencontres interculturelles et une sensibilisation dans les milieux associatifs. Côté francophone, Villars-sur-Glâne a joué les pionniers et sa syndique Erika Schnyder a présenté, hier, les différents volets de sa politique communale (lire ci-dessous).

Des livres dans 137 langues

Le canton et les communes ne sont pas les seuls acteurs pour mettre en œuvre la politique d'intégration ancrée également, depuis l'année dernière, dans la nouvelle loi fédérale sur les étrangers. Le secteur associatif et caritatif y contribue activement aussi. Dans le canton, c'est par exemple le cas de Caritas, dont le service d'interprétariat permet une assistance dans 35 langues. Autre exemple avec l'association LivrEchange qui met à  disposition des communautés étrangères plus de 10 000 ouvrages, dans 137 langues.

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