lundi 6 avril 2009

Vers une meilleure solidarité entre Etats européens

Vers une meilleure solidarité entre Etats européens

[ 06/04/09  ]

Plusieurs petits Etats européens croulent sous les demandes d'asile. Les Vingt-Sept réfléchissent à une meilleure coordination et une harmonisation des procédures.

Lampedusa, Chypre, Malte : des destinations qui font rêver les touristes mais qui sont aussi d'importants points d'entrée en Europe pour les immigrés clandestins. Alors qu'elle ne compte que 6.000 habitants, l'île de Lampedusa a vu arriver 20.500 immigrés en 2007 et 36.900 en 2008. La pression existe aussi sur l'île de Malte, peuplée de 400.000 habitants, sur laquelle le nombre de clandestins « recensés » s'élevait à 1.377 en 2007 et à 2.335 en 2008. Ce déséquilibre est alimenté par le système de Dublin, qui oblige les demandeurs d'asile à déposer leur dossier dans le premier pays d'Europe où ils posent le pied. S'il a permis de juguler le phénomène d'« asylum shopping », c'est-à-dire les demandes multiples de personnes dont la situation ne nécessite pas l'asile, le règlement de Dublin montre aujourd'hui ses limites.

« Ce règlement, s'il est appliqué de manière trop rigide, pénalise les demandeurs d'asile, qui très souvent n'ont pas la possibilité d'arriver autre part que dans des Etats membres n'ayant pas eux-mêmes les moyens nécessaires pour les accueillir », constate Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne.

Transferts de dossiers

Face à ce constat d'échec, plusieurs pistes de réforme ont été envisagées. Premier point : permettre que les demandes d'asile effectuées dans un Etat membre qui ne peut pas les traiter de manière adéquate puissent être transférées dans un autre Etat, notamment lorsque le demandeur d'asile peut faire valoir des liens familiaux dans cet autre Etat. Un bureau européen pour l'asile devrait également voir le jour d'ici à la fin de l'année pour permettre une meilleure coopération entre Etats et envoyer des équipes en renfort dans les pays qui croulent sous les dossiers. Enfin, c'est la partie la plus délicate, la Commission européenne devrait se prononcer ce mois-ci sur les conditions d'harmonisation des procédures d'asile et des statuts dans les vingt-sept pays membres de l'Union.

Lu dans les Echos

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