L'asile, un devoir
un éditorial lu dans ouest-France
Cette semaine encore, au moins deux cents migrants, hommes, femmes et enfants ont péri en Méditerranée. Ils voulaient atteindre notre continent, sûrs d'être à l'abri de la violence et de la misère.
C'était le voyage pour lequel ils ont tout risqué, tout souffert. C'est avec un grand espoir qu'ils ont atteint les côtes de Lybie. Heureux d'être encore en vie ! Car, depuis des mois, de pays en pays, rien ne leur a été épargné : passages à tabac, vexations, humiliations, violences...
Pour atteindre leur but, ils ont confié leur vie et tout ce qu'ils possédaient à des trafiquants criminels. Ces derniers, sans aucun scrupule, les ont fait embarquer sur des bateaux pourris, surchargés, prompts à se renverser sous les assauts des vents qui se lèvent si soudainement et avec tant de violence en Méditerranée.
En ce moment même dans le monde, au moins 26 millions de personnes, fuient la violence. Combien meurent sur ces routes dangereuses, espérant atteindre la paix et la liberté ? Nous ne le saurons jamais. Car nous prenons conscience de ces drames uniquement lorsqu'ils se produisent à nos portes en Méditerranée, ou dans le golfe d'Aden.
À chaque naufrage, nous nous indignons. Mais il ne suffit pas de pleurer l'injustice du sort ni la cruauté humaine. Devant un tel drame dont nous ne percevons qu'une infime partie, il faut entendre le Haut commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres : « Cette tragédie est le dernier exemple d'un phénomène mondial qui pousse les personnes désespérées à utiliser des moyens extrêmes pour fuir les conflits, les persécutions et la pauvreté en cherchant une vie meilleure. Il y a de plus en plus de personnes qui se déplacent et de plus en plus de barrières pour entraver leurs mouvements. »
À force de durcir le droit d'asile ou de le compliquer, « les possibilités pour entrer en Europe par des moyens légaux étant rares, des milliers de personnes menacées de persécution et de violations graves des droits de l'homme dans leur pays d'origine n'ont pas d'autres choix que d'emprunter ces dangereux itinéraires maritimes », déclarait le Haut Commissariat aux Réfugiés.
Le HCR demande que tous les États de l'Union Européenne garantissent aux chercheurs d'asile « l'accès au territoire européen et à des procédures justes lors de l'examen de leurs droits. » Il déplore le « manque d'enthousiasme à reconnaître l'asile comme un acte humanitaire et non politique. »
Le droit d'asile est l'un des fondements de la civilisation européenne. Il ne faudrait pas que les craintes nous fassent oublier ce devoir dont dépend la vie de tant d'êtres humains.
C'était le voyage pour lequel ils ont tout risqué, tout souffert. C'est avec un grand espoir qu'ils ont atteint les côtes de Lybie. Heureux d'être encore en vie ! Car, depuis des mois, de pays en pays, rien ne leur a été épargné : passages à tabac, vexations, humiliations, violences...
Pour atteindre leur but, ils ont confié leur vie et tout ce qu'ils possédaient à des trafiquants criminels. Ces derniers, sans aucun scrupule, les ont fait embarquer sur des bateaux pourris, surchargés, prompts à se renverser sous les assauts des vents qui se lèvent si soudainement et avec tant de violence en Méditerranée.
En ce moment même dans le monde, au moins 26 millions de personnes, fuient la violence. Combien meurent sur ces routes dangereuses, espérant atteindre la paix et la liberté ? Nous ne le saurons jamais. Car nous prenons conscience de ces drames uniquement lorsqu'ils se produisent à nos portes en Méditerranée, ou dans le golfe d'Aden.
À chaque naufrage, nous nous indignons. Mais il ne suffit pas de pleurer l'injustice du sort ni la cruauté humaine. Devant un tel drame dont nous ne percevons qu'une infime partie, il faut entendre le Haut commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres : « Cette tragédie est le dernier exemple d'un phénomène mondial qui pousse les personnes désespérées à utiliser des moyens extrêmes pour fuir les conflits, les persécutions et la pauvreté en cherchant une vie meilleure. Il y a de plus en plus de personnes qui se déplacent et de plus en plus de barrières pour entraver leurs mouvements. »
À force de durcir le droit d'asile ou de le compliquer, « les possibilités pour entrer en Europe par des moyens légaux étant rares, des milliers de personnes menacées de persécution et de violations graves des droits de l'homme dans leur pays d'origine n'ont pas d'autres choix que d'emprunter ces dangereux itinéraires maritimes », déclarait le Haut Commissariat aux Réfugiés.
Le HCR demande que tous les États de l'Union Européenne garantissent aux chercheurs d'asile « l'accès au territoire européen et à des procédures justes lors de l'examen de leurs droits. » Il déplore le « manque d'enthousiasme à reconnaître l'asile comme un acte humanitaire et non politique. »
Le droit d'asile est l'un des fondements de la civilisation européenne. Il ne faudrait pas que les craintes nous fassent oublier ce devoir dont dépend la vie de tant d'êtres humains.
Jeanne Emmanuelle Hutin.
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