Sans-papiers en 2001, naturalisés en 2009 - Lu dans 24heures
PARCOURS | Isabel et Carlos Basantes et leurs enfants sont maintenant bourgeois de Lausanne. Il y a huit ans, Isabel, Equatorienne clandestine, était interpellée par la police de Pully.ALAIN WALTHER | 06.04.2009 | 00:03
Isabel et Carlos ont réussi leur examen devant la commission présidée par le municipal Jean-Yves Pidoux. Voilà les époux Basantes bourgeois de Lausanne depuis l’automne dernier. Heureux couple lausannois, qui en décembre prochain ira en vacances en Equateur… avec leurs passeports suisses. Le serment du Grütli, la guerre du Sonderbund, le nom de tous les conseillers fédéraux: ils prêteront serment fin avril au Palais de Rumine. La routine sur le chemin de la naturalisation. Un exploit pour ces anciens travailleurs clandestins qui ont bien failli être expulsés. Aujourd’hui avec Stéphanie, gymnasienne, et Bastien, collégien, ils coulent une vie tranquille au Jardin de Prélaz dans l’Ouest lausannois.
Dans le Wall Street Journal
A l’époque, l’affaire fait grand bruit. Même le Wall Street Journal dépêche son enquêteur spécialiste du dossier immigration. On apprenait ainsi dans le journal étasunien que dans la banlieue de Lausanne, à Pully, «200 femmes sud-américaines avaient été appréhendées à la descente du bus». Le confrère gringo avait un peu forcé le trait. La vérité était suffisamment choquante.
Le 17 mai 2001, Isabel Basantes, femme de ménage sans-papiers depuis onze ans, est interpellée par un policier pulliéran. L’agent fait dans la légalité mais pas dans la dentelle. Préventivement, il oblige la clandestine à retirer 4300 francs en prévision de l’amende à payer avant son expulsion. Levée de boucliers dans le canton de Vaud. Leur patron, des politiciens, des artistes, un collectif, l’administration vaudoise, tout le monde voudrait bien que ces étrangers, employés modèles parfaitement intégrés, restent dans le canton de Vaud. Berne finira par accorder des permis humanitaires. Victoire pour le comité de soutien qui demandait la régularisation de tous les sans-papiers.
2009: encore plus dur
Le temps a passé, les employés modèles mais clandestins, comme les Basantes en 2001, sont toujours aussi nombreux. Equatorien comme Mauricio Catota, cuisinier soutenu par son employeur, le Lausanne-Palace ( 24 heures du 16 mars). Comme Fausto aussi, le grand frère de Carlos. Arrivé en 1991, l’aîné de Basantes, 50 ans, est aujourd’hui grand-père. Berne a demandé qu’il y soit renvoyé. «C’est par la grâce de Dieu et le soutien des gens que nous sommes devenus Suisses», expliquent Isabel et Carlos qui savent qu’aujourd’hui, c’est encore plus dur d’être un «Basantes».
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