samedi 13 décembre 2008

Adolescents émus par le droit d’asile au cinéma


DIGNITÉ | Toute l’année, des élèves genevois décodent les droits de l’homme.



© Steeve Iuncker Gomez | Augustina Garcia Mendez et Mickael Ascensao. Comme la plupart de leurs camarades de 3e année, le film les a beaucoup touchés.

Un article de Dejan Nikolic dans la Tribune de genève

Ils étaient 130 au total jeudi matin au cinéma Broadway. Tous étudiants de 3e année à l’Ecole de culture générale Jean-Piaget. Ensemble, ils ont visionné, dans le cadre de leur cours de civisme, le documentaire de Fernand Melgar: La forteresse. Une séance inhabituelle, organisée conjointement par le DIP et le Codap (une association de droits de l’homme pour les jeunes), qui les a particulièrement touchés. «J’ai vécu la même chose, confie Adela Karavdic. Lorsque je suis arrivée en Suisse il y a six ans, j’ai dû m’enregistrer au Centre de requérants d’asile.»
Cette brillante élève bosniaque de 19 ans, familière des procédures de demande d’asile, n’est certainement pas la seule de ses camarades à avoir transité par Vallorbe. Un environnement qu’elle qualifie «d’un peu glauque».

«On ne nous explique pas assez ce qu’on nous a montré», estime Delphine Moren. Parallèlement à sa vie d’étudiante, la jeune femme de 19 ans réalise ses propres films. «L’idée du documentaire est très recherchée et il y a beaucoup de symbolique.»

La Suisse, bonne élève?
«Je ne suis jamais allé à Vallorbe, souligne Steve Diyok. Mais je connais des personnes qui sont passées par là.» Emu par la projection du documentaire, le Camerounais de 19 ans n’en demeure pas moins fier de son pays d’accueil. «Il y a toujours quelques petites injustices, mais je trouve que les libertés sont plus respectées en Suisse qu’ailleurs.» De jeunes adultes régulièrement confrontés au racisme et aux préjugés. «Il faut éviter le cliché. Les requérants d’asile ne sont pas tous des trafiquants de drogue, souligne Carmeline Manzengo. Le problème est plus compliqué!» Comme la plupart de ses camarades, la jeune Congolaise s’estime parfaitement intégrée à Genève. «A l’école, il y a bien les groupes de Kosovars ou d’Africains qui se forment. C’est normal. Mais il n’y a jamais aucun problème de cohabitation ou de racisme», relève Michael Ascensao. Après la projection, le groupe d’étudiants a participé à un débat en compagnie du réalisateur du film et des représentants d’ONG. «Les libertés sont des valeurs abstraites», ajoute de son côté Augustina Garcia Mendez. Une analyse que l’étudiante aura loisir d’étoffer, dans le cadre du projet «Sensibilisation et mobilisation des élèves du postobligatoire contre les discriminations», mené durant l’année scolaire 2008-2009.

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