lundi 23 juin 2008

Un nouveau réseau néonazi s'étend en Suisse romande

Des Romands participeront-ils à la marche nationaliste pour commémorer la bataille de Sempach samedi prochain? Souvent associée à la Suisse alémanique, l'extrême droite radicale se développe aussi en terre romande, à l'abri des regards. Depuis septembre, un nouveau mouvement, appelé les nationaux-socialistes suisses (NSS), étend discrètement ses ramifications depuis Genève. La police genevoise dit en avoir entendu parler, mais elle minimise son influence.

Selon des documents en notre possession, les NSS se définissent comme des skinheads et parlent d'un mouvement «en pleine montée», avec des sections sur le point de se créer dans le canton de Vaud et en Suisse alémanique.

«Il y a une période de formation pour les nouveaux membres. On essaie de prendre des jeunes», explique un militant sur un forum néonazi. Une vidéo de propagande rapidement censurée sur YouTube montrait plusieurs NSS, encagoulés, s'entraînant dans un stand de tir. Le groupuscule a déjà publié deux fanzines haineux, truffés de références nazies affirmant la supériorité de la race blanche.

«Les néonazis s'étaient faits très discrets ces derniers temps et ne sortent plus avec des croix gammées sur leurs blousons. Les NSS sont la preuve qu'ils sont toujours là, qu'ils s'organisent», analyse un éducateur genevois, connaisseur de l'extrême droite. «L'émergence de ce mouvement ne m'étonne pas, confie pour sa part Karl Grünberg, président d'Acor-Sos racisme. Il y a chez les jeunes un terreau violent et raciste qui peut donner naissance à ces groupes.»

Le matériel de propagande des nationaux-socialistes suisses fait froid dans le dos: croix gammées, insignes SS et jargon néonazi émaillent leur fanzine haineux et leur vidéo (Image © DR)

Des discours racistes En toute impunité

Le contenu du fanzine des nationaux-socialistes suisses appelle clairement à la discrimination raciale en déversant des flots d’injures sur les étrangers. Mais leurs auteurs ont peu de risques d’être inquiétés par la loi contre le racisme. L’article 261 bis du Code pénal ne punit l’incitation à la haine raciale que si elle est publique. Ce qui n’est pas vraiment le cas des NSS, qui communiquent certes sur Internet, mais dans des forums privés, protégés par des mots de passe.

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