samedi 1 juillet 2006

Non à la criminalisation de l'aide aux sans-papiers

Lire l'excellent article de Stéphanie Germanier dans le Temps - Suisse
La loi révisée sur les étrangers ne reconnaît plus les motifs honorables de ceux qui viennent au secours des sans-papiers. Un comité proche des Eglises revendique la liberté d'aider.

Extraits:
«J'encourrais une peine de prison de cinq ans et je serais même une récidiviste si la nouvelle loi était déjà en vigueur», a déclaré Françoise Kopf, coordinatrice de IGA SOS Racisme à Soleure, une organisation qui vient en aide aux requérants d'asile frappés d'une non-entrée en matière (NEM)...
«On ne fait donc plus de distinction entre les organisations criminelles qui font entrer illégalement des personnes en Suisse et les organisations religieuses et humanitaires qui aident ces mêmes personnes sur place», a fait remarquer Philippe De Vargas, ancien directeur de collège, et aujourd'hui à la tête du comité qui va mener campagne contre la loi sur les étrangers, ainsi que contre la loi sur l'asile.

Sur le même sujet, l'article de Vincent Bourquin dans 24heures
Les Eglises pourront-elles encore aider les clandestins?

Selon l’association Chrétiens et Juifs pour la liberté d’aider, la nouvelle loi sur les étrangers punira tous ceux qui soutiendront des personnes en situation illégale.
Les ecclésiastiques accueille­ront- elles toujours des clandes­tins? Les médecins soigneront­ils encore des personnes en si­tuation illégale? Les professeurs continueront-ils à enseigner aux élèves sans-papiers? Ou alors, tous ces actes seront désormais considérés comme illégaux et leurs auteurs lourdement sanc­tionnés? C’est la crainte de l’as­sociation Chrétiens et Juifs pour la liberté d’aider. Réunis autour de Jacques Neirynck et de l’an­cien président de la Fédération des Communautés israélites de Suisse, Rolf Bloch, ses membres, essentiellement vaudois, rejet­tent énergiquement l’article 116 de la nouvelle loi sur les étran­gers (Letr). Cet article punit tous ceux qui aident au séjour illégal d’un étranger. Un tel point existe déjà dans la version actuelle, toutefois il est précisé que «celui qui prête assistance n’est pas punissable si ses mobiles sont honorables». Une phrase qui a été supprimée dans la nouvelle Letr. De plus, les amendes pour­ront s’élever à 500 000 francs, contre 10 000 actuellement et la réclusion à cinq ans, alors qu’aujourd’hui elle ne dépasse pas six mois. «Cet article ne concerne pas seulement les pas­seurs, il vise directement les as­sociations et les Eglises qui s’oc­cupent des étrangers. Les ci­toyens suisses seront ainsi moins libres», s’insurge Philippe de Vargas, ancien directeur du collège de l’Elysée à Lausanne.
«Le Parlement est schizoph­rène », dénonce de son côté Rolf Bloch. L’industriel bernois rap­pelle que récemment, les Cham­bres ont voté une loi pour la réhabilitation de tous ceux qui ont aidé les réfugiés durant la Seconde Guerre mondiale: «Faudra-t-il un nouveau proces­sus de réhabilitation dans 50 ans? N’avons-nous rien ap­pris de l’histoire?», s’interroge l’ancien président de la Fédéra­tion des Communautés israélites de Suisse. Du côté de l’Office fédéral des migrations, on af­firme que cet article ne s’appli­que que s’il y a volonté d’enri­chissement.
Des propos qui ne rassurent pas la toute nouvelle association: «Alors c’est comme avec le CPE en France, on fait une loi et on promet de ne pas l’appliquer», conclut l’ancien conseiller natio­nal PDC Jacques Neirynck.

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