samedi 14 janvier 2006

A Genève Une très large coalition se forme contre la Lex Blocher�


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La Coordination contre l'exclusion et la xénophobie a lancé, hier, la campagne genevoise visant à faire annuler les deux lois sur l'asile et les étrangers d'inspiration udéciste, votées le 16 décembre au parlement fédéral.

La campagne genevoise contre la loi sur l'Asile (LAsi) et celle sur les étrangers (LEtr) a commencé en fanfare. Ou plutôt au son d'un traditionnel cor des Alpes, autour duquel étaient attablés hier une foule de représentants d'associations de syndicats et de partis, bien décidés à faire échec à ce qu'il est convenu d'appeler les lois contre l'asile et contre les étrangers.
«Jamais je n'ai vu autant d'organisations unies sur un sujet aussi sensible», a souligné Ismaïl Türker, secrétaire syndical (SIT) et coprésident de la coordination genevoise lors de la conférence de presse.
L'indignation suscitée par ces deux lois visant à restreindre drastiquement le droit d'asile d'une part et ceux des étrangers extra-européens d'autre part a en effet permis de réunir en bonne entente le parti Solidarités, les socialistes, les Verts et les démocrates-chrétiens (lire ci-dessous). Certains auront toutefois noté l'absence de l'Alliance de gauche (parti du travail et indépendants). La Coordination compte par ailleurs de nombreuses organisations non partisanes sensibles aux questions des droits et du respect des personnes[1].


«Le cap de l'ignoble est passé»

Enfin, les Eglises genevoises, catholique chrétienne, catholique romaine et protestante, «participeront activement à la campagne dans un esprit oecuménique», a confirmé Georges Albert. Pour le président de l'Eglise catholique romaine à Genève, en effet, la législation sur l'asile en arrive à «considérer les réfugiés comme des sous-hommes». Il estime qu'avec cet énième durcissement, «on a passé le cap de l'ignoble».
Même son de cloche sur un registre différend chez Alain Bovard, d'Amnesty International Genève, fustigeant également cette «loi contre l'asile» qui serait contraire au droit international. A commencer par l'article 14 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, un des fondements du droit d'asile.
En fin de compte, tous les membres de la Coordination s'accordent à dire que «ces deux lois d'inspiration xénophobe s'inscrivent dans une logique d'exclusion, de discrimination et de répression». A ce titre elles ne viseraient pas «que» les étrangers extra-européens et les requérants d'asile, mais l'ensemble de la société helvétique, s'attaquant à ses valeurs fondamentales. «Aujourd'hui, le bouc émissaire c'est l'étranger, demain ce pourrait être le chômeur puis le working-poor», prévient par exemple la socialiste Françoise Schenk-Gottret.


Deux fois 50000 signatures

Selon la Coordination, la double votation pourrait avoir lieu en septembre prochain. D'ici là, deux fois 50000 signatures devront être récoltées. Côté genevois, la campagne démarre ce samedi, à 14h à la Maison des associations (rue des Savoises) par une journée d'échange et de préparation pratique à la récolte de signatures[2]. La journée se terminera par une fête dès 18h, comprenant de la musique (mariage mixte entre un djembé et un cor des Alpes) ainsi que des contes sans frontières. Pour la suite, la Coordination prévoit de tenir des stands d'information dans la rue, au moins jusqu'à fin mars.

Note : [1]Notamment Amnesty International, Caritas, Centre social protestant, Entraide protestante, Aumônerie oecuménique auprès des requérants d'asile, ELISA-ASILE, SOS Racisme, Centre de contact Suisses-immigrés, Communauté genevoise d'action syndicale, Syndicats SIT et SSP.
[2]Renseignements au 0228180350. Aussi sur www.stopexclusion.ch.

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