Claude Ruey a tenu une position très claire sur cette révision. La voici expliquée par François Nussbaum
Le libéral vaudois Claude Ruey n’a pas ménagé ses efforts pour expliquer à ses collègues radicaux et démocrates-chrétiens que la révision du droit d’asile avait pris une tournure problématique du point de vue des droits humains. Il estime par ailleurs qu’il aurait mieux valu assouplir certaines mesures et éviter un référendum perdu d’avance. Le député vaudois refusera la révision ce matin, avec sa colistière genevoise Martine Brunschwig-Graf. Selon lui, la détention portée à deux ans est tellement disproportionnée qu’elle en devient absurde. Quant à la suppression de l’aide sociale, elle met des gens à la rue de manière inhumaine. Sans compter
qu’elle peut pousser à la délinquance. En outre, ajoute Claude Ruey, l’absence d’aide
sociale va multiplier les demandes d’aide d’urgence. Les oeuvres d’entraide, jusqu’ici, pouvaient faire face aux cas d’urgence, vu leur nombre relativement restreint. A l’avenir, ces organisations seront dépassées. Comment les cantons et communes géreront-ils ces situations de survie?
Quant à la non-entrée en matière lorsqu’un requérant n’a ni passeport ni carte d’identité, c’est éliminer du droit d’asile des gens qui, dans la plupart des
cas, n’ont pu en obtenir dans leur pays précisément parce qu’ils y étaient menacés. C’est donc une mesure grave. «On confond requérant et abuseur, comme aux sombres années Schwarzenbach», dénonce-t-il.
«L’UDC dit que moins de 10%des requérants obtiennent l’asile, en occultant le fait que 30 à 40% bénéficient de l’admission provisoire, soit parce qu’ils méritent protection pour diverses raisons, soit parce qu’on ne peut pas les renvoyer.Mais, pour ces derniers cas, qu’a fait M. Blocher pour obtenir des accords de réadmission? Rien!», constate Claude Ruey.
Au plan politique, le député vaudois estime que le centre-droit marque un autogoal. Le Parti socialiste montrera à son électorat que, par son référendum, il s’est battu pour le droit d’asile. Comme le peuple acceptera probablement la révision, l’UDC en tirera profit. Et les partis du centre, sans initiative dans ce dossier, devront expliquer pourquoi ils ont suivi l’UDC
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