vendredi 16 décembre 2005

Bahtije Islami. Du Kosovo à Renens.


Elle sort d’une grippe. Et s’excuse pour son bouton de fièvre. Mais c’est surtout son moral hivernal que Bahtije Islami cache derrière son écharpe. «C’est dur. Tous les matins, je me réveille en me demandant si je serai encore là le mois prochain. Le Nou­vel- An, on n’a plus envie de le fêter.» La jeune femme évo­que avec un faible sourire son emploi dans une pizzeria de Renens, qu’elle ne le lâcherait pour rien au monde. «Sans travail, tu ne vis plus.» S’affi­cher comme requérante dé­boutée face aux clients n’est toutefois pas chose facile... Bahtije Islami restera donc anonyme sur la photo. Au Kosovo, cette universitaire était institutrice. «En Suisse, mon diplôme n’est pas re­connu. » Son rêve: obtenir une autorisation de séjour et re­prendre l’Université pour «avoir enfin le droit d’ensei­gner en Suisse». En attendant, elle profite de se former et exhibe avec fierté ses certifi­cats en français et informati­que.

Texte de MARTINE CLERC, photo de Patrick Martin
Lien vers la description du projet de 24heures

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