Un père et son enfant de 6 ans arrêté dans son école début janvier ont été libérés mercredi de leur centre de rétention.
La préfecture de la Haute-Loire a annoncé que le père a pu quitter le centre pour des "raisons médicales".
"En application du Code des étrangers, il est mis fin, pour raisons médicales, à la rétention de David Asryan et par conséquence à celle de son fils", a indiqué la préfecture dans un communiqué, sans autres détails.
"Nous sommes contents, heureux, on va leur faire un super comité d'accueil et tenir jusqu'à ce qu'ils aient des papiers", a déclaré à l'AFP Christine Chevalier, responsable de RESF (Réseau Education sans frontières) en Haute-Loire (voir la vidéo).
Le 7 janvier, trois gendarmes, accompagnés du père de l'enfant, d'origine arméno-russe, en situation irrégulière, s'étaient sont rendus dans l'école primaire de Langeac pour arrêter Vazgen Asryan, 6 ans. Ils l'avaient ensuite conduit avec son père au centre de rétention de Nîmes.
David Asryan, d'origine arménienne, exilé en Russie où il a grandi, avait gagné la France en 2007, "fuyant des persécutions politiques", selon RESF. Il avait vu sa demande d'asile rejetée et avait reçu à l'automne une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).
L'enfant avait interpelé à l'école
"Après une garde à vue de David et de sa compagne Vanine (20 ans), les gendarmes avaient accompagné David Asryan à l'école à 15h30 pour y chercher Vazgen en prenant des précautions: tenue civile et choix du moment pour ne pas paniquer les enfants ; appréciez le "tact" ! Aux amis arrivés sur place, il a été interdit de faire une bise à David et Vazgen !", écrivait RESF sur son site.
Habillés en civil, les policiers avaient récupéré l'enfant dans un couloir de l'école, "la direction avait été avertie", a précisé RESF, faisant part de "l'émotion des parents d'élèves" de ce bourg d'environ 4000 habitants, où l'enfant était scolarisé depuis 2007. C'est "un choc pour la communauté éducative et pour le collectif de soutien aux demandeurs d'asile qui tente depuis de longs mois d'aider à la régularisation de cette famille", poursuivait RESF.
"Situation incontestable", selon la préfecture
Pour la préfecture de Haute-Loire, "la situation de M. Asryan est incontestable". Elle précisait qu'il "a été arrêté pour un délit et les gendarmes ont découvert à cette occasion qu'il avait une obligation de quitter le territoire. Il a exprimé le souhait d'avoir son enfant, tout s'est passé de la manière la plus optimale possible pour une situation inhabituelle."
AFP et France2
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