Hier matin, sur les ondes de La Première, le conseiller national UDC vaudois s’est lancé dans une métaphore douteuse à propos des limites de l’intégration des étrangers. Selon lui, certains ne sont tout simplement pas «solubles» en Suisse.
Guy Parmelin, vous ne voulez plus que des étrangers nescafé?
Comme j’aime bien le café soluble, je me suis permis d’utiliser cette image un peu provocante pour parler des limites de l’intégration des étrangers. Certains ne sont effectivement pas solubles.
Comment définissez-vous alors un étranger non soluble dans la Suisse, selon vous?
Si l’on se réfère à la chimie, on sait, par exemple, que du sodium mis dans l’eau provoque un mélange explosif. Il en va ainsi de certains étrangers multirécidivistes: ils ne sont visiblement pas solubles dans notre pays. Ceux qui créent de l’insécurité doivent partir. C’est le sens de l’initiative de l’UDC.
A l’inverse, que faut-il présenter comme qualités pour se dissoudre dans le Nescafé de l’UDC?
L’immense majorité des étrangers est parfaitement soluble. Mais il faut rappeler que chacun doit faire un effort pour s’adapter. Moi, par exemple, quand je voyage avec mon épouse, je me renseigne pour savoir si le port du voile est recommandé ou si d’autres coutumes locales sont à respecter.
Quand vous croisez un étranger, sentez-vous tout de suite s’il est bien lyophilisé et prêt à se dissoudre?
Dans l’agriculture, où je travaille, il m’est souvent arrivé d’engager des auxiliaires étrangers. Et je dois dire que l’on sent très vite ceux qui sont motivés à s’adapter aux pays dans lesquels ils débarquent.
Selon ceux qui opposent un contre-projet à votre initiative, il faut en faire davantage pour l’intégration. Pourquoi contestez-vous cette exigence?
Toutes sortes de mesures existent déjà. Je trouve inadmissible que nos adversaires cherchent à donner mauvaise conscience aux Suisses en faisant croire que rien n’est fait actuellement pour l’intégration des étrangers.
A vous entendre, la seule solution, c’est l’expulsion?
L’effort doit venir des étrangers eux-mêmes. Malgré les cours de mise à niveau qui existent déjà dans les écoles ou les cours de langues pour adultes, certains ne feront jamais ce qu’il faut pour s’intégrer.
Pour aider à la solubilité des étrangers, pensez-vous que le meilleur moyen c’est de les peindre en noir sur vos affiches?
Encore une fois, ce n’est pas une question de couleur de peau. L’expression «mouton noir» est entrée dans le langage courant. Dans une équipe de foot, par exemple, on parle d’un joueur qui n’a pas l’esprit d’équipe comme d’un mouton noir. Et s’il cause vraiment trop de problèmes, il est renvoyé de l’équipe.
Propos recueillis par Ludovic Rocchi dans le Matin
1 commentaire:
L'image qui illustre les propos de monsieur P. aurait-elle un sens caché ? Peut-on se permettre d'y déceler un soupçon de cet esprit dont manque si cruellement ceux du même bord que ce monsieur non seulement insoluble, mais imbuvable ??
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