mercredi 22 septembre 2010

Le rap de l’Etat de Vaud fâche l’UDC

Un clip de hip-hop financé par le Bureau vaudois pour l'intégration s'attaque au racisme. L'UDC se plaint d'y être insultée.

Subventionné par le Bureau cantonal pour l'intégration des étrangers (BCI), un clip de hip-hop fait polémique. Selon l'UDC Vaud, il s'agirait d'une «attaque en règle» contre le parti. Pire, la vidéo est financée par de l'argent public. Le problème vient des paroles de la chanson «Lettre à Guillaume Tell» du collectif MXX. L'UDC prétend que ses membres y sont assimilés à des nazis et à des incultes «incapables d'aligner abc».

 

Rappeurs surpris
Alors, le parti agrarien est-il victime d'une attaque frontale de l'Etat de Vaud à travers un clip de rap? «J'ai vu cette vidéo, je pense qu'il faut prendre un peu de hauteur. Il n'y a pas matière à polémique», tempère le chef du Département de l'intérieur, Philippe Leuba. «L'UDC fait un amalgame qui n'a pas lieu d'être.» Concernant les paroles, «le couplet qui parle d'incultes ne leur est même pas destiné», s'étonne-t-il.

Du côté des auteurs de la chanson, on est tout aussi surpris: «Il ne s'agit pas d'une attaque contre l'UDC», déclare Maén, le leader du collectif MXX. «On en parle dans la chanson parce qu'ils ont souvent un discours limite, comme quand ils se comparent à des bergers voulant chasser les moutons noirs.»

10 000 fr. de subvention
La vidéo a pour but de parler aux jeunes de la problématique du racisme. L'Etat de Vaud l'a financée à hauteur de 10 000 fr. Selon le conseiller d'Etat, «ce clip, qui est par ailleurs de très bonne qualité sur la forme, est un très bon moyen de communication pour toucher ce public». Pour Maén, «le but, c'est de faire une constatation et de dire qu'il y a encore beaucoup de racisme dans notre région. On a soumis notre texte et il n'y a pas eu de problème par rapport à son contenu», complète le chanteur.

L'UDC se dit méprisée et accuse le Bureau pour l'intégration de «vouloir lui faire obstacle» avec les impôts des citoyens vaudois. Outre le dépôt de l'interpellation, le parti demande le départ de Mme Hanselmann, responsable du BCI, et des excuses publiques du Conseil d'Etat. «Mme Hanselmann fait un travail excellent qui est reconnu, assure Philippe Leuba. La politique du Bureau est d'ailleurs reconnue partout en Suisse et même à l'étranger.» Pour l'interpellation, «le Conseil d'Etat la traitera dans les délais usuels», ajoute-t-il.

Pour Claude-Alain Voiblet, secrétaire général d'UDC-Vaud, «le contenu est clairement un appel à la haine contre notre parti et ses élus. «M. Leuba n'a pas pris la peine de comprendre la violence des mots compris dans le texte des rappeurs», ajoute-t-il. L'UDC étudie la possibilité de porter plainte.

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