Catherine Martin sera responsable, à partir du 1er octobre, de l’unité hébergement de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants.
Emportée il y a deux mois par la bourrasque de l’affaire Skander Vogt – le détenu décédé dans sa cellule, à Bochuz, dans des conditions effroyables –, l’ancienne cheffe du Service pénitentiaire vaudois (SPEN) a déjà trouvé un nouveau poste. Dès le 1er octobre, Catherine Martin sera responsable de l’unité hébergement de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM). «Ce domaine m’a toujours intéressée. Ce n’est pas pour rien que j’ai passé douze ans au CICR en Amérique latine et au Moyen-Orient», explique Catherine Martin (51 ans), qui dit avoir «toutes les compétences pour exercer ce nouveau défi».
Un défi qui consiste à gérer et organiser les prestations en matière d’hébergement. Selon Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication de l’EVAM, le parc immobilier de l’institution se compose de «1300 appartements en location, 300 en propriété et huit foyers pour quelque 4200 demandeurs d’asile».
Pour ce poste mis au concours en juillet passé, l’EVAM a enregistré 27 candidats parmi lesquels cinq ont été reçus en entretien. Après les auditions, le comité de sélection a porté son choix sur Catherine Martin. L’EVAM étant sous l’autorité du département de Philippe Leuba, le ministre a-t-il donné un coup de pouce à Catherine Martin? Le conseiller d’Etat rétorque qu’il n’a pas participé à la sélection. Tandis que Catherine Martin dit préférer «laisser parler les mauvaises langues».
Des prisons aux bâtiments
Titulaire d’une licence en lettres et d’un master en administration publique, Catherine Martin a été professeure d’allemand au collège Léon-Michaud d’Yverdon-les-Bains et déléguée du CICR.
Elle a été directrice adjointe des maisons d’arrêt et de préventive (1998-2002), directrice des Etablissements pénitentiaires de la Plaine de l’Orbe (2002-2006), puis cheffe, jusqu’en juillet passé, du SPEN. Une telle carrière dans le milieu pénitentiaire – connu pour être un bastion masculin – est une première en Suisse
Légèrement agacée par l’évocation de l’affaire de Bochuz, Catherine Martin refuse de revenir sur cet épisode douloureux. Elle évoque néanmoins un «drame regrettable qui a pris une ampleur inattendue».
A. P. N. dans 24 Heures
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