samedi 28 novembre 2009

Demain, une déferlante de réfugiés climatiques ?

D'ici à 2050, 200 millions de personnes pourraient être chassées de chez elles par le changement clmatique.

À l'horizon 2050, 200 millions de personnes pourraient être chassées de chez elles par le dégel des terres,la montée des mers ou l'avancée des déserts... Suite de notre présentation des enjeux du sommet sur le climat.

Réfugiés climatiques. Voilà une formule qui revient en boucle à l'approche du sommet de Copenhague (7-18 décembre). Des sombres prévisions du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) découle un autre pronostic, celui des géographes et des démographes : les perturbations climatiques vont générer de grands mouvements de population.
Le phénomène ne date pas d'aujourd'hui. Dès 1951, la population des Tuvalu (lire ci-après) achetait une île Fidji et commençait à déménager. La nouveauté, c'est l'accélération et l'ampleur du mouvement. Selon l'expert britannique Norman Myers, le nombre des réfugiés environnementaux pourrait passer de 25 millions, en 1995, à 200 millions en 2050. « Cette question, très périphérique jusqu'à présent, sera l'une des grandes crises humanitaires de notre époque », affirmait-il dans un rapport remis à l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), il y a déjà quatre ans.

Premières victimes,les pauvres

Des tendances lourdes sont à l'oeuvre : avancée du désert au Tchad ou en Chine ; dégel des sols en Sibérie ou en Alaska ; montée des eaux aux Maldivesou autour des îles Helligen allemandes... Déjà, sur les îles Carteret (Papouasie-Nouvelle Guinée), lors des grandes marées, on tend les filets de pêche... entre les palmiers.
Va pour les îlots du Pacifique-sud, qui n'hébergent que quelques dizaines de milliers d'habitants. Au Bangladesh, c'est autrement plus grave : les eaux pourraient inonder 17 % des terres et repousser un cinquième des 153 millions d'habitants. En Indonésie, 2 000 îles paraissent vouées à la noyade.
Or, ces pays n'ont pas les moyens des Pays-Bas pour élever seuls des digues. « Ce phénomène affecte surtout les plus pauvres et les peuples indigènes », relève Catherine de Wihtol de Wenden, spécialiste française des migrations. Ainsi, lorsque l'ouragan Katrina a submergé La Nouvelle-Orléans, en 2005, 1,5 million d'habitants ont fui. La moitié seulement sont revenus. De noire à 70 %, la ville est devenue blanche à 60 %.
Réfugiés ? Déplacés ? Le terme est disputé, car l'exode est souvent proche et provisoire. Pour ceux qui fuient sans espoir de retour, il y a urgence à inventer un statut, car la convention de Genève sur les réfugiés (1951) n'envisageait pas leur cas. Aujourd'hui, la Nouvelle-Zélande accueille royalement ses voisins des atolls menacés, à raison de 400 par an. À condition qu'ils aient entre 18 et 45 ans. Et un casier judiciaire vierge.

Lu dans Ouest France

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