L'UDC Genève objet d'une plainte pour diffamation
L'ouverture de la frontière par les transports pose encore problème[© richard villalon ]
EDITORIAL dans la TdG| «Le Ceva? Un nouveau moyen de transport pour la racaille d’Annemasse». Oui, la publicité de l’UDC parue dans les éditions d’hier de ce journal est choquante. Une publicité parfaitement en ligne avec la communication provocatrice du parti agrarien qui en permanence flirte avec les limites du tolérable pour mieux se vendre.L'UDC Genève objet d'une plainte pour diffamation
Pierre Ruetschi | 05.10.2009 | 20:18
«Le Ceva? Un nouveau moyen de transport pour la racaille d’Annemasse». Oui, la publicité de l’UDC parue dans les éditions d’hier de ce journal est choquante. Une publicité parfaitement en ligne avec la communication provocatrice du parti agrarien qui en permanence flirte avec les limites du tolérable pour mieux se vendre.
Voici donc qu’après les «moutons noirs» et «homosexuels inféconds», le parti d’extrême droite s’attaque à nos voisins français en empiétant sur les terres traditionnelles et xénophobes du MCG. Est-ce que le parti a cette fois franchi la ligne rouge? Celle de l’indécence dans l’action politique est certes franchie mais ce n’est pas la première fois. Devions-nous Tribune de Genève refuser de faire paraître cette annonce? Clairement non. Nous pourrions invoquer le fait que cette publicité ne contrevient certainement pas au droit, aussi grossière et blessante soit-elle. Ce n’est évidemment pas suffisant.
Si nous avons décidé de publier le message de l’UDC dans nos colonnes, c’est pour des raisons et des principes clairs.
D’abord, il est sain en démocratie de maintenir la plus grande liberté d’expression possible, dans les limites du droit bien entendu. Chaque parti, chaque candidat doit pouvoir se présenter sous son vrai jour. Or, la publicité en question montre le vrai visage de l’UDC, sans fard ni artifice.
Racaille? Ainsi parle le parti. Mépris de l’autre? Le doute n’est plus permis. L’UDC genevoise marche à visage découvert dans cette campagne. Et ce n’est pas à la presse de censurer les candidats mais bien aux citoyens de les sanctionner en les éliminant dans l’isoloir ce dimanche s’ils ne se reconnaissent pas dans le programme du parti.
Il se pourrait bien que la provocation organisée par Soli Pardo, le chef de l’UDC genevoise dépasse toutes les attentes pour donner de la visibilité à la campagne végétative de son parti. Car en disant «racaille», il a semé la pagaille au sein même de l’appareil. Un parti qui se retrouve donc divisé à cinq jours des élections! Pas très porteur pour ses candidats. Bonne nouvelle en revanche pour les Annemassiens. Il n’est pas exclu que les Genevois lavent l’affront fait aux amis français dans les urnes ce dimanche. A suivre.
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