lundi 10 mars 2008

Non à toutes les formes d'apartheid

Ci-dessous, le texte d'un tract émanant des milieux vaudois de défenseurs des requérants d'asile:

En décembre 2007, une motion du groupe radical au Conseil communal de Vallorbe a été transmise à la Municipalité. Elle vise à interdire l’accès de la gare aux requérant-e-s d’asile. Approuvée bien au-delà des seuls rangs radicaux, cette motion propose une mesure ouvertement ségrégationniste. Une discrimination illégale, selon un récent avis de droit…

L’exécutif, comme le législatif de la «Cité du fer», ne sont pas à leur coup d’essai en cette matière. En juin 2006, la Municipalité avait même tenté d’interdire à la caravane des opposant-e-s aux lois sur les étrangers et l’asile de s’arrêter à Vallorbe! Le gouvernement vaudois avait dû lui rappeler l’obligation des respecter les règles du débat démocratique.

Les tensions actuelles à Vallorbe sont le résultat de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’asile (LASI) qui a dégradé de manière importante l’accueil des requérant-e-s, contribuant à accroître le potentiel de friction avec une partie de la population locale.

Quand, en 2000, le Centre d'enregistrement (CERA) avait été créé, la Municipalité de Vallorbe et l'Office fédéral des migrations (ODM) avaient établi des règles, afin que la cohabitation se passe au mieux. Les deux parties avaient notamment passé un accord tacite afin que le nombre de requérant-e-s dans le CERA ne dépasse pas 150 à 180 . Rappelons que Vallorbe est ......une petite ville...... un village d'environ 3100 habitant-e-s. Les requérant-e-s d'asile séjournaient alors au maximum 30 jours dans le centre, puis étaient attribué-e-s à un canton. Le coup d’envoi d’une politique inhospitalière, à Vallorbe, avait été donné, en 2002, par une motion de deux conseillers communaux qui voulaient réduire les horaires de sortie des requérant-e-s d’asile, pourtant déjà limités à cinq heures en journée seulement. En octobre 2004, une motion demandait la fermeture pure et simple du CERA ! La commission du Conseil communal, dans la foulée de cette motion, proposait même d’interner dans le CERA les requérant-e-s qui avaient un comportement « inadéquat »…

Actuellement, avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l'asile, le CERA, devenu Centre d’enregistrement et de procédure (CEP) ………. accueille environ 270 personnes en permanence …………… dispose de 279 places. La procédure (auditions, notification des décisions… etc.) se passe exclusivement au centre et les requérante-s y restent généralement 2 mois.

Les conditions au centre sont les suivantes : dortoirs de 16 lits, hommes et femmes séparé-e-s, fouilles à chaque entrée dans le centre, heures de sortie limitées (de 8h30 à 12h et de 13h à 17h30), 3.- d'argent de poche par jour, saisie de certains objets (agendas, ordinateurs et téléphones portables), interdiction d'amener des produits alimentaires… . De plus, il n'y a plus de personnel médical dans le centre. Le centre est uniquement géré par des entreprises privées, à savoir Securitas et ORS. Le tout donne un résultat explosif. Des personnes traumatisées, déboussolées, souvent malades séjournent 2 mois dans un centre qui n'a pas été aménagé pour tenir compte de l'augmentation du nombre de requérant-e-s et de la durée de leur séjour.

Avec la mise en place des mesures prévues par la révision de la LASI, on assiste ainsi à une augmentation de la tension et de la violence, dues au mal être, au désespoir, à l'impuissance et à l'ennui des requérant-e-s.

Laisser 250 personnes, dans une telle situation, dans une localité de 3100 habitant-e-s, constitue bien entendu un terreau favorable à toutes les provocations. L'ODM n'a rien mis en place au niveau de l'encadrement psychosocial des requérante-s d'asile séjournant au Centre, qui est pourtant sous sa responsabilité. La commune de Vallorbe n’a pas les moyens pour gérer des centaines de personnes traumatisées qui ne savent pas quoi faire de leurs journées. Lorsque les requérant-e-s sortent du centre, ils-elles peuvent tout au plus aller boire un café à l’ARAVOH, association de bénévoles qui offre un lieu d’accueil 4 heures par jour. Pour le reste, ils-elles peuvent se promener au bord de la rivière… Et le seul endroit chauffé de Vallorbe, où il n’est pas nécessaire de consommer, c’est le hall de la gare. C’est bien avant tout l’absence de toute structure d’accueil qui donc est la cause des tensions ! Les mesures brutales à l’encontre des requérant-e-s d’asile, mises en œuvre dans le cadre de l’application de la nouvelle loi contre l’asile, doivent être combattues sans concession. Elles attisent des réactions racistes...... ET XENOPHOBEs..... inadmissibles. Lorsque celles-ci sont relayées pas des autorités communales, elles sont d’autant plus choquantes !



NON A LA POLITIQUE D’ISOLEMENT DES REQERANT-E-S D’ASILE !
POUR QUE LA CONFEDERATION ASSUME ENFIN SES RESPONSABILITES OU DEPLACE LE CEP DANS UNE VILLE !
POUR LE DEVELOPPEMENT ET LE SOUTIEN DE STRUCTURES D’ACCUEIL OUVERTES AUX REQUERANT-E-S D’ASILE AFIN DE LEUR OFFRIR L’HOSPITALITE !
NON A TOUTES LES FORMES DE RACISME OU DE XéNOPHOBIE!

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