mercredi 30 janvier 2008

Témoignage de Fernand Melgar

«Les gens se précipitent pour entreprendre des travaux qui se déroulent en ce moment dans le froid»
Depuis le début du mois de décembre, l’équipe du cinéaste Fernand Melgar passe ses journées dans les entrailles du CEP pour tourner un documen­taire sur le quotidien des de­mandeurs d’asile et des person­nes qui les encadrent. Pour lui le regroupement des requé­rants sur le site de la gare est un pis-aller qui l’attriste: «S’ils passent leur temps à boire des verres sur le perron, c’est pour tromper le temps et faire face à l’inactivité qui leur est impo­sée. » La caméra capte la réalité de la vie, mais l’oeil du cinéaste se refuse à porter des juge­ments sur la politique d’asile.
«J’ai assisté à l’ouverture des inscriptions pour les candidats aux travaux d’utilité publique, organisés conjointement par le service forestier de la com­mune et les responsables du centre. J’ai été surpris de voir les gens se précipiter pour entreprendre des travaux qui se déroulent en ce moment dans le froid», rapporte Fernand Melgar.
Les places pour ces travaux sont limitées à cinq par se­maine. Cette occupation per­met
également aux requérants d’être reconnus dans leur dignité d’être humain.
«Les candidats à l’asile ont un état d’esprit proche de celui des pionniers. Ils sont prêts à déployer une énergie considé­rable pour vivre plus digne­ment. En travaillant, ils peu­vent s’échapper un instant de leurs préoccupations et évacuer les tensions liées à l’attente de la décision de l’ODM qui in­fluencera grandement leur avenir», commente encore le
cinéaste.

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