Malaise à la gare de Vallorbe. La présence des requérants d’asile indispose une partie des habitants. Le syndic espère trouver une solution avec Berne. Un article de Pierre Blanchard dans 24 Heures.
Coincée entre la falaise et la route cantonale, surplombant la ville, la grande bâtisse accueille 240 personnes en quête d’un avenir plus serein. Le centre de requérants d’asile n’a rien du camp de vacances même s’il est logé dans un ancien hôtel. Rien à faire. Attendre seulement. Il y a bien la gare et son hall chauffé à quelques encablures, mais ils n’y sont pas les bienvenus.
Le syndic Laurent Francfort déplore que la motion des radicaux demandant l’interdiction de l’accès de la gare aux requérants donne une image tronquée de Vallorbe. Pour lui, le noeud du problème c’est le peu d’investissement de la Confédération dans l’encadrement des requérants d’asile. Il a l’impression que Berne a abandonné sa ville.
Dialogue avec la Confédération
A sa demande, une délégation de la Municipalité, des représentants de l’ODM (Office fédéral des migrations) et des CFF se rencontreront pour la deuxième fois vendredi.
Chaque partie reconnaît l’existence du problème, mais Berne prône une politique des petits pas alors que le syndic de Vallorbe espère que des mesures concrètes soient rapidement mises en oeuvre. Selon lui, les requérants doivent avoir un lieu de rencontre approprié en dehors du centre d’enregistrement et de procédure (CEP), et c’est à la Confédération de le financer.
Pour la Confédération, le déménagement du centre de Genève à Vallorbe, en 2000, a été une aubaine qui lui a permis de réaliser, sur le loyer, une économie de 1 million de francs par an. Dans la Cité de Calvin les requérants se fondaient plus facilement dans l’anonymat des habitants de la ville. Les statistiques confirment cette impression: à Vallorbe, ils représentent, 8,6% de la population, contre 0,33% à Bâle, 1,2% à Kreuzlingen et 3% à Chiasso.
«En votant massivement le durcissement de la loi sur l’asile, bien des Vallorbiers ne se sont pas rendu compte qu’ils acceptaient implicitement une plus grande pression du centre sur leur quotidien», ajoute Laurent Francfort.
Plus de pression
Depuis le printemps 2006, la prise en charge des demandeurs d’asile a profondément été modifiée, avec pour conséquence l’augmentation de la durée des séjours dans les centres. Leur moyenne a passé de 10 à 60 jours. Ce séjour plus long permet aux candidats à l’asile de prendre leurs marques et leur présence devient plus visible. Sur le site de la gare de Vallorbe, le malaise a été en grandissant au point que le Parti radical a déposé, lors du dernier Conseil communal, la controversée «motion Jaillet». Le Département de l’intérieur a demandé un avis de droit sur sa recevabilité. Une étude qui devrait aboutir dans les jours à venir.
Laurent Francfort place beaucoup d’espoirs
dans la réunion de vendredi, où les autorités
communales, fédérales et les CFF se mettront
autour d’une table.
VALLORBE, LE 29 JANVIER 2008
Michel Duperrex
dans la réunion de vendredi, où les autorités
communales, fédérales et les CFF se mettront
autour d’une table.
VALLORBE, LE 29 JANVIER 2008
Michel Duperrex
Coincée entre la falaise et la route cantonale, surplombant la ville, la grande bâtisse accueille 240 personnes en quête d’un avenir plus serein. Le centre de requérants d’asile n’a rien du camp de vacances même s’il est logé dans un ancien hôtel. Rien à faire. Attendre seulement. Il y a bien la gare et son hall chauffé à quelques encablures, mais ils n’y sont pas les bienvenus.
Le syndic Laurent Francfort déplore que la motion des radicaux demandant l’interdiction de l’accès de la gare aux requérants donne une image tronquée de Vallorbe. Pour lui, le noeud du problème c’est le peu d’investissement de la Confédération dans l’encadrement des requérants d’asile. Il a l’impression que Berne a abandonné sa ville.
Dialogue avec la Confédération
A sa demande, une délégation de la Municipalité, des représentants de l’ODM (Office fédéral des migrations) et des CFF se rencontreront pour la deuxième fois vendredi.
Chaque partie reconnaît l’existence du problème, mais Berne prône une politique des petits pas alors que le syndic de Vallorbe espère que des mesures concrètes soient rapidement mises en oeuvre. Selon lui, les requérants doivent avoir un lieu de rencontre approprié en dehors du centre d’enregistrement et de procédure (CEP), et c’est à la Confédération de le financer.
Pour la Confédération, le déménagement du centre de Genève à Vallorbe, en 2000, a été une aubaine qui lui a permis de réaliser, sur le loyer, une économie de 1 million de francs par an. Dans la Cité de Calvin les requérants se fondaient plus facilement dans l’anonymat des habitants de la ville. Les statistiques confirment cette impression: à Vallorbe, ils représentent, 8,6% de la population, contre 0,33% à Bâle, 1,2% à Kreuzlingen et 3% à Chiasso.
«En votant massivement le durcissement de la loi sur l’asile, bien des Vallorbiers ne se sont pas rendu compte qu’ils acceptaient implicitement une plus grande pression du centre sur leur quotidien», ajoute Laurent Francfort.
Plus de pression
Depuis le printemps 2006, la prise en charge des demandeurs d’asile a profondément été modifiée, avec pour conséquence l’augmentation de la durée des séjours dans les centres. Leur moyenne a passé de 10 à 60 jours. Ce séjour plus long permet aux candidats à l’asile de prendre leurs marques et leur présence devient plus visible. Sur le site de la gare de Vallorbe, le malaise a été en grandissant au point que le Parti radical a déposé, lors du dernier Conseil communal, la controversée «motion Jaillet». Le Département de l’intérieur a demandé un avis de droit sur sa recevabilité. Une étude qui devrait aboutir dans les jours à venir.
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