L’UDC lance un SMS anticriminel étranger. Un faux?
Un article de Claude Ansermoz dans 24 Heures
Le parti agrarien assure n’avoir rien à voir avec cette campagne sur mobiles. Curieux SMS reçu ce matin, en allemand, par la rubrique suisse de 24 heures: «Ali et Blerim vous rendent visite à domicile. Aujourd’hui aussi chez vous – par la fenêtre? L’UDC agit contre la criminalité des étrangers. Votez maintenant pour l’UDC et transférez ce SMS plus loin.» Roi des slogans coup-de-poing, le parti de Christoph Blocher aurait-il inventé la campagne par téléphone mobile? Et comment s’est-il procuré notre numéro de natel? Combien cela coûte et cela n’empiète-t-il pas sur la sphère privée?
Toutes ces questions resteront sans réponse. L’émetteur du SMS fait bel et bien partie de l'UDC, puisqu’il s’agit d’Urs Martin, le secrétaire du groupe aux Chambres. Mais celui-ci renvoie aussitôt le journaliste au service de presse agrarien. Là, le porte-parole Roman Jäggi nous demande de lui lire deux fois le message, rigole beaucoup sur le passage «par la fenêtre», mais nie qu’il s’agit d’une campagne officielle du parti. «Rien n’est prévu en la matière, assuret- il. De toute façon, il est très facile de pirater un numéro de natel. Nous avons déjà été victimes de ce genre d’abus par le passé.» Techniquement, sur une plate-forme internet d’échanges SMS, il est possible d’usurper le numéro d’un expéditeur et de l’accoler au message. Pourtant, Roman Jäggi tempère aussitôt cette nouvelle théorie du complot: «On ne peut pas exclure une action privée de la part de certains de nos sympathisants.»
Les malfrats imaginaires, pas une première
Inventer de faux criminels étrangers pour «colorer» la campagne, l’UDC l’a déjà fait. Avant la votation sur l’espace Schengen en été 2005, les démocrates du centre distribuaient des papillons sur lesquels le cambrioleur Dragan Abramcowiz, le trafiquant d’êtres humains Ismael Drubo, le travailleur au noir Robert Kolowski, l’abuseur social Nkoto Mekebe et l’islamiste Abdul Kaida promettaient: «Lorsque nous aurons traversé la frontière extérieure de l’Espace Schengen, aussi étanche qu’un émmenthaler bernois, nous pourrons voyager librement à travers l’Europe et nous installer là où le butin promet d’être le plus riche – en Suisse, évidemment.» Ces malfrats imaginaires n’existaient que sur le papier des flyers UDC.
Mardi, c’était au tour de la section zurichoise de distribuer un tract au jeu de mots ambigu: «Prenez la liste grise de l’UDC. Vous pouvez jeter toutes les autres listes, faute de quoi votre vote ne sera pas valable.» Hier, la Chancellerie fédérale, tout en dénonçant la démarche, n’est pas intervenue, le texte ne franchissant pas les limites de la légalité.
Un article de Claude Ansermoz dans 24 Heures
Toutes ces questions resteront sans réponse. L’émetteur du SMS fait bel et bien partie de l'UDC, puisqu’il s’agit d’Urs Martin, le secrétaire du groupe aux Chambres. Mais celui-ci renvoie aussitôt le journaliste au service de presse agrarien. Là, le porte-parole Roman Jäggi nous demande de lui lire deux fois le message, rigole beaucoup sur le passage «par la fenêtre», mais nie qu’il s’agit d’une campagne officielle du parti. «Rien n’est prévu en la matière, assuret- il. De toute façon, il est très facile de pirater un numéro de natel. Nous avons déjà été victimes de ce genre d’abus par le passé.» Techniquement, sur une plate-forme internet d’échanges SMS, il est possible d’usurper le numéro d’un expéditeur et de l’accoler au message. Pourtant, Roman Jäggi tempère aussitôt cette nouvelle théorie du complot: «On ne peut pas exclure une action privée de la part de certains de nos sympathisants.»
Les malfrats imaginaires, pas une première
Inventer de faux criminels étrangers pour «colorer» la campagne, l’UDC l’a déjà fait. Avant la votation sur l’espace Schengen en été 2005, les démocrates du centre distribuaient des papillons sur lesquels le cambrioleur Dragan Abramcowiz, le trafiquant d’êtres humains Ismael Drubo, le travailleur au noir Robert Kolowski, l’abuseur social Nkoto Mekebe et l’islamiste Abdul Kaida promettaient: «Lorsque nous aurons traversé la frontière extérieure de l’Espace Schengen, aussi étanche qu’un émmenthaler bernois, nous pourrons voyager librement à travers l’Europe et nous installer là où le butin promet d’être le plus riche – en Suisse, évidemment.» Ces malfrats imaginaires n’existaient que sur le papier des flyers UDC.
Mardi, c’était au tour de la section zurichoise de distribuer un tract au jeu de mots ambigu: «Prenez la liste grise de l’UDC. Vous pouvez jeter toutes les autres listes, faute de quoi votre vote ne sera pas valable.» Hier, la Chancellerie fédérale, tout en dénonçant la démarche, n’est pas intervenue, le texte ne franchissant pas les limites de la légalité.
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