jeudi 15 juin 2006

Carton rouge pour ces lois blochérienne

Lire l'opinion de Jean-Michel Dolivo en page 2 de 24heures:
Hakan, Blerim, Ricardo et les autres…
La Suisse, c’est nous… une équipe nationale de foot, la «Nati», métissée, avec Yakin, Dzemaili, Cabanas, Zu­berbühler, Vogel, Senderos et les autres! La Suisse, c’est nous… toutes celles et tous ceux qui vivons et travaillons dans ce pays, indépendamment de nos origines, de notre passe­port ou de notre statut de sé­jour. Samedi 17 juin, à l’occa­sion de la Journée des réfugiés, nous serons nombreux, dans les rues de Berne, à appeler à dire non le 24 septembre 2006, «non à l’exclusion et à l’arbi­traire, 2 fois non aux lois contre l’asile et les étrangers!». Carton rouge pour ces lois blochérien­nes!
Quelques 175’000 signatures ont été déposées début avril à la Chancellerie fédérale contre la nouvelle Loi contre les étran­gers (LEtr) et la révision de la Loi sur l’asile (LAsi). La résis­tance à la politique bloché­rienne s’est élargie, elle peut gagner! Les mobilisations con­tre les initiatives Schwarzen­bach, les luttes contre le statut de saisonnier, les manifesta­tions contre le démantèlement du droit d’asile, la défense de la loi contre le racisme, les actions de solidarité avec les personnes victimes de discriminations, celles menées pour la régulari­sation des ex-saisonniers d’ex­ Yougoslavie, le mouvement des sans-papiers ou celui autour des «523» dans le canton de Vaud, tous ces mouvements ci­toyens ont réussi à mettre un frein aux politiques xénopho­bes. La tradition humanitaire de la Suisse est un mot vide de sens, comme nous l’a rappelé la publication du Rapport Bergier qui a mis en lumière la compli­cité avec le régime d’Hitler d’une partie des cercles domi­nants helvétiques.
La LEtr comme la révision de la LAsi portent à l’extrême les discriminations et la criminali­sation des personnes migran­tes. Elles constituent de vérita­bles lois d’exception qui ex­cluent socialement et parachè­vent un déni d’asile. Mais les lois actuellement en vigueur sont déjà iniques. Toutes les personnes étrangères, vivant et travaillant en Suisse, ont fait l’expérience de l’arbitraire et du mépris de l’administration comme de la police des étran­gers. Elles peuvent témoigner des tracasseries et discrimina­tions quotidiennes dont elles sont l’objet.
Le droit des étrangers comme le droit d’asile sont une sorte de laboratoire pour légiti­mer la remise en cause des droits sociaux pour tous les dé­favorisés.
L’obsession de la «lutte contre les abus» conduit à mener une chasse aux pau­vres dans tous les domaines: après avoir stigmatisé les «faux réfugiés», on s’attaque déjà aux «faux invalides», aux «faux chômeurs», aux «faux mala­des » ou aux «faux bénéficiaires de l’aide sociale»!
La politique migratoire est un terrain d’exercice privilégié pour tester des nouveaux outils de contrôle, de surveillance, de fichage et de répression. Mesu­res de contrainte, surveillance de l’arrivée aux aéroports, col­lecte de données biométriques à des fins d’identification, per­fectionnement des systèmes de collecte et de communication de données personnelles, Big Brother étend sournoisement son emprise.
La précarisa­tion du statut de nombreuses personnes sala­riées étrangères rend encore plus difficile l’action collective pour défendre les conditions de travail. Ainsi le refus d’entrée en matière sur la régularisation des sans-papiers constitue non seulement un déni de réalité, mais favorise aussi le dumping salarial. Privés de droit au sé­jour, ces travailleurs sans statut légal sont systématiquement sous-payés et dans l’impossibi­lité concrète de se défendre.
Toutes et tous ensemble, di­sons 2 fois non pour défendre un projet de société fondé sur la solidarité, l’hospitalité et le respect des droits individuels et collectifs de chacune et cha­cun!

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