Lire l'opinion de Jean-Michel Dolivo en page 2 de 24heures:
Hakan, Blerim, Ricardo et les autres…
La Suisse, c’est nous… une équipe nationale de foot, la «Nati», métissée, avec Yakin, Dzemaili, Cabanas, Zuberbühler, Vogel, Senderos et les autres! La Suisse, c’est nous… toutes celles et tous ceux qui vivons et travaillons dans ce pays, indépendamment de nos origines, de notre passeport ou de notre statut de séjour. Samedi 17 juin, à l’occasion de la Journée des réfugiés, nous serons nombreux, dans les rues de Berne, à appeler à dire non le 24 septembre 2006, «non à l’exclusion et à l’arbitraire, 2 fois non aux lois contre l’asile et les étrangers!». Carton rouge pour ces lois blochériennes!
Quelques 175’000 signatures ont été déposées début avril à la Chancellerie fédérale contre la nouvelle Loi contre les étrangers (LEtr) et la révision de la Loi sur l’asile (LAsi). La résistance à la politique blochérienne s’est élargie, elle peut gagner! Les mobilisations contre les initiatives Schwarzenbach, les luttes contre le statut de saisonnier, les manifestations contre le démantèlement du droit d’asile, la défense de la loi contre le racisme, les actions de solidarité avec les personnes victimes de discriminations, celles menées pour la régularisation des ex-saisonniers d’ex Yougoslavie, le mouvement des sans-papiers ou celui autour des «523» dans le canton de Vaud, tous ces mouvements citoyens ont réussi à mettre un frein aux politiques xénophobes. La tradition humanitaire de la Suisse est un mot vide de sens, comme nous l’a rappelé la publication du Rapport Bergier qui a mis en lumière la complicité avec le régime d’Hitler d’une partie des cercles dominants helvétiques.
La LEtr comme la révision de la LAsi portent à l’extrême les discriminations et la criminalisation des personnes migrantes. Elles constituent de véritables lois d’exception qui excluent socialement et parachèvent un déni d’asile. Mais les lois actuellement en vigueur sont déjà iniques. Toutes les personnes étrangères, vivant et travaillant en Suisse, ont fait l’expérience de l’arbitraire et du mépris de l’administration comme de la police des étrangers. Elles peuvent témoigner des tracasseries et discriminations quotidiennes dont elles sont l’objet.
Le droit des étrangers comme le droit d’asile sont une sorte de laboratoire pour légitimer la remise en cause des droits sociaux pour tous les défavorisés.
L’obsession de la «lutte contre les abus» conduit à mener une chasse aux pauvres dans tous les domaines: après avoir stigmatisé les «faux réfugiés», on s’attaque déjà aux «faux invalides», aux «faux chômeurs», aux «faux malades » ou aux «faux bénéficiaires de l’aide sociale»!
La politique migratoire est un terrain d’exercice privilégié pour tester des nouveaux outils de contrôle, de surveillance, de fichage et de répression. Mesures de contrainte, surveillance de l’arrivée aux aéroports, collecte de données biométriques à des fins d’identification, perfectionnement des systèmes de collecte et de communication de données personnelles, Big Brother étend sournoisement son emprise.
La précarisation du statut de nombreuses personnes salariées étrangères rend encore plus difficile l’action collective pour défendre les conditions de travail. Ainsi le refus d’entrée en matière sur la régularisation des sans-papiers constitue non seulement un déni de réalité, mais favorise aussi le dumping salarial. Privés de droit au séjour, ces travailleurs sans statut légal sont systématiquement sous-payés et dans l’impossibilité concrète de se défendre.
Toutes et tous ensemble, disons 2 fois non pour défendre un projet de société fondé sur la solidarité, l’hospitalité et le respect des droits individuels et collectifs de chacune et chacun!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire