jeudi 15 juin 2006

Coups de couteaux à Bex, épilogue judiciaire

Lire la brève nouvelle locale de Sandra Weber dans 24 heures:
Un Syrien avait infligé un coup de couteau à un autre requérant au centre Fareas de Bex au printemps 2005.
On ne sait toujours pas quel était le motif de l’altercation verbale qui a échauffé deux requérants d’asile au pub Central à Bex, le 22 mars 2005. Ce qui est sûr, c’est que le Syrien Rachid* a fini par infliger un coup de couteau au Palestinien Karim* un peu plus tard, au centre Fareas de Bex. Depuis lors, le visage de ce der­nier est marqué par une balafre s’étendant de l’oreille au menton. Le Tribunal correctionnel de l’arrondissement de l’Est vau­dois, à Vevey, devait juger les deux hommes hier. En cours d’audience, Rachid a toutefois re­tiré la plainte qu’il avait déposée à l’encontre de Karim. L’auteur du coup de couteau était quant à lui renvoyé devant le Tribunal pour tentative de meurtre, subsi­diairement lésions corporelles graves. L’audience s’est déroulée en l’absence de la victime, en raison de troubles psychologi­ques dont elle souffrait à l’appro­che du procès.
«Je voulais le faire reculer»
Une fois rentrés au centre Fa­reas, les deux protagonistes se battent à mains nues dans la cuisine, puis sont séparés par d’autres requérants. Rachid est emmené dans sa chambre. Il re­tourne à la cuisine chercher ses affaires. «J’ai entendu Karim m’insulter depuis le 2e étage. J’ai pris ce qui m’est tombé sous la main, et je suis monté. J’avais des ustensiles de cuisine. Je ne me suis même pas rendu compte que c’était un couteau, s’est dé­fendu l’accusé. Et je l’ai utilisé dans le but de faire reculer Ka­rim. C’est vrai, je l’ai blessé. J’ai perdu la tête, je suis navré.» Se­lon la version de la défense, la victime aurait eu une attitude très agressive, se jetant carré­ment sur l’accusé qui le menaçait avec son couteau.
Le Tribunal a libéré Rachid de l’accusation de tentative de meurtre et l’a condamné à 18 mois de prison assortis d’un sur­sis de 3 ans pour lésions corpo­relles graves. La substitut du pro­cureur Anne-Catherine Page avait requis la même peine, mais avec un sursis de deux ans. Les juges ont en effet estimé que «l’attaque intentionnelle» de Ra­chid au moyen d’un couteau ne relevait pas d’une intention d’ho­micide, mais comportait toute­fois un risque de lésions corpo­relles graves.

Aucun commentaire: