mercredi 9 août 2006

FAMILLE ISAKOVIC, YVERDON

Jasmina Isakovic et ses enfants Mehmed et Elma rayonnent. Belma aussi, mais elle craint l’objectif.


Une lettre qui transforme une vie. Nous avions rencontré Belma Isakovic (14 ans) et sa famille avant Noël dans le cadre de notre calendrier de l’Avent dédié aux requérants d’asile. A l’époque, l’adolescente bosniaque, arrivée en Suisse alors qu’elle avait à peine 3 ans, broyait du noir. La présence en terre helvétique des Isakovic était on ne peut plus précaire et ses parents venaient de recevoir l’un après l’autre une interdiction de travail. Toute la famille était sous le choc, naviguant bien loin de l’esprit de Noël. Leur erreur?
Avoir tenté un retour infructueux en 1998, effaçant ainsi dans leur dossier d’asile les cinq années déjà passées en Suisse.
Confrontés à l’impossibilité de trouver du travail là-bas, ils ont choisi de revenir dans le seul pays que leurs deux plus jeunes enfants (Mehmed 11 ans, et Elma 6 ans) connaissaient vraiment.
Lorsqu’arrive la lettre début juillet annonçant que des livrets B allaient être accordés à la famille, Belma, l’aînée, est seule à la maison. Elle décide de l’ouvrir. «J’ai eu un peu peur, mais dès que j’ai lu «Nous avons le plaisir de…», j’ai compris que c’était bon. J’ai immédiatement appelé mon père.» Depuis, Belma rayonne. Vacances obligent, elle n’a pas encore pu annoncer la nouvelle à ses camarades de classe, mais trépigne à l’idée de le faire. «Ça change tout, on est plus libres.» Les permis sont arrivés il y a quelques jours, Belma peut se projeter dans l’avenir. Fin août, elle entrera en 8e année. «Je veux aller au gymnase alors je vais faire une année de raccordement.»

C. PA.

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