mercredi 9 août 2006

FAMILLE HASANOVIC, LAUSANNE

Heureux Meho et Muska Hasanovic attendaient jeudi avec impatience leur permis B.
(Chris Blaser)

Dans le salon des Hasanovic, des sourires flottent au-dessus du café fumant. «C’est magnifique, on est très contents», répète Muska, la maman. Les cinq Bosniaques attendaient cette issue positive depuis leur arrivée il y a quatre ans et demi, après avoir fui Milici, qui est aujourd’hui en Republika Srpska, puis la banlieue de Srebrenica, où la maison qu’ils habitaient a été reprise par des Serbes. La bonne nouvelle est arrivée le 11 juillet, et l’autorisation provisoire de séjour et de travail leur est parvenue le 17. Tous guettent désormais le permis B dans la boîte aux lettres. «D’autres l’ont déjà reçu. On est impatients de le tenir dans nos mains. A ce moment-là, on sera sûrs que c’est vrai», explique Fahreta.
L’adolescente de 15 ans commencera sa neuvième année en août. Suljo, son frère de 21 ans continuera son métier de
carreleur. Il n’a pas arrêté malgré l’interdiction de travailler qui lui a été signifiée fin 2005. Comme Meho, le père, actif pour une société de collecte de déchets.
«Mon père a toujours été soutenu par son patron, qui est très fier de lui», explique Fahreta. Son autre frère, Mersed, 19 ans, n’a pas eu cette chance.
«Il va pouvoir se remettre à chercher maintenant. Vraiment,
pour nous ça change tout!» La tribu se réjouit de quitter le trois pièces exigu de la Fareas qu’elle occupe près de Beaulieu: «Je dors dans le salon avec ma femme et ma fille, et les autres pièces sont très petites», détaille Meho. Il espère aussi pouvoir faire son permis de conduire: «Pour aller travailler, je vais en bus jusqu’à Renens, puis à pied jusqu’à Bussigny.»
C. R.

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