Un an après l'interdiction de construire des minarets en Suisse, c'est une nouvelle victoire électorale qu'enregistre le parti populiste Union démocratique du centre (UDC). Selon des résultats encore partiels, la population helvétique approuverait par référendum un projet de loi visant à durcir les conditions d'expulsion des criminels étrangers du territoire.
Le renvoi des criminels étrangers est déjà possible sous certaines conditions en Suisse. Mais le texte proposé par l'UDC va plus loin en proposant un retrait automatique du droit de séjour des étrangers inculpés, sans prendre en compte les délits. Le renvoi peut donc être appliqué aussi bien pour un crime que pour un "abus de l'aide sociale". Nombre d'opposants à ce texte estime qu'il viole le droit international et qu'il est entaché d'inconstitutionnalité.
Mais les Suisses ont été sensibles à la campagne tous azimuts de l'UDC sur la question. Le parti a utilisé, comme à son habitude, des affiches-choc, montrant, par exemple un homme moustachu et l'air peu sympathique, agrémenté de la légende ""Ivan S., violeur et bientôt Suisse?"
Une allusion à l'immigration en provenance des Balkans, qui effraye un pays comptant déjà 20% d'étrangers qui a déclenché le tollé de la presse et des élites du pays, mais semble fonctionner : Selon les projections de l'institut de sondage gfs.bern, le oui ressortirait à 53% dans une majorité des 26 cantons helvétiques. Les premiers résultats définitifs disponibles pour 17 cantons montrent que 13 d'entre-eux approuvent un durcissement de la politique de renvoi pour les criminels étrangers.
Selon ces données, seuls les électeurs du canton de Genève, de même que ceux du canton du Jura, Bâle-Ville et Neuchâtel ont dit non au tour de vis réclamé par le parti de droite populiste, UDC.
Un autre texte, émanant du parti socialiste helvétique et qui visait à rendre plus équitables les impôts du pays, considéré comme un havre fiscal dans toute l'Europe, devrait être rejeté.
Le Monde avec l'AFP
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