mercredi 1 mars 2006

Le double référendum sème la confusion chez les radicaux genevois

Lire l'article de Didier Estoppey dans Le Courrier.
Le double référendum qui s’annonce sème visiblement le trouble chez les castors.
Les nouvelles lois sur l’asile et les étrangers passionnent visiblement les radicaux genevois: une centaine d’entre eux avaient fait le déplacement, lundi soir, pour assister à un débat sur le double référendum en cours. Une assemblée informelle,
qui n’avait pour but que d’aider les opinions à se forger: le parti ne se prononcera officiellement qu’en juin, dans le cas désormais probable où le double référendum aboutit. Une préparation des esprits qui ne tenait pas du luxe: les radicaux genevois (contrairement à leurs élus fédéraux, très majoritairement acquis aux deux lois) sont visiblement très partagés. Tout comme ils restent encore relativement peu informés sur la question, à entendre certaines interrogations de la salle... qui n’ont d’ailleurs pas toutes reçu de réponses très claires. Le débat a toutefois permis
un premier constat: les tentatives du président cantonal, Pierre Maudet, de scinder la discussion en deux parties portant sur chacune des deux lois sont restées vouées à l’échec. C’est donc bien vers une campagne revisitant l’ensemble de notre politique d’asile et d’immigration qu’on semble se diriger. Tout comme vers un certain nombre d’amalgames. Des amalgames contre lesquels la conseillère aux Etats Françoise Saudan, favorable aux deux lois, a mis en garde: «Evitons de parler d’abus ou de faux réfugiés. Il y a des candidats qui ne remplissent pas les critères de l’asile mais qui cherchent à bon droit à fuir la misère. Nous aurions aussi tenté notre chance à leur place.» Une mise en garde qui n’a pas empêché la sénatrice de plaider pour la Loi sur les étrangers, ses mesures en matière d’intégration et les limites mises à la
migration extra-européenne, en citant l’exemple du directeur du Centre islamique de
Genève, Hani Ramadan, et de son plaidoyer «hallucinant» pour la lapidation. En omettant de rappeler que l’intéressé est né avec un passeport suisse. Ou d’évoquer «l’islamisation rampante de la France», une problématique qui n’est pas vraiment
au coeur de la nouvelle loi. Accompagnée de l’ancien journaliste Marc Comina, devenu
l’éminence grise du président des radicaux vaudois, Mme-Saudan a plaidé pour une Loi
sur l’asile se voulant dissuasive, et pour le cadre légal clair enfin fixé par celle sur les étrangers quant à notre politique d’immigration. «Si l’on veut éviter
que des cas douloureux comme ceux des 523 déboutés vaudois se multiplient, il faut accélérer les procédures», a souligné quant à lui Marc Comina. Du côté des opposants aux deux lois, la conseillère nationale libérale Martine Brunschwig Graf et l’ex-chancelier de la Confédération, François Couchepin ont souligné les fausses
réponses apportées aux craintes des citoyens. «Il est insensé de prévoir des peines de prison allant jusqu’à deux ans en vue des renvois alors que ceux-ci passent par des accords de réadmission que la Suisse reste incapable de négocier», a
plaidé la première. «Les gens des autres continents continueront à utiliser la Loi sur l’asile pour chercher à s’établir en Suisse, car celle sur les
étrangers ne leur offre aucune perspective, a souligné le second. On refuse de reconnaître l’existence de 100 000 travailleurs clandestins, que notre économie a pourtant attirés chez nous.

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