Lire l'édito de Raymond Gremaud dans le Journal du Jura
Dans notre pays, les étrangers n'ont pas qu'une importance numérique dans le monde du travail. La dernière livraison de l'Office fédéral de la statistique (OFS) rappelle leur remarquable apport qualificatif à la place de travail helvétique. Il est d'autant plus opportun de souligner la richesse de cette contribution que les citoyennes et citoyens auront à vivre prochainement les campagnes concernant les référendums contre la loi sur les étrangers et contre la loi sur l'asile, un terrain propice aux amalgames malencontreux. Sur un total de 3,974 millions d'actifs, le pays occupe 829 000 travailleurs de nationalité étrangère (20,9%). S'y ajoutent 178 000 frontaliers, 56 000 détenteurs d'un permis de courte durée et 10 000 personnes relevant de l'asile. Alors que beaucoup d'Helvètes n'ont guère des étrangers qu'une image de manœuvres occupés dans le secteur secondaire, notamment dans la construction, la part des actifs étrangers dans le secondaire n'atteint que 30,1%. En fait, de plus en plus d'étrangers occupent des emplois hautement qualifiés et ont achevé une haute formation. En témoignent notamment les Allemands. Plus de la moitié (51,7%) des 93 000 ressortissants allemands qui travaillent en Suisse sont en fait des dirigeants d'entreprise, des cadres supérieurs, des scientifiques ou des personnes qui exercent une profession intellectuelle. Cette proportion tombe à 24,7% chez les Suisses. Dans le même ordre d'idée, on peut relever que pas moins de 47,8% des personnes actives étrangères de première génération vivant en Suisse depuis moins de dix ans ont achevé une haute formation. Que serait l'économie suisse sans les étrangers? Aux postes-clés, ils nous aident à rester compétitifs tandis que d'autres acceptent des travaux dédaignés par les Suisses. Parce que l'on recherche les meilleurs pour rester en pointe dans la compétition planétaire, dans nos EPF la majorité du corps professoral est étrangère. Et cela féconde notre économie. On en veut pour preuve que bon an mal an, près de la moitié des «start-up» créées dans notre pays l'ont été par des étrangers préalablement formés en Suisse. À l'heure où beaucoup exploitent le revers de la médaille, voilà une statistique qui encourage à faire perdurer l'heureuse tradition d'ouverture de la Suisse.
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