vendredi 23 décembre 2005

Fatush Ismajli. Du Kosovo à Lausanne.


Fatush Ismajli ne parle pas beaucoup. Les dialogues des personnages des séries télé américaines se chargent de remplir son petit salon. Cet après-midi-là, la jeune femme a congé. «Normalement, je suis extra au Palace de Mon­treux, et j’ai plus d’heures de travail. Mais en décembre, c’est calme», regrette-t-elle. Fatush Ismajli aimerait tra­vailler davantage, creuser son trou en Suisse et, un jour, y fonder une famille. «Au Ko­sovo, à mon âge, toutes les filles sont mariées. Les fem­mes seules n’ont pas de va­leur, n’ont pas de liberté.» Voir paraître sa photo et s’ex­primer dans les médias l’an­goissent énormément. «Est-ce que ça ne va pas me retomber dessus?» Timide, la jeune femme dit vouloir améliorer son français. «Mais c’est diffi­cile. Deux fois, j’ai fait mes valises, j’ai cru que je ne re­verrais plus la Suisse. Ce n’est pas évident de s’impliquer dans un apprentissage.»
Texte de MARTINE CLERC, photo de Odile Meylan
Lien vers la description du projet de 24heures

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