Il y a un an six réfugiés tunisiens et égyptiens réfugiés dans un squat insalubre périssaient à Pantin. Le point sur l'enquête.
C'était il y a un an. Dans la nuit du 27 au 28 septembre, un incendie déclenché par une bougie mal éteinte tuait six réfugiés des Printemps arabes, des Tunisiens et des Égyptiens qui avaient pour seule possibilité de logement un squat insalubre situé dans un passage du centre de Pantin (Seine-Saint-Denis). Les Tunisiens fraîchement débarqués de Lampedusa bénéficiaient pourtant d'un sauf-conduit italien valable dans tout l'espace Schengen. Il leur permettait de circuler librement sans avoir à craindre l'arrestation et l'expulsion à tout moment.
"Les réfugiés tunisiens ne sont pas arrivés en France par des filières clandestines, insiste Me Samia Maktouf, l'avocate des familles des victimes. La Tunisie a ouvert ses bras à près de 200 000 réfugiés libyens, quand à peine 20 000 Tunisiens sont arrivés en France. Ils ont été traités sans ménagement, chassés et dispersés par la volonté du ministère de l'Intérieur alors dirigé par Claude Guéant afin que personne ne leur vienne en aide. Dormir dans des squats insalubres restait alors leur seule solution."
Responsabilité
L'enquête instruite par la juge Claire Thépaut du TGI de Bobigny arrive à son terme et n'a pas permis de mettre en cause la municipalité ni l'État. "Pénalement, la mairie n'est pas responsable. Il n'y a pas eu d'intention criminelle de sa part", indique une source judiciaire. En revanche, l'enquête administrative retient la responsabilité de la société de gestion de l'immeuble qui a laissé accessible cet endroit "insalubre et dangereux" alors qu'elle était informée de la présence régulière de personnes qui vivaient dans des conditions déplorables.
Les familles ont chargé leur avocate de demander une indemnisation à la municipalité sous peine de poursuites devant le tribunal administratif. Dans l'entourage du maire socialiste Bertrand Kern, on indique que Pantin préfère défendre ses intérêts devant la justice. Ce vendredi matin, les familles des victimes et les rescapés se réunissent sur les lieux du drame.
Aziz Zemouri dans le Point
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