Violée par des miliciens de Kadhafi, la jeune Libyenne a été expulsée du Qatar.
La nouvelle est troublante. Après avoir trouvé refuge, le mois passé, au Qatar, Iman al-Obeidi vient d'en être expulsée sans raison apparente. Cette Libyenne, violée par des miliciens de Kadhafi, a été «renvoyée par un avion militaire qatarien» , selon Vincent Cochetel, du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (UNHCR). Elle se trouverait aujourd'hui dans un hôtel de Benghazi, dans l'Est libyen, contrôlé par les rebelles. «Renvoyer de force un réfugié qui a survécu à un viol constitue non seulement une violation des lois internationales mais c'est aussi un acte cruel qui pourrait mener à d'autres traumatismes» , s'insurge Bill Frelick, de Human Rights Watch. D'après l'ONG, les officiers qatariens ont arrêté al-Obeidi dans la nuit du 1 er juin, puis l'ont fait monter de force à bord d'un vol pour Benghazi, dont elle est originaire, avec ses parents.
L'affaire Iman al-Obeidi remonte au 26 mars. Ce jour-là, la jeune Libyenne fait irruption dans un hôtel de Tripoli où se trouvent de nombreux médias étrangers dont Le Figaro. Son visage est griffé jusqu'au sang, ses jambes sont parcourues de cicatrices. La voix grelottante, elle raconte avoir été victime d'abus sexuels. Mais les hommes du régime, présents dans l'hôtel, l'empêchent de poursuivre son récit. Ils l'accusent d'être «ivre», s'attaquent aux reporters et l'embarquent. La presse monte au créneau. L'histoire d'al-Obeidi se propage, au point d'embarrasser le régime libyen. Assignée à résidence, la jeune femme finira par obtenir l'autorisation de raconter son histoire à CNN. Mais à Tripoli, sa vie reste un cauchemar. Surveillée de près, elle n'est pas libre de ses mouvements.
Début mai, elle finit par s'évader du pays via la frontière tunisienne. Après un bref séjour à l'ambassade de France, la jeune femme est exfiltrée au Qatar, où elle retrouve ses parents. Que s'est-il passé pour que Doha la déporte ? Le mystère est entier. Les États-Unis se disent «très inquiets pour sa sécurité». Washington entend l'aider à «trouver un asile lui convenant» .
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