Ali vit et travaille en France, Hamza a quitté la Tunisie post-Ben Ali car il a « besoin de vivre ». Ils vivent l'immigration différemment.
Au téléphone, Hamza, 28 ans, ne s'appesantit pas : quelques banalités de circonstance, et des réponses évasives aux questions de son grand frère, resté en Tunisie. Car s'il lui disait la vérité sur sa nouvelle vie parisienne, il lui demanderait sans doute de rentrer. Alors il ment, omettant à dessein de dire que depuis deux mois, il ne dort presque plus et ne mange que très peu. Malgré tout, il n'envisage pas de repartir.
Ali, 34 ans, est quant à lui « de l'autre côté » : dans son petit appartement de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, ce Français d'origine tunisienne a hébergé deux de ses cousins, arrivés en avril de Kasserine, via Lampedusa. Quelques jours seulement, et à contrecœur :
« J'étais devant le fait accompli. Un matin, en allant au boulot, ils me disent qu'ils sont à Paris. Impossible de refuser de les accueillir, même si je ne pouvais pas les assumer. »
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